Sommaire
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Marielle Eudes, une journaliste dans l’âme
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Le service photo de l’AFP
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La pandémie de Covid19 vue par les photographes de l’agence
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Un tournant pour l’humanité
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Le témoignage d’une survivante
Marielle Eudes, une journaliste dans l’âme
Marielle Eudes est entrée à l’AFP en 1987 et, après quinze ans en Russie -où elle couvre la guerre en Tchétchénie-, elle rentre à Paris pour prendre des responsabilités -grâce à un mouvement au sein de l’agence en faveur de la parité– et devient « Directrice de la photo ».
Le terme de reporter de guerre l’irrite. “Reporter de guerre ? Cela ne veut rien dire. C’est comme de penser qu’il y aurait une hiérarchie avec à la tête le reporter de guerre et tout en bas le paparazzo. Il faut les mêmes compétences pour couvrir un conflit ou enquêter sur un événement qui se passe en bas de chez soi. L’important, c’est d’être au plus près du terrain”, remarque-t-elle, avant d’ajouter “je suis journaliste”.
Le service photo de l’AFP
“La photo à l’AFP, c’est une grosse PME, qui représente un quart du chiffre d’affaires de l’agence, et emploie 450 journalistes dans le monde entier”, explique-t-elle. L’agence française et son homologue américain, AP, sont les deux principales agences de photos de presse dans le monde.
Son dernier livre sur le Covid-19 commence avec ces photos prises à Wuhan à l’hiver 2020. Un passant est allongé dans la rue, foudroyé par le virus.“Très vite, nous nous sommes dit : il faut raconter cette histoire !”, explique Marielle Eudes. Mais comment la raconter par des images ? “Ce sont des gens, des malades, des morts, des soignants, des émotions, de la solidarité, des douleurs… On y retrouve la force de l’humain”, poursuit celle qui a reçu en 1995 – avec le bureau de l’AFP-Moscou – le prix Albert-Londres pour la couverture de la guerre en Tchétchénie.
La pandémie de Covid19 vue par les photographes de l’agence
Pendant un an -l’album suit l’ordre chronologique- les 1500 journalistes de l’AFP vont principalement se mobiliser sur l’actualité du COVID-19. “Les photographes avaient ce sentiment de couvrir quelque chose d’exceptionnel. C’est la première fois que l’économie s’efface devant le médical, même les guerres se sont arrêtées. C’est un moment unique dans l’histoire, plus de la moitié de l’humanité est confinée, tous les pays sont touchés par cet ennemi invisible », se rappelle-t-elle.
“Les photographes avaient ce sentiment de couvrir quelque chose d’exceptionnel. C’est la première fois que l’économie s’efface devant le médical, même les guerres se sont arrêtées. C’est un moment unique dans l’histoire, plus de la moitié de l’humanité est confinée, tous les pays sont touchés par cet ennemi invisible ». Marielle Eudes, Directrice de la photo à l’AFP
Un tournant pour l’humanité
« Changement profond ? Bouleversement qui ne sera qu’un interlude ? Nouveaux équilibres géopolitiques ?”. Dans sa préface, Marielle Eudes n’apporte pas de réponse définitive mais “une chose est sûre, cette histoire dystopique marquera un tournant”. Cette sélection de photos d’agence nous fait revivre une véritable histoire “globale” (“globale car elle est mondiale et parce qu’elle englobe tout”) que nous avons tous vécu ensemble lors de cette pandémie de Covid-19.
Mais, paradoxalement, se dégage du livre un sentiment de vie et d’optimisme. “La résistance de l’espèce humaine à l’adversité est ancienne. Chaque génération renouvelle cette connaissance mais elle est en nous.” Cette citation de l’écrivain Erri De Luca inaugure ainsi le chapitre Printemps 2020.
Le témoignage d’une survivante
Page 157, “La vie en sursis”, photo sur une double page d’un service de réanimation. Au fond, un médecin consulte son téléphone. Au premier plan, une soignante observe une patiente, Corinne B., qui s’est réveillée avec une “impression d’être morte et qu’on m’a fait revenir”. Après avoir lu Pandemia, Corinne B a d’ailleurs twitté : “merci de me redonner la vie avec cet album”.
Si vous voulez redonner un peu de sens à ces mois irréels et exceptionnels marqués par le Covid-19, plongez vous dans ces photos de l’AFP.