Sommaire
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Des chiffres inquiétants
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Des propositions viables ?
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Les réformes pour renforcer l’égalité salariale
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Les réactions politiques
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L’inégalité salariale a de beaux jours devant elle
- ©ABACAPresse
Des chiffres inquiétants
C’était le 7 novembre en 2016, puis le 6 novembre en 2018, cette année c’est à partir du 3 novembre que les femmes ont commencé à travailler gratuitement. La date fatidique, déterminée sur la base d’écarts de salaires entre les sexes ne cesse de reculer dans le temps. Même si la méthode de calcul de la lettre d’information féministe « Les Glorieuses » à l’origine du décompte peut poser débat, -elle est basée sur les écarts de salaires comptabilisés par Eurostat,- les femmes sont toujours autant sous-estimées et sous-représentées dans le monde professionnel. Selon Ox’Femmes, une confédération internationale qui lutte contre les inégalités, les femmes représentent aujourd’hui encore seulement 40 % des cadres, 29 % des PDG et 18 % des membres de comités exécutifs dans les 120 plus grandes entreprises françaises.
« Les femmes représentent aujourd’hui encore seulement 40 % des cadres, 29 % des PDG et 18 % des membres de comités exécutifs dans les 120 plus grandes entreprises françaises », selon Ox’Femmes
La crise sanitaire accroît l’écart salarial puisqu’il est dorénavant de 16,5 % selon Eurostat, cela symbolise une hausse d’un point par rapport à 2020. Aux États-Unis, l’Institute for Women’s policy research a prouvé en 2019 que la situation était encore plus gravissime pour les femmes noires qui perçoivent 38 % de salaire en moins que les hommes blancs et 21 % de moins que les femmes blanches.
Des propositions viables ?
La première loi concernant l’égalité salariale date de 1972. Elle introduit le principe « à travail égal, salaire égal ». Quarante six ans plus tard, le 5 septembre 2018, est instaurée la « loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». De cette nouvelle loi naît l’Index de l’égalité salariale femmes-hommes qui oblige toutes les entreprises d’au moins 50 salariés à calculer et à publier chaque année leur Index d’égalité professionnelle. Enfin, le 9 mars 2020, afin de « lutter contre les stéréotypes et favoriser la mixité des métiers », mais surtout pour « favoriser l’égalité salariale et l’égalité effective dans les parcours professionnels », le ministère de l’Économie et des Finances expose son plan d’Égalité professionnelle femmes-hommes.
Les réformes pour renforcer l’égalité salariale
Des réformes soutenues et portées par Elisabeth Moreno, Ministre de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, qui en a amorcé d’autres depuis, comme elle l’a détaillé dans son interview qu’elle a donné à la rédaction récemment. Ces réformes sont historiques et doivent être symboles de renouveau. Pourtant l’inégalité demeure. C’est pourquoi « Les Glorieuses » présentent trois propositions de politiques publiques destinées aux candidats à la prochaine élection présidentielle. L’idée serait d’abord d’appliquer « le principe d’éga-conditionnalité ». Celui-ci veillerait à ce que le budget alloué aux fonds publics n’augmente pas les inégalités. Il faudrait aussi « revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses ». Pour finir, la newsletter féministe propose de soutenir un « congé parental payé de manière équivalente pour les deux parents. »
Les réactions politiques
Le hashtag #3novembre9h22 mis en avant sur les réseaux sociaux, a suscité la réaction de nombreux politiques.
Jean-Luc Mélenchon candidat La France Insoumise (LFI) à l’élection présidentielle s’engage à « mettre un terme » à ces écarts s’il est élu Président de la République.
Valérie Pécresse, candidate Les Républicains (LR) à l’élection présidentielle remercie Les Glorieuses de rappeler que « le chemin de l’égalité réelle est encore long », tandis que le candidat Europe Écologie Les Verts (EELV) Yannick Jadot affirme que « rien ne doit plus empêcher l’impérieuse égalité salariale entre femmes et hommes. »
L’inégalité salariale a de beaux jours devant elle
La réaction la plus vive n’émane pas d’une personnalité politique, mais de Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter : « ce constat est sans appel : des mesures concrètes doivent être mises en place dès aujourd’hui afin d’éviter d’attendre 2234 pour voir naître l’égalité salariale. » Cette date symbolique permet une nouvelle prise de conscience de l’opinion publique sur les écarts majeurs entre femmes et hommes, reste à savoir maintenant si ce fameux jour où les femmes commencent à travailler gratuitement se situera bien au mois de novembre en 2022 ou bien avant.