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Quotas féminins : l’état des lieux
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Des comités exécutifs à deux vitesses
Promulguée le 24 décembre, la loi Rixain, « visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle des femmes », impose aux entreprises d’au moins 1000 salariés un quota de représentativité féminine au sein de leurs instances dirigeantes. Elles devront donc atteindre 30% de femmes en 2027 et 40% en 2030 dans leurs comités exécutifs. Où en sont les entreprises aujourd’hui ? Le cabinet de conseil Heidrick & Struggles a fait le point et a publié un rapport le 9 février calculant le nombre de femmes à recruter pour atteindre les objectifs fixés dans cinq ans et dans huit ans.
Quotas féminins : l’état des lieux
Pour l’heure, un peu moins d’un tiers des entreprises de l’indice boursier SBF 120 comptent 30% de femmes à des postes de direction, soit l’objectif fixé par la loi Rixain à l’horizon 2027.
Certaines d’entre elles comptent même déjà 40% de femmes dans leur comité exécutif : Eutelsat, Gecina, Lagardère, Legrand, Maisons du Monde, Mercialys, Nexity, Rubis, Sodexo, Schneider Electric, Wendel. « Ces entreprises ont pris une longueur d’avance en anticipant cette évolution », a souligné Jennifer Flock, directrice diversité, équité et inclusion, chez Heidrick Consulting, lors d’une présentation sur la mixité au sein des sociétés de l’index.
Des comités exécutifs à deux vitesses
Néanmoins, 78 femmes manquent encore à l’appel au sein des comités exécutifs du SBF 120 pour atteindre et dépasser les 30%. Et pour arriver au second objectif de 40% fixé par la loi Rixain, il faut encore promouvoir ou recruter 212 femmes à des postes de direction selon les calculs de Heidrick & Struggles, basés sur les données de 2021. Attention: les trois dernières nominations de femmes annoncées en janvier 2022, celles d‘Estelle Brachlianoff à la tête de Veolia, de Sabrina Soussan chez Suez et de Christel Heydemann en tant que PDG d’Orange n’ont pas été prises en compte dans l’étude.
L’étude constate également que 68% des femmes qui composent les comités de direction sont à des postes fonctionnels (direction marketing, ressources humaines ou juridique) alors que 86% des postes opérationnels et stratégiques sont occupés par des hommes. A ce sujet, Hervé Borensztejn, Managing partner EMEA du cabinet, souligne que l’on commence à « observer des comités exécutifs à deux vitesses », avec certains postes plutôt féminins. Un constat global, sur la présence des femmes dans les instances dirigeantes de ces grandes entreprises, néanmoins encourageant.
« On commence à observer des comités exécutifs à deux vitesses. » Hervé Borensztejn, Managing partner EMEA chez Heidrick & Struggles
- La députée Marie-Pierre Rixain