Sommaire
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Data science et médecine, les deux passions d’Inès Ben Amor
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Une ingénieure au grand coeur
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Étudiante et data scientist pour Veamly, start-up de la Silicon Valley
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Étudiante et prof Jedha Bootcamp
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Son grand père, un vrai rôle modèle pour Inès
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PDG de Luna, une startup spécialisée dans le dépistage de l’endométriose
Lors de l’émission Smart Tech présentée par Delphine Sabattier, sur la chaîne B-Smart, le 8 novembre, Inès Ben Amor, PDG de Luna-endométriose, une jeune startup de la femtech, spécialisée dans le dépistage de l’endométriose, est à l’honneur. Elle a la particularité d’être devenue PDG salariée d’une entreprise, Luna, et d’enseigner la data science au Jedha Bootcamp et à de nombreux managers de grandes entreprises, alors qu’elle n’a pas encore 24 ans!
Data science et médecine, les deux passions d’Inès Ben Amor
Inès Ben Amor, vit à deux cent à l’heure. Jeune ingénieure qui a pris la tête de la start-up Luna le 1er septembre dernier, elle est une jeune femme comme on en rencontre peu: très active, très sympathique qui ouvre constamment des portes pour son avenir puisque, depuis qu’elle a fini son bac, elle dit « toujours oui à une nouvelle opportunité ». Et surtout elle a deux passions: son travail et ses actions bénévoles avec l’association AÏDA.
Inès Ben Amor grandit à Tunis, baignée dans une double culture française et tunisienne car elle est scolarisée à l’école primaire française. Très tôt elle a su qu’elle voulait deux choses dans sa vie: aider les gens et inventer, créer des choses avec ses mains et sa tête et, en faisant un grand raccourci, elle se dit: “c’était soit médecine, soit ingénieure”.
Elle entame alors un parcours d’ingénierie avec une prépa à Paris à l’ école Saint Louis, puis elle rentre à l’Ecole des Mines à Saint-Etienne, en micro informatique, où elle découvre une spécialité mineure qui va la passionner: l’ingénierie biomédicale et neuro-scientifique. « C’est le moment eurêka de ma vie » dit-elle. Elle va ainsi réussir à concilier ses deux passions en construisant peut-être une machine qui va aider des millions de personnes. Elle va aussi se spécialiser en tech, data et intelligence artificielle.
« J’ai toujours dit oui à une nouvelle opportunité ». Inès Ben Amor, CEO de Luna-endométriose
Une ingénieure au grand coeur
En parallèle, Inès Ben Amor fait une rencontre qui la marque avec Léa Moukanas, présidente de l’association AÏDA, qui oeuvre auprès des enfants atteints de cancer. « Les premières années d’ingé, c’est très technique » explique-t-elle, « j’avais besoin de donner du sens à son temps ». Au bout d’une semaine, elle se retrouve avec une valise pleine de cadeaux à délivrer à l’hôpital de la Timone de Marseille. En 2018, c’était nouveau et l’accompagnement de ces enfants dans le sud, totalement inexistant.
Entre-temps, elle essaye de satisfaire son envie d’entreprendre, en lançant une première start-up avec un associé, le Project One : un café, un intervenant, une expérience. L’idée était de sortir des présentations PowerPoint dans les amphis vers quelque chose de plus humain, de ramener des gens inspirants pour les étudiants. Avec son associé, elle va jusqu’à pitcher face à des investisseurs de The Camp à Aix-en-Provence.
Étudiante et data scientist pour Veamly, start-up de la Silicon Valley
Mais elle doit aussi suivre son cursus et notamment faire un stage pour valider son année. Elle l’effectue dans une start-up de la Silicon Valley, Veamly. Au bout des 6 mois de stage, ils lui disent “on vous veut”. Le Covid19 s’invitant dans sa vie, elle accepte le poste de data scientist que Veamly lui offre en remote et continue à suivre ses cours en parallèle. Toutes les équipes avec qui elle doit travailler sont surtout basées en Europe, cela lui est donc facile de jongler avec les cours et le boulot. Elle a le souvenir d’une expérience hyper stimulante car elle participait à l’activité de tous les départements et aux calls pour pitcher le produit. « Chez Veamly on m’a proposé bcp de projets et j’ai toujours dit oui ». Elle y reste deux ans, jusqu’à la fin de ses études.
Étudiante et prof Jedha Bootcamp
Surdouée, elle réalise aussi qu’elle a une grande confiance intérieure, qui lui permet de s’engager et de trouver une solution pour régler les problèmes et cette constante, « j’ai toujours dit oui”. C’est donc en disant oui une nouvelle fois qu’elle se retrouve à donner des cours à Miami en data science, puis qu’elle est embauchée au Jedha Bootcamp de Paris à 22 ans. Les élèves la regardent étonnés le premier jour, car ils la prennent pour une élève comme eux.
“C’est drôle d’avoir son sac à dos de l’autre côté de la table. Ça m’a servi encore une fois, ce côté énergie positive, qui peut aider les gens et transformer leur vie”. Elle se remplit de l’énergie des rencontres qu’elle fait. Mais elle est contre l’éducation d’aujourd’hui, contre la façon d’enseigner en école d’ingénieurie. « Je ne suis pas quelqu’un d’anti-système mais je pense qu’en France, avec l’obligation de présence et non de résultats, on n’a pas la bonne méthode. » Elle précise: « On mène un double discours: à la fois on veut traiter les étudiants comme des adultes et les responsabiliser, mais toutes les méthodes employées sont infantilisantes. On veut mettre les jeunes dans des cases ». Elle a sa propre devise de l’apprentissage: « apprendre en mode cinq ans d’âge mental et retranscrire pour les autres ». Avec une petite signature personnelle quand elle commence ses cours: cinq minutes de méditation avant le début des leçons, suivie d’étirements. « Cela déroute au début, mais les gens se rendent vite compte des bienfaits ».
Elle donne aussi des cours à l’EM Lyon, alors qu’elle suit un double diplôme là-bas en management et gestion de l’innovation, en parallèle de son école d’ingénieurs, de février 2021 à décembre 2021. Elle dit en rigolant: « j’ai hacké le système, j’étais à la fois prof et élève de l’EM Lyon ».
« Je ne suis pas quelqu’un d’anti-système mais je pense qu’en France, avec l’obligation de présence et non de résultats, on n’a pas la bonne méthode ». Inès Ben Amor, CEO de Luna-endométriose
Son grand père, un vrai rôle modèle pour Inès
Quand on lui demande quel a été son rôle modèle dans la vie et d’où elle tire toute cette énergie qu’elle a de faire dix choses en même temps, elle nous parle de son grand-père, Abdelaziz Ktari. Elle nous raconte la vie de cet homme qui l’inspire, parti d’un petit village tunisien, sans argent, élevé par une mère analphabète. « À la fin », raconte-t-elle, « il a fait une carrière exceptionnelle dans la finance. Il a été le tout premier expert comptable tunisien, alors qu’il n’y avait pas encore de diplôme en Tunisie. Il a donc créer le diplôme d’expertise comptable dans son pays et plein d’autres innovations en comptabilité appliquées, encore aujourd’hui, au niveau mondial. Pluri-récompensé par les présidents de la République, cela a été aussi un très grand voyageur qui a parcouru la planète. Il a prouvé que même avec un départ dans la vie très difficile, c’est possible de s’en sortir et d’y arriver. »
PDG de Luna, une startup spécialisée dans le dépistage de l’endométriose
L’été dernier un de ses profs des Mines l’appelle car il pense qu’il a trouvé un job pour elle. Il la met en relation avec un des co-fondateurs de Luna (pour symboliser le cycle lunaire qui est celui des règles). Comme toujours, elle dit oui, d’autant plus que cette boîte concilie ses deux passions: la data et la médecine. En effet, Luna est une application qui aide au dépistage de l’endométriose grâce à un test mis au point par un médecin spécialisé, Charles Chaperon. L’endométriose est cette maladie des femmes qui peut être parfois invalidante qui va de symptômes de règles très douloureuses jusqu’à l’infertilité. L’application Luna permet d’affiner un questionnaire en croisant la data de quinze ans de suivi de patientes réalisé par le Docteur Chaperon pour réaliser un test de pré diagnostic qui va permettre de comprendre de quel type d’endométriose est atteinte la patiente et de l’adresser aux bons spécialistes. A terme, Luna permettra aussi de réaliser un suivi en télé-médecine et le regroupement de tous les examens effectués avec une lecture faite par de l’intelligence artificielle qui dégagera des mots clés et les infos importantes pour les médecins.
La femtech est un secteur en plein essor et peu adressé encore aujourd’hui. La start-up dirigée par Ines a déjà fait partie de la sélection le French Healthcare et Innovation forum organisé par le Quai d’Orsay en septembre et elle est aussi suivie de près par la BPI. Inès peut mettre en pratique, au quotidien, son credo » faire la différence pour les autres », qui reste sa priorité.
Retrouvez l’actualité des nouvelles technologies, dans l’émission Smart Tech, conçue et présentée par Delphine Sabattier, toutes les semaines du lundi au vendredi à 11heures la nouvelle chaîne business, B-Smart, présente dans les bouquets Orange, Bouygues et Free ou en replay sur www.bsmart.fr.