Coalition anti-Poutine : 7 dirigeantes européennes se mobilisent

A l’Est de Europe, des femmes, présidentes ou premières ministres, se mobilisent contre l’agression de Poutine en Ukraine. Portraits de 7 leaders pro-européennes confrontées à la crise sur le continent à la tête de la coalition anti-Poutine.

Sommaire

  • Appel du pied à l’Union européenne
  • Intégrer l’Europe, être membre du “monde libre”
  • Soutien slovaque
  • A la pointe du combat anti-Poutine
  • Le scénario d’un renversement de Poutine
  • La Finlande dans l’OTAN ?

La guerre russe en Ukraine met en lumière des femmes de tête, arrivées au pouvoir récemment. Présidentes, cheffes de gouvernement, elles sont à la pointe du combat anti-Poutine. Certaines, comme en Géorgie ou en Moldavie, promeuvent une intégration à l’UE, tandis que d’autres, au Nord, sont partisanes d’une ligne dure. 

Appel du pied à l’Union européenne

Alors que les troupes russes et leurs alliés accentuent la pression sur l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie -non membres de l’UE et de l’OTAN- craignent une invasion. La publication d’une photographie du président de Biélorussie devant une carte de Moldavie a suscité craintes et commentaires.

Depuis son indépendance en 1991, la Géorgie est en conflit avec les républiques voisines d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. Soutenues par Moscou, ces dernières réclament leur indépendance. En août 2008, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud ont ainsi repris le contrôle de la totalité de leurs territoires après une blitzkrieg russe.

« Je pense que nous sommes tous menacés, l’Europe a trop longtemps pensé que la menace russe n’était pas pour elle. (…) On ne peut pas laisser un régime totalitaire et dictatorial avancer sans réagir », déclare Salomé Zourabichvili (69 ans). Ex-ambassadrice de France à Tbilissi, puis ministre des Affaires étrangères de Géorgie, la franco-géorgienne Salomé Zourabichvili est présidente depuis décembre 2018. Elle est la première femme a occuper ce poste. “Nous sommes des vôtres », dit-elle en s’adressant aux Européens.   

 

Intégrer l’Europe, être membre du “monde libre”

À l’instar de la Géorgie, la jeune république de Moldavie doit gérer un conflit avec la province de Transnistrie. Considéré comme faisant partie de sa zone d’influence (la « Nouvelle Russie »), le pouvoir russe soutient depuis 1991 l’état indépendant autoproclamé dit “république moldave du Dniestr”, une étroite bande de terre de 400 kilomètres de long, peuplée de 300-400 000 russophones, située sur la rive gauche du Dniestr au Sud de l’Ukraine. 

Depuis décembre 2020, la Moldavie est dirigée par Maia Sandu (49 ans), une pro-européenne première femme élue à la fonction suprême après avoir battu un candidat pro-Poutine. Diplômée de l’université d’Harvard, c’est une ancienne fonctionnaire de la Banque mondiale et des Nations Unies. Dans une intervention lundi, Maia Sandu s’est prononcé pour une accélération du processus d’intégration à l’Europe, soulignant que c’est “la garantie la plus importante que notre pays continuera à faire partie du monde libre, dans lequel la dignité humaine, les droits de l’homme et les libertés sont appréciés et respectés”.

Deux femmes sont à la tête du pays puisque Natalia Gavrilița (44 ans), une proche de la présidente, est devenue première ministre en août 2021.

« On ne peut pas laisser un régime totalitaire et dictatorial avancer sans réagir » Salomé Zourabichvili, présidente de Géorgie 

 Maia Sandu de la coalition anti-Poutine.

Maia Sandu à Paris en novembre 2021 Photo by Christian Liewig /ABACAPRESS.COM

Soutien slovaque

Elles peuvent compter sur l’aide de la présidente slovaque, Zuzana Čaputová (48 ans), qui soutient aussi l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. « L’Ukraine est l’Europe, et elle devrait aussi être dans l’Union européenne. Je soutiens l’appel du président Zelenskiy. Le moment est venu » a -t-elle tweeté. Ex-activiste écologiste, Zuzana Čaputová est la première femme à occuper la présidence. Elle est aussi la plus jeune présidente de l’histoire de la Slovaquie, élue à l’âge de 45 ans en juin 2019. 

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A la pointe du combat anti-Poutine

Du côté de la Baltique, où le souvenir de l’oppression soviétique est encore vivace, les gouvernements d’Estonie et de Lituanie -deux pays de l’UE, membres de l’OTAN- sont dirigés par des femmes : Kaja Kallas (44 ans) et Ingrida Simonyte (47 ans). 

À la tête d’un gouvernement de coalition depuis janvier 2021, Kaja Kallas est la première femme cheffe de gouvernement de l’histoire de son pays. Elle est aussi à la pointe du combat anti-Poutine dans la région, exigeant des sanctions et réclamant la fin du projet de gazoduc Nord Stream 2, « projet géopolitique et non économique« . L’Estonie a livré très rapidement des armes allemandes à l’Ukraine. Commentant la visite de Macron à Poutine, elle n’hésite pas à critiquer la naïveté du dirigeant français. “Vous voyez cela à travers le prisme d’un pays démocratique. Vous vous dites qu’une guerre coûterait très cher à la Russie…  (Poutine) s’en fiche. Il ne se présente pas aux élections », déclare-t-elle au Financial Times.

« Vous vous dites qu’une guerre coûterait très cher à la Russie… (Poutine) s’en fiche. Il ne se présente pas aux élections »  Kaja Kallas, chef du gouvernement d’Estonie 

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Kaja Kallas 1er Mars 2022. Photo by Leon Neal/PA Photos/ABACAPRESS.COM

 

Le scénario d’un renversement de Poutine

Sa voisine, la première ministre lituanienne Ingrida Simonyte, n’exclut pas le renversement d’un régime “fou et brutal qui ne peut emprisonner tout le monde. (…) Poutine passe son temps dans un bunker, à l’écart de la réalité. Il n’est pas très intéressé par ce qui se passe sur le terrain, sur la Terre. Il vit dans un monde parallèle”, dit-t-elle au Washington Post

Soutenant des sanctions sévères vis-à-vis de la Russie de Poutine, elle constate qu’« il sera nécessaire de repenser l’ensemble de la situation en matière de sécurité si les troupes et les armes russes restent (en Biélorussie) ». Nommée en décembre 2020 à la tête d’une coalition gouvernementale, Ingrida Simonyte est la deuxième femme à occuper ce poste après Kazimira Prunskienė.  

La Finlande dans l’OTAN ? 

Plus au Nord, la première ministre finlandaise Sanna Marin ne cache pas son inquiétude. Son pays a la plus longue frontière d’Europe avec la Russie, plus de 1 300 kilomètres. Même si le pays est un allié de l’OTAN, il a toujours hésité à rejoindre l’alliance militaire. Mais 53% des Finlandais sont pour, ils n’étaient que 19% il y a cinq ans.

« Décision historique qui ne met pas en danger la défense nationale” selon Sanna Marin, le pays livrera des armes à l’Ukraine. La première ministre a indiqué que des discussions auront lieu au Parlement pour envisager l’adhésion du pays à l’OTAN. Sociale-démocrate, jeune -36 ans-, Sanna Marin dirige la coalition gouvernementale -regroupant cinq partis tous dirigés par des femmes- depuis décembre 2019En janvier, lors de ses vœux de nouvel an, elle indiquait que son pays se réservait “le droit de déposer une demande d’intégration à l’Otan” et promettait de “renforcer la coopération en matière de défense avec l’Union européenne”.

Il est certain que ces femmes dirigeantes pèseront dans les discussions futures sur la sécurité en Europe de l’Est et les relations entre l’Europe et la Russie. En attendant, elles sont l’avant-garde européenne de la lutte anti-Poutine…

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Sanna Marin Bruxelles 22 Octobre 2021. Photo by Alexey Vitvitsky/Sputnik/ABACAPRESS.COM

 

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