Sommaire
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Le CIO, repaire de sexisme?
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Anita DeFrantz, une athlète engagée
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1980 change sa vie
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Première défenseure des droits des femmes au sein du CIO
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Devenir présidente du CIO
Le CIO, repaire de sexisme?
Les Jeux Olympiques, c’est aussi une énorme machine bien huilée que le Comité International Olympique (CIO) gère depuis sa création en 1894 par Pierre de Coubertin et Demetrios Vikelas – son premier président jusqu’en 1896. Le CIO, autorité suprême du mouvement olympique moderne, a toujours été dirigé par un homme, neuf depuis sa création : Pierre de Frédy, baron de Coubertin; le comte Henri de Baillet-Latour; Sigfrid Edström; Avery Brundage; Lord Killanin; Juan Antonio Samaranch; Jacques Rogge et Thomas Bach.
La misogynie, initiée par de Coubertin, a donc encore la peau dure. Avant de céder sa place en 2001, Juan Antonio Samaranch déclarait même que l’institution n’était pas prête à accueillir une femme à sa tête ! En 1997, une femme, afro-américaine de surcroit, est enfin admise dans les cercles dirigeants du CIO en tant que vice-présidente, la première à occuper cette fonction. Il s’agit d’Anita DeFrantz dont l’élection marque donc une étape importante pour les femmes dans le sport, un an après les JO d’Atlanta.
« L’année 1980 a certainement changé ma vie à bien des égards. Devenir membre du CIO ne m’avait jamais effleuré l’esprit, mais le chemin que j’ai pris m’a conduit à cette opportunité”. Anita De Frantz
Anita DeFrantz, une athlète engagée
Capitaine de l’équipe américaine d’aviron en 1976, elle remporte la médaille de bronze en huit, l’épreuve-reine de la discipline. Quatre ans après, elle se bat -diplômée de droit, elle est avocate- pour participer aux JO de Moscou mais doit s’incliner devant la décision de Washington de boycotter les Jeux en signe de protestation contre l’invasion des troupes soviétiques en Afghanistan.
1980 change sa vie
“Je suis noire, donc mon expérience n’est pas celle de l’Amérique d’abord, en dernier ou pour toujours. Je ne pense pas qu’il y ait un autre pays où j’aimerais vivre, mais je ne pense pas que ce pays ait toujours raison”, déclare-t-elle en janvier 1980 au New York Times. Elle se bat d’abord pour le droit des athlètes mais doit abdiquer face à la Realpolitik. Son combat pèse dans son choix de rejoindre le CIO. « L’année 1980 a certainement changé ma vie à bien des égards. Devenir membre du CIO ne m’avait jamais effleuré l’esprit, mais le chemin que j’ai pris m’a conduit à cette opportunité”, déclare-t-elle.
Première défenseure des droits des femmes au sein du CIO
Pendant son premier mandat, elle défend les droits des sportives au sein de l’olympisme. À l’occasion de la deuxième Conférence mondiale du CIO, en 2000, sur la femme et le sport organisée à Paris en France, la résolution suivante est adoptée : « Le mouvement olympique doit réserver aux femmes, pour fin 2005, au moins 20 % des postes dans toutes ses structures ayant un pouvoir de décision ». Les Trophées du CIO « Femme et Sport » sont décernés pour la première fois. Ils sont destinés à promouvoir et récompenser l’action des femmes dans le sport.
« Le mouvement olympique doit réserver aux femmes, pour fin 2005, au moins 20 % des postes dans toutes ses structures ayant un pouvoir de décision ». Résolution du CIO votée à Paris en l’an 2000.
Devenir présidente du CIO
En 2001, Anita L. DeFrantz se lance dans la bataille pour la succession de Juan Antonio Samaranch. Elle veut devenir la première femme présidente du CIO mais échoue face à Jacques Rogge qui prend la tête du CIO en juillet. Anita De Frantz est élue pour un deuxième mandat de vice-président en 2017, puis laisse sa place pendant les JO de Tokyo à Nicole Hoevertsz. Suite aux prochaines élections…
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