Elza Soares, la reine de la samba, tire sa révérence

Elza Soares, la reine de la samba, s'en est allée à 91 ans. Le Brésil et le monde entier lui rendent hommage depuis mercredi.

Sommaire

  • 1942 : mariage à 12 ans, maternité à 13…
  • 1962 : la liaison scandaleuse avec Garrincha
  • 1984 : son comeback grâce à Caetano Veloso
  • Années 2000 : Elza Soares entre dans la légende 

 

Elza Soares, la reine de la samba, s’en est allée à 91 ans. Le Brésil et le monde entier lui rendent hommage depuis mercredi. Victime de racisme en raison de sa couleur de peau -RCA Records refusa un contrat car elle était noire- elle se mobilisera toujours pour les droits des femmes et des minorités. La carrière d’Elza Soares en quelques dates-clés. 

1942 : mariage à 12 ans, maternité à 13…

Elza Gomes da Conceição nait en juin 1930 à Rio de Janeiro dans une favela du quartier Padre Miguel. Elle est mariée de force à l’âge de 12 ans. Un an plus tard, elle donne naissance à João Carlos. À quinze ans, nait son deuxième enfant. À vingt et un ans, elle est veuve et doit élever seule ses cinq enfants. Elle rêve de devenir chanteuse. Elle se fait remarquer dans des concours de radio-crochets. En 1960, elle connaît son premier succès avec la chanson Se acaso você chegasse (Si par hasard, vous passiez) en mixant le scat -chant caractéristique d’Amstrong et Fitzgerald- la samba et la musique des favelas.

 

1962 : la liaison scandaleuse avec Garrincha

En 1962, Elza Soares tombe amoureuse de Garrincha, l’une des stars de la Seleção brésilienne qui vient d’offrir au Brésil sa deuxième Coupe du monde de football.  La relation extra-maritale avec un père de famille aux huit enfants, fait scandale. En 1964, les militaires prennent le pouvoir et les médias se déchaînent contre ce couple scandaleux faisant témoigner la femme trompée. En 1968, le couple se marie. Ils resteront ensemble jusqu’en 1982. En 1968, la reine Elizabeth II la rencontre lors d’une visite officielle au Brésil. Mais en 1970, Elza et Garrincha sont obligés de s’exiler en Italie. Elle aurait pu faire sienne cette chanson de résistance de 1964, Opinião -qu’elle reprendra en 2004. « Ils peuvent m’arrêter / Ils peuvent me battre / Ils peuvent même me laisser sans manger / Je ne changerai pas d’avis ».

« La force de ces paroles était exactement ce dont j’avais besoin pour donner cette impulsion et revenir »Elza Soares sur « Lingua » de Caetano Veloso

1984 : son comeback grâce à Caetano Veloso

Après une traversée du désert marquée par des drames personnels -la mort de Garrincha et de sa mère- Caetono Veloso lui permet de renouer avec le succès (elle pensait travailler dans une crèche pour élever son dernier enfant en bas âge). Elle apparaît sur la dernière chanson de l’album « Velô » sorti en 1984. « La force de ces paroles était exactement ce dont j’avais besoin pour donner cette impulsion et revenir. Je l’ai enregistrée, elle a eu un énorme succès, et les portes ont recommencé à s’ouvrir », témoignera-t-elle des années plus tard.

 

Années 2000 : Elza Soares entre dans la légende 

Les années 1980 et 1990 restent difficiles. En 2002, elle se connecte à la scène samba sujo (samba dite « sale ») de São Paulo et enregistre l’album « Do Cóccix Até o Pescoço » (« Du coccyx au cou »), nominé pour un Grammy Award. En 2016, elle fait une apparition lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Rio et « A Mulher do Fim do Mundo » (« La femme de la fin du monde ») remporte un Grammy Award pour le meilleur album de musique populaire brésilienne.

Elza Soares s’éteint chez elle à l’âge de 91 ans d’une mort naturelle, le 20 janvier 2022, le même jour que celui du décès de son ancien amant et mari, Mané Garrincha, il y 39 ans.

 

Partager cette publication

Informelles a besoin de vous!

A trois associés- Olivia Strigari, Yves Bougon et Mickaël Berret -  on a réalisé un rêve un peu fou: créer un média économique indépendant pour les femmes actives, pour avoir un impact sur l’égalité femme-homme, pour briser le plafond de verre et l’isolement des femmes managers, insuffler l’esprit de sororité parmi toutes celles qui œuvrent au quotidien, pour les inspirer avec des portraits de leurs paires, pour partager leurs expériences, leurs coups de gueule et de tête, pour les accompagner pas à pas dans leur aventure. Celle d’être une femme épanouie et libre.

Ce rêve est désormais en ligne, à un an de son lancement. Avec un nouvel outil génial qui œuvre pour la presse indépendante: la plateforme Jaimelinfo qui permet de faire des dons défiscalisés aux médias qui vous tiennent à cœur. Alors si vous partagez notre démarche et avez envie de contribuer à l’avancée de la parité, n’hésitez pas à nous soutenir ! Votre don sera défiscalisé à 66% et, en plus, réduira vos impôts!

Pour agir concrètement et faire que l’indépendance financière des femmes soit une réalité et l’entrepreneuriat féminin facilité…

Soutenez Informelles.media, la presse libre et indépendante pour l’empowerment féminin!

Donate