Sommaire
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Salma Kabbaj, un parcours à l’international avant un retour au Maroc
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A l’origine d’Impact Lab, une envie de faire aboutir les investissements
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Chantre de l’innovation en Afrique, Impact Lab est à la fois incubateur et accélérateur
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Les industries friandes de start-ups sur le continent africain
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L’entrepreneuriat, facteur d’inclusion pour les femmes
Pour cette première chronique de l’année 2023, nous avons choisi de vous parler de Salma Kabbaj, CEO et co-fondatrice d’Impact Lab, accélérateur d’innovation marocain. C’est son dynamisme et son engagement à faire progresser l’innovation en Afrique qui nous ont séduit. Salma Kabbaj a d’abord eu un parcours très riche à l’étranger avant de retourner vivre au Maroc et de monter sa propre entreprise.
Salma Kabbaj, un parcours à l’international avant un retour au Maroc
Née à Rabat, elle part faire ses études à Montreal en économie et finances à Mcgill, une université très cosmopolite. Elle découvre le passage du système français très encadré au système anglais très libre de faire des découvertes, puis elle poursuit à la LSE de Londres.
A la fin de son master elle rentre chez Oliver Wyman, un cabinet de conseil en stratégie londonien, spécialisé dans la finance à l’international. Elle y vit une très belle expérience à la fois professionnelle, elle apprend la rigueur et l’autonomie, dans une système hiérarchique très flat, à taille humaine, où l’on pousse les consultants à prendre leurs responsabilités. Elle trouve cela très valorisant. Elle explore ainsi des contextes professionnels sur tous les continents, en Hollande, Portugal, France, Koweït, Corée, Brésil, aux USA, Tunisie. C’était passionnant. Au bout de plus de trois ans et demi, elle s’essoufle du rythme, sentant qu’elle a envie de renouer avec le Maroc. Elle prend trois mois off pour explorer les opportunités professionnelles et en 2007 elle intègre une fonds d’investissements de 150M€, nommé Kantara à l’époque, géré par la Société générale qui investissait dans des grosse PME au Maroc, en Tunisie et en Egypte. De l’accompagnement de la gouvernance au renforcement de la stratégie de développement, elle accompagne des clients pendant huit ans.
À l’origine d’Impact Lab, une envie de faire aboutir les investissements
Au bout d’un moment, même si elle avait fait de la finance toute sa vie, elle n’en était plus fan, elle ne se projetait plus vraiment dedans. Elle souffre du manque d’impact de son travail, car elle analyse des dizaines de dossiers et peu d’investissements aboutissent. Elle a eu envie d’explorer autre chose sans savoir quoi exactement. C’est à ce moment-là qu’elle rencontre le cofondateur d’impact Lab, Leyth Zniber. Il avait déjà démarré une réflexion et avait défini une vision orientée vers une nouvelle manière de réfléchir l’impact qui allie à la fois les aspects de rentabilité et les aspects environnementaux et sociaux des entreprises. C’est le modèle d’Impact lab, un modèle à la fois pérenne et rentable, mais aussi vertueux et inclusif. Elle finit par rejoindre l’aventure en 2015.
« Après sept ans, j’ai la chance d’avoir construit une très belle équipe de huit personnes, toutes très alignées sur la vision et la manière dont on veut travailler. On a la chance d’être dans un secteur nouveau, on aime bien être moteur sur la réflexion de notre métier, redéfinir notre métier d’accompagnement, encourager convaincre les grandes entreprises et les institutions de s’ouvrir à l’innovation.” Salma Kabbaj, co-fondatrice d’Impact Lab
Chantre de l’innovation en Afrique, Impact Lab est à la fois incubateur et accélérateur
Impact Lab a un positionnement assez unique: à la fois accélérateur de startup mais aussi expert en innovation entrepreneuriale, il accompagne des startups mais aussi des grandes entreprises qui ont besoin de se challenger sur les innovations de leur industrie et ont des sujets de RSE qu’ils doivent faire converger avec leur nécessité de rentabilité.
Elle rappelle que si il est important de développer l’écosystème des startups, il faut tout autant accompagner les entreprises partenaires dans de grands projets panafricains et de les faire travailler avec le tissu des startups justement. À la fois incubateur et accélérateur, Impact Lab n’a pas de programme standard dupliquée année après année. C’est plus du consulting en innovation doublé d’un programme d’accompagnement.
Les industries friandes de start-ups sur le continent africain
Si les univers que Salma va toucher sont très variés, dernièrement elle a recentré sur les activités les plus demandeuses d’innovation et forte en besoin pour l’Afrique. Les sujets clés qui émergent aujourd’hui sont la mode, l’agrotech, la fintech et la santé, des sujets où le Maroc, où elle est basée, a un avantage compétitif, grâce à des acteurs leaders à l’échelle continentale.
Notamment en agritech où 60% des terres sont encore non exploitées et où la convergence des enjeux d’alimentation et les problématiques climatiques actuelles font qu’il est urgent de diriger l’innovation tout en l’adaptant aux capacités du terrain.
L’entrepreneuriat, facteur d’inclusion pour les femmes
Sans parler de la santé dont les nécessités sont infinies. Convaincue que l’entrepreneuriat et l’innovation sont des facteurs d’inclusion pour les femmes, elle est prête à batailler sur tous les fronts car l’innovation n’est pas un réflexe en Afrique comme il peut l’être en France. Même si elle ressent une certaine frustration de ne pas voir les choses avancer assez vite, elle s’y emploie chaque jour.
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