3018 une nouvelle solution contre le cyberharcèlement, un mal sans visage

Une application contre le harcèlement des jeunes sur internet a été lancée mardi 8 février par le ministre Jean-Michel Blanquer à l'occasion de la journée mondiale pour un internet plus sûr. Au total, 6% à 10% des élèves subiraient une forme de cyberharcèlement au cours de leur scolarité. Un phénomène qui prend de l’ampleur en France et dans le monde.

Sommaire

  • L’application 3018 au secours des victimes de harcèlement
  • Le cyberharcèlement, une violence virtuelle
  • Un quart des parents ne se sentent pas suffisamment informés
  • Un mal qui se répand au monde entier

A l’occasion de la journée mondiale Safer Internet Day pour un internet plus sûr le 8 février 2022, Brigitte Macron, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale et Adrien Taquet, Secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance se rendent dans le lycée professionnel de Prony à Asnières-sur-Seine pour le lancement de l’application 3018, qui permet de signaler des cas de cyberharcèlement.

L’application 3018 au secours des victimes de harcèlement

« La question du harcèlement est à regarder en face. On veut que ce soit signalé, qu’il n’y ait pas de silence autour de ça. Il faut que vous en parliez, que ça cesse » a déclaré mardi 8 février, Jean-Michel Blanquer le ministre de l’éducation lors de sa visite au lycée professionnel de Prony, à Asnières-sur-Seine.

Une application mobile à destination des jeunes âgés de 6 ans à 25 ans a ainsi été développée par l’association « E-enfance«  afin de lutter contre les violences numériques dont sont victimes les jeunes. Son nom ? 3018, qui est également le numéro national à composer en cas de harcèlement. L’outil offre de nombreuses fonctionnalités. Par exemple, l’accès aux professionnels de la plateforme par appel ou par tchate de façon gratuite, anonyme et confidentielle. Un coffre-fort virtuel est également mis à disposition. Ce dernier permet de conserver les preuves d’un harcèlement (photos, captures d’écran, liens etc). Par ailleurs, si les informations personnelles d’un individu sont divulguées sur internet sans son autorisation alors l’équipe 3018 assure pouvoir les supprimer en moins d’une heure.
Vous trouverez également un quizz permettant aux enfants d’identifier s’ils sont victimes ou non de harcèlement. En effet, selon Sabine Van Heghe, présidente de la mission d’information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement, les enfants ne savent pas toujours s’ils subissent un harcèlement, ils minimisent des comportements qui leur sont pourtant nocifs.

« La question du harcèlement est à regarder en face. On veut que ce soit signalé, qu’il n’y ait pas de silence autour de ça. Il faut que vous en parliez, que ça cesse. » Michel Blanquer

Le cyberharcèlement, une violence virtuelle

Il existe plusieurs formes de harcèlement qu’il est possible de trouver sur l’application. Tout d’abord, le « cyberharcèlement » est défini comme « l’utilisation d’internet pour se moquer, menacer, lancer des rumeurs ou diffuser des contenus humiliants contre une personne de manière répétée ». Le « revenge porn », lui  consiste à diffuser des contenus à caractère sexuel de la victime. On trouve aussi « le chantage par la webcam » qui consiste à menacer une personne de diffuser une vidéo en échange d’une rançon. « La violation des données personnelles« , elle, est définie comme la divulgation des informations comme l’identité, l’âge ou l’adresse et d’informations sensibles de la victime comme son orientation sexuelle, sa santé ou sa religion. Enfin, « l’usurpation d’identité » consiste à se faire passer pour une personne en utilisant ses informations personnelles avec de mauvaises intentions sur internet.

Un quart des parents ne se sentent pas suffisamment informés

Une enquête menée par Ifop pour Kaspersky France en 2018 montre qu’un quart des parents ne se sentent pas suffisamment informés sur les manières de protéger leur enfant sur internet. Ils sont autant à répondre ne pas être prêts à réagir en cas de cyberharcèlement de leurs enfants.
Par ailleurs, on note que certains parents n’ont pas réellement de contrôle sur l’activité des jeunes sur les réseaux sociaux. Ainsi, 12% des parents dont l’enfant est inscrit sur la plateforme Tiktok désapprouvent l’usage de la plateforme. Egalement, 48% des parents interrogés confient avoir déjà été en conflit avec leur enfant vis-à-vis d’un sujet lié au numérique.

Un mal qui se répand dans le monde entier

Entre 2011 et 2018, une enquête internationale réalisée par Ipsos dans 28 pays révèle qu’un nombre croissant de parents signalent que leurs enfants ont été victimes d’une forme de cyberharcèlement. Sur les 20 000 personnes interrogées, on note une hausse de 6 points aux Etats-Unis. En effet, 26% des parents interrogés en 2018 rapportent que leurs enfants ont déjà été harcelés contre 20% en 2011. Au Brésil, la tendance est flagrante. 29% des parents interrogés affirment que leurs enfants ont été victimes de harcèlement contre 20% en 2011, soit une hausse de 9 points.

Les seuls pays qui observent une diminution du harcèlement de leurs enfants sont la Russie et le Japon. En effet, la part des parents de victimes du harcèlement est passée de 7% à 5% au Japon et de 5% à 1% en Russie. En France, un rapport du Sénat estime qu’au total, 6 à 10% des élèves subiraient une forme de harcèlement au cours de leur scolarité et un quart des collégiens seraient confrontés à du cyberharcèlement. Si les chiffres en France sont inférieurs à ceux des autres pays, ils restent à surveiller.

 

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