L'Interview Informelle : Frédérique Cintrat, rester actrice de sa vie professionnelle après 50 ans

À 50 ans et plus, les femmes peuvent réorienter leur carrière et ont encore l'âge d'avoir de l'ambition ! C'est ce que nous assure Frédérique Cintrat (Assurancielles, Axielles) dans une interview, où elle nous parle de ménopause et de son livre "Ré-entreprendre sa vie après 50 ans" paru en janvier dernier. Entretien.

Sommaire

    • Frédérique Cintrat: « Ré-entreprendre sa vie après 50 ans »
    • S’adapter à la ménopause
    • Faire le point sur ses besoins
    • Changer de regard sur les femmes quinquas

 

Femmes de 50 ans et plus : c’est « un double plafond de verre, celui de l’âge et celui du genre », rappelle le sociologue Serge Guérin en préface du livre Ré-entreprendre sa vie après 50 ans (Dunod, janvier 2023) écrit par Frédérique Cintrat, 56 ans. Dans son ouvrage, la fondatrice d’Assurancielles (conseil en silver économie), CEO d’Axielles (coaching carrière, leadership, influence…) et membre du palmarès Les 40 Femmes Forbes 2020, ne se focalise cependant pas sur le problème, mais partage des pistes de réussite et des témoignages. Entretien avec celle qui entend bien insuffler de l’optimisme, et faire changer de regard sur les quinquas.

Frédérique Cintrat: « Ré-entreprendre sa vie après 50 ans »

Informelles : Que signifie pour vous l’expression « ré-entreprendre sa vie » ?

Frédérique Cintrat : Cela se fait de multiples façons… En donnant une impulsion nouvelle dans une situation de salariat, ou encore en se lançant dans l’entrepreneuriat… C’est être actrice de sa vie professionnelle !

Autour de vous, avez-vous remarqué des femmes de la cinquantaine qui brideraient leurs ambitions professionnelles ?

F.C. : Oui, elles peuvent se renfermer sur elles-mêmes comme dans une coquille – parfois influencées par l’image qu’elles pensent renvoyer en raison de leur âge. Certaines croient entrer dans une période de vie professionnelle où il faudrait seulement transmettre aux autres au lieu de poursuivre sa progression, où il ne faudrait pas se mettre dans la lumière… Alors que, selon moi, la cinquantaine, c’est simplement une continuité – avec bien sûr des changements biologiques.

S’adapter à la ménopause

Justement, votre livre ne fait pas l’impasse sur la ménopause, qui survient généralement entre 45 et 55 ans…

F.C. : Attention à ne pas dramatiser : toutes les femmes n’ont pas des problèmes à la ménopause. Mais en effet, il peut y avoir des manifestations gênantes dans la vie professionnelle telles que des micro-pertes de mémoire, temporaires, qui peuvent aussi toucher les hommes avec l’âge. Ou des bouffées de chaleur en pleine réunion. J’invite surtout à la prévention : il est important de faire des bilans de santé holistiques. Et d’adapter son hygiène de vie (alimentation, activité physique…).

« A la ménopause, il est important de faire des bilans de santé holistiques. » Frédérique Cintrat, autrice de « Ré-entreprendre sa vie après 50 ans » (Dunod, janvier 2023) 

Faire le point sur ses besoins

Au plan pratico-pratique, votre livre cite le salon Professionne’L dédié à la reconversion professionnelle des femmes… Quelle est la première chose à faire, quand on veut ré-entreprendre sa vie à 50 ans ?

F.C. : Avant même de chercher les réseaux utiles existants, il faut faire le point sur ses besoins, y compris financiers, et ses compétences. Si on se reconvertit : est-ce qu’il y a des débouchés sur ce job-là ? Car après 50 ans, on a moins le droit à l’erreur… Je peux aussi recommander le salon SME sur l’entrepreneuriat (mixte), ou Social Buidler, association qui forme des femmes aux métiers du numérique, avec notamment des cycles pour les plus de 45 ans.

Vous parlez de « génération sandwich » à propos des femmes de la cinquantaine, qui se situent entre des parents qui prennent de l’âge et des enfants qui grandissent… Est-ce que cela complique les tentatives de « ré-entreprendre sa vie » ?

F.C. : Oui. Et parfois ces femmes sont aidantes familiales. La solution dans ce cas, c’est qu’elles s’expriment (par exemple vis-à-vis de la fratrie ou d’amis dans la même situation) et, surtout, se renseignent sur les aides disponibles.

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Changer de regard sur les femmes quinquas

Dans votre livre, vous évoquez la charte signée par une trentaine d’entreprises, à l’initiative de L’Oréal et du club Landoy, qui prennent des engagements en France pour valoriser la place des collaborateurs de plus de 50 ans (femmes et hommes) en entreprise… Pourquoi c’est intéressant ?

F.C. : Les éléments clés, c’est de changer l’image en interne – notamment auprès des managers – sur les populations dites expérimentées. C’est aussi de soutenir et informer les aidants. Travailler sur l’accompagnement santé, dont la ménopause et l’andropause. Mettre aussi en lumière des rôles modèles de plus de 50 ans qui changent les représentations… Continuer à promouvoir et à recruter des personnes de plus de 50 ans, leur donner un accès à la formation…

Pour inspirer, vous racontez 13 histoires de femmes qui ont réussi à ré-entreprendre leur vie à la cinquantaine. A toutes, vous avez demandé « un conseil à la jeune fille de 18 ans que vous étiez et encore valable aujourd’hui ». Nous vous retournons la question…

F.C. : Alors je réponds : trace ta route ! Fais ce que tu as envie de faire, ce qui te semble bon pour toi, sans écouter le qu’en-dira-t-on. Aussi, ne te perçois pas toi-même en fonction de ton âge ou de ton sexe.

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