Endométriose: 20 millions pour une stratégie nationale et des startups investies

Où en est-on de la stratégie de lutte nationale contre l’endométriose annoncée par le gouvernement? Entre critiques et startups françaises qui se positionnent sur des solutions de diagnostic, on fait le point sur cette maladie encore trop souvent méconnue.

Sommaire

  • Une stratégie nationale pour lutter contre l’endométriose
  • 20 millions pour la recherche et une meilleure prise en charge
  • Une formation accrue à la maladie
  • Les critiques contre l’initiative gouvernementale
  • Un test salivaire en guise de diagnostic
  • Le dépistage avec une prise de sang

D’après l‘INSERM (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale), l’endométriose se caractérise par “la présence anormale de tissu utérin (ou tissu endométrial) en dehors de la cavité utérine et les symptômes induits par la maladie sont le plus souvent des douleurs et une infertilité . La pathologie touche une femme sur dix en France selon le ministère de la Santé, avec souvent des règles abondantes et douloureuses en symptôme récurrent.

Pour lutter contre ce fléau, Emmanuel Macron a annoncé le 11 Janvier 2022, une stratégie de lutte nationale. Le but est de « mieux comprendre cette maladie et ses causes, et trouver des traitements thérapeutiques ». Cette stratégie soutenue par les associations dont Endofrance, est néanmoins remise en cause par Clémentine Autain, députée LFI qui prône la reconnaissance automatique de l’endométriose comme une affection longue durée (ALD 30), une proposition votée à l’Assemblée le 13 janvier dernier. En parallèle, des startups françaises imaginent des tests pour faciliter le diagnostic de la maladie, de sept ans en moyenne actuellement. On fait le point.

Une stratégie nationale pour lutter contre l’endométriose

« C’est un problème de masse que personne n’évoque », lance Emmanuel Macron au sujet de l’endométriose le 11 janvier dernier. À travers une vidéo postée sur son compte Twitter le président annonce la mise en place d’un plan d’action pour lutter contre la pathologie. Le même jour, la gynécologue et eurodéputée Chrysoula Zacharopoulou, fondatrice de l’association Info-Endométriose, remet un rapport réalisé avec deux cents experts au chef de l’Etat. Enfin un mois plus tard, Olivier Véran détaille les grandes lignes de cette “stratégie nationale” à l’hôpital Saint-Joseph à Paris.

20 millions pour la recherche et une meilleure prise en charge

Le premier volet concerne la recherche. En effet, un fond de 20 millions d’euros sera débloqué sur cinq ans, afin de comprendre les origines de la maladie et les traitements possibles. La deuxième partie cible l’accès aux soins. Aujourd’hui, en France, la prise en charge de la maladie est inexistante dans de nombreuses régions. Cinq millions d’euros seront débloqués pour mettre en place des filières de soins régionales. L’idée étant d’atteindre une couverture nationale d’ici 2023. Le troisième volet vise la prévention et la formation du personnel médical.

Une formation accrue à la maladie

À cet effet, des professionnels de santé vont être formés au traitement de la pathologie. Ainsi, une sensibilisation du grand public, encore trop peu informé sur le sujet, est également prévue. Enfin, autre avancée: le diagnostic de la maladie devrait être établi plus tôt, d’autant qu’elle est susceptible de provoquer de l’infertilité. Olivier Véran explique: « Je veux que l’endométriose soit inscrite dans le carnet de santé et recherchée dans le cadre des consultations obligatoires effectuées dès l’adolescence et des consultations santé sexuelle proposées gratuitement jusqu’à 25 ans ».

« Je veux que l’endométriose soit inscrite dans le carnet de santé et recherchée dans le cadre des consultations obligatoires effectuées dès l’adolescence et des consultations santé sexuelle proposées gratuitement jusqu’à 25 ans. »Olivier Véran, Ministre de la santé , le14 février à l’hôpital Saint-Joseph de Paris

Les critiques contre l’initiative gouvernementale

Le 21 février dernier, Clémentine Autain, députée La France Insoumise de Seine-Saint-Denis a réagi aux récentes déclarations d’Olivier Véran dans une tribune publiée dans le Huffington Post. En premier lieu, la conseillère régionale d’Île-de-France vise le manque d’investissement financier du gouvernement: « Le budget dédié à la recherche, moins de cinq millions d’euros par an, est complètement sous-dimensionné au regard des investissements nécessaires en recherche clinique. » De plus, selon la députée, les annonces d’Olivier Véran ne feraient « qu’entériner une stratégie nationale qui a tout à voir avec la campagne d’Emmanuel Macron et bien peu avec la lutte contre l’endométriose. » La démarche gouvernementale aurait tout de la campagne de communication travaillée pour l’élue LFI qui juge que « pour la troisième fois en cinq ans, l’endométriose sert de hashtag à un gouvernement qui voudrait évacuer son misérable bilan en matière d’émancipation des femmes.« 

Un test salivaire en guise de diagnostic

Sept ans, c’est actuellement la durée moyenne de diagnostic d’une femme atteinte d’endométriose en France. Pour réduire ce déficit médical, de nombreuses startups comme Ziwig ou Détecte mon Endo proposent des solutions de dépistage plus rapides.

Startup lyonnaise lancée en 2020, Ziwig accompagne les femmes et les professionnels de santé dans la lutte contre l’endométriose, via un test salivaire qui permettrait de détecter la maladie en seulement huit jours. Présenté le 15 février dernier, après une expérimentation sur 200 patientes des hôpitaux publics français, le résultat serait fiable à 100% selon l’entreprise. une fois accessible à la vente, ce test devrait être pris en charge par la Sécurité Sociale. C’est en tout cas le souhait de la startup qui veut aussi approfondir ses analyses, en indiquant le stade de l’évolution de la pathologie chez la patiente. 

Le dépistage avec une prise de sang

Autre startup aux techniques de dépistage innovantes : Détecte mon Endo. Lancé en 2018 par quatre étudiantes de l’école d’ingénieurs Sup Biotech, le projet repose sur une simple prise de sang. Grâce à un un kit de dépistage facile d’utilisation, les biomarqueurs des femmes susceptibles d’être atteintes sont examinés et comparés avec ceux de femmes qui ne sont pas touchées par la maladie. Cette initiative, née dans un cadre scolaire, s’est transformée par la suite en projet professionnel. En effet les quatre ingénieures à l’origine de Détecte mon Endo ont lancé leur startup en octobre 2021. Pour aider les aider à concrétiser leurs actions, une cagnotte a d’ailleurs été mise en ligne.

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