Au Botswana, des drones au chevet des femmes enceintes

Depuis mai 2021, les Nations Unies ont mis en place un programme d'aide médicale d'urgence au Botswana, à grand renfort... de drones. Un projet innovant mais pas inédit, qui suscite beaucoup d'espoir dans un pays miné par un taux de mortalité très élevé des nouveau-nés et des femmes enceintes.

Sommaire

  • Un programme mené conjointement par les Nations Unies et le gouvernement du Botswana
  • Des drones pour pallier aux difficultés géographiques d’un pays enclavé

     

C’est le Botswana, pays enclavé de l’Afrique australe, qui est l’un des premiers pays à bénéficier du projet « Drones for Health » piloté par les Nations Unies. Plus précisément, ce programme a été mis en place par le Fond des Nations Unies pour la Population, l’un des organes de l’ONU chargé d’oeuvrer en faveur du développement international pour la population, de la planification familiale et de la santé de la mère et des enfants. L’idée principale de cette aide insolite est de faire acheminer plus rapidement des produits médicaux de première nécessité, comme du sang, afin de prodiguer des soins dans des zones difficiles d’accès pour les humanitaires et de structures médicales. Le Botswana, qui manque de fournitures médicales pour les femmes enceintes, est le théâtre depuis juin du début des opérations de « Drones for Health ».

Un programme mené conjointement par l’ONU et le gouvernement

Le lancement de cette initiative au Botswana, le 7 mai 2021, a été mené sous l’impulsion du Fonds des Nations Unies pour la Population en partenariat avec le ministère Botswanais de la Santé et du bien-être, celui de l’Éducation tertiaire, de la recherche et de la technologie, le BIUST (l’Université Internationale de Sciences et de Technologie du Botswana) et le constructeur de drones Avy. Ces différents partenaires produiront au terme des premières années d’opérations, une évaluation destinée à vérifier l’efficacité du programme. C’est pourquoi celui-ci sera d’abord restreint à quatre zones ciblées : Lecheng, MogapiMokgware et Moremi, des grandes villes du pays. Si la mission est un succès, un déploiement à l’échelle nationale pourra être envisagé et initié.

Des drones pour pallier aux difficultés géographiques d’un pays enclavé

Le choix portant sur le Botswana n’est pas anodin : outre l’engagement et l’enthousiasme du gouvernement Botswanais pour le projet, c’est la situation des structures de santé qui a interpellé les Nations Unies, en témoigne leur rapport. En effet, le pays a enregistré un taux de mortalité infantile de près de 28,6 % en 2018 et un taux de mortalité maternelle de 166 décès pour 100 000 naissances en 2019. On compte donc 166 femmes décédées à la suite de conséquences obstétricales pendant leur grossesse ou peu après l’accouchement contre 16 dans les pays dits “développés” pour le même nombre de naissances. Or, la majorité de ces décès sont provoqués par une hémorragie sévère, dans 27 % des cas. Ces complications pourraient être évitées, mais de nombreuses femmes botswanaises habitent dans des régions isolées où manquent des fournitures de soin et des stocks de sang. L’administration de ce précieux liquide pourrait sauver des vies : c’est là que les drones interviennent. Ces aéronefs agiles et pilotés du sol permettraient de les acheminer presque partout dans le pays, dépassant les obstacles géographiques qui jonchent ce pays enclavé et vaste aux infrastructures de transport couvrant difficilement les longues distances. Ainsi, ils représenteraient une solution pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement de soins médicaux efficace, la livraison sur le dernier kilomètre de produits et de fournitures médicales vitaux étant difficile, à cause des pénuries de véhicules, des routes inaccessibles et des systèmes d’approvisionnement inefficaces. Une révolution volante qui séduit déjà de nombreux autres acteurs de l’assistance médicale mondiale.

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