Sommaire
-
Une majorité de femmes parmi les candidats à la Cour suprême
-
Un produit de la méritocratie Made in USA
-
Ketanji Brown Jackson, archi-favorite
-
D’autres noms circulent
-
Un symbole fort
Joe Biden avait fait la promesse pendant sa campagne de nommer une femme noire à la Cour suprême des Etats-Unis. Et il va peut-être enfin la réaliser. Le départ prématuré à 83 ans du juge Stephen Breyer lui permet ainsi de maîtriser le calendrier de cette nomination. Cela faciliterait l’arrivée à la Cour suprême fédérale d’une femme issue d’une minorité avant des élections sénatoriales de Novembre qui s’annoncent difficiles pour les Démocrates. De fait, ces derniers pourraient perdre le contrôle de la Chambre haute.
Une majorité de femmes parmi les candidats à la Cour suprême
Parmi les candidats potentiels, il y a une majorité de femmes ! Dans la liste de Fox News, il y a six femmes noires et une d’origine asiatique. Mais parmi elles, la grande favorite est Ketanji Brown Jackson. Son track-record est impeccable pour accéder au poste tant convoité de juge à la Cour suprême des Etats-Unis.
De son côté, CNN se penche sur sept profils de femmes noires qui pourraient obtenir le poste. Ketanji Brown Jackson est bien sur considérée comme la favorite en raison de son parcours « distingué ». ABC indique que « l’ancien président Barack Obama lui avait d’ailleurs fait passer un entretien en 2016 après le décès du juge Antonin Scalia ». Pour Bloomberg, « elle apporterait une variété inhabituelle d’expériences professionnelles, notamment en tant que procureur public et pour son travail sur les disparités dans les sanctions pénales ».
Un produit de la méritocratie Made in USA
Née à Washington en 1970, son père est avocat et sa mère directrice d’école, elle grandit à Miami. C’est est un pur produit de la méritocratie américaine. Lors de son audition au Sénat en 2021, elle déclare que “c’est la beauté et la majesté de ce pays que quelqu’un qui vient d’un milieu comme le mien puisse se retrouver dans cette position”. Doublement diplômée de Harvard, elle devient procureur public et travaille également dans différents cabinets d’avocats. Après huit ans en tant que juge d’un tribunal fédéral de district, elle atterrit à la Cour d’appel que l’on décrit comme un tremplin naturel vers la Cour suprême. Ketanji Brown Jackson participe aussi à l’enquête sur l’insurrection du Capitole du 6 janvier 2021.
« C’est la beauté et la majesté de ce pays que quelqu’un qui vient d’un milieu comme le mien puisse se retrouver dans cette position » Ketanji Brown Jackson, juin 2021
Ketanji Brown Jackson, archi-favorite
Pour Fox News, le New York Times et l’ensemble des médias américains, Ketanji Brown Jackson est la grande favorite. Elle a été la greffière du juge Breyer à la Cour suprême et s’est déjà prêtée à l’exercice des auditions sénatoriales pour son job actuel. Le fait qu’elle soit la belle-sœur de Paul Ryan, l’ancien président de la Chambre des représentants, est un avantage certain même si elle ironisait il y a quelques temps sur une possible nomination remarquant qu’« il faut juste avoir la chance que le président vous trouve parmi les milliers de personnes qui pourraient vouloir faire ce travail ».
Ketanji Brown Jackson avril 2021 ©ABACApresse
D’autres noms circulent: Leondra R. Kruger, J. Michelle Childs
Mais même si elle est en tête de la short-list des possibles candidats pour le remplacement du juge Stephen Breyer, Claire Lampen de The Cut, indique que “pourtant, le nom de Jackson n’est pas le seul à circuler. De nombreux médias considèrent la modérée Leondra R. Kruger, juge à la Cour suprême de Californie (et l’une des membres du cabinet du ministère de la Justice sous l’administration Obama NDR), comme une autre possibilité”.
À 45 ans, elle est plus jeune que Ketanji Brown Jackson, ce qui peut aussi jouer lorsque l’on sait que les juges sont nommé.e.s à vie. De plus, la semaine dernière, la Maison Blanche confirmait que J. Michelle Childs, juge du district de Caroline du Sud, « fait partie des personnes que le président Joe Biden envisage de nommer à la Cour suprême ».
Un symbole fort
41 ans après Sandra Day O’Connor, première femme à rejoindre la Cour suprême sous Ronald Reagan, la nomination d’ici octobre de Ketanji Brown Jackson -ou moins probable de Leondra R. Kruger- serait un symbole très fort. Comme le chantait Bob Dylan, “for the times they are a-changin’” (les temps changent !). Pour John King de CNN, cela est « un choix immense pour le Président, et un changement immense dans la vie juridique américaine ». Le Financial Times (article payant) précise que le président Biden « a l’intention de confirmer son choix avant la fin du mois de février ».