Sommaire
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Qui sont les signataires ?
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Quelles sont leurs revendications ?
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La promesse française de 400 millions d’euros d’aides sur cinq ans
A l’issue du Forum Génération égalité à Paris, les PDG des quatre géants du numérique, tels que Facebook, Google, TikTok et Twitter, se sont positionnés contre les violences en ligne, notamment contre les abus faits à l’encontre des femmes, en prenant la parole et en listant une série d’engagements. Ainsi que le souligne un rapport du Forum économique mondial, la difficulté à réglementer, le challenge de la sécurité en ligne et la responsabilité de ces entreprises du web doivent être réglés afin de limiter les agressions en ligne. Ces mêmes géants du web n’ayant jamais vraiment pris position jusqu’à aujourd’hui, sont par ailleurs dans le viseur de plusieurs gouvernements au sujet de leur taxation mondiale.
De nombreux abus et un harcèlement caractérisé contre les femmes
Pour faire un point sur la nature des propos haineux ou sexistes en ligne, une étude réalisée en 2018 par Amnesty international portant sur 778 journalistes et femmes politiques du Royaume-Uni et des Etats-Unis, relève que 7,1% des tweets où ces femmes sont mentionnées présentent un contenu abusif ou dégradant. La proportion passe à 34% lorsque celles-ci sont issues de minorités asiatiques ou latino, voire 84% lorsqu’elles sont de couleurs. Aussi les personnes se définissant comme non genrées sont bien plus exposées aux violences en ligne que les hommes.
A la suite de ces engagements pris par les réseaux sociaux, une lettre ouverte signée par de nombreuses personnalités à été publiée sur le site de la Web foundation. Elle demande plus de protection, un accompagnement et une meilleure ergonomie pour déclarer un abus.
Qui sont les femmes signataires ?
Parmi les signataires, on compte de nombreuses femmes provenant des plus hautes sphères politiques : Julia Gillard, ancienne Premier Ministre d’Australie, les députés britanniques Diane Abbott, Jess Phillips et Fleur Anderson ; l’ex-présidente du Chili Michelle Bachelet ; la mozambicaine Graça Machel, veuve de Nelson Mandela. On retrouve aussi des actrices de renommée internationale comme Emma Watson, Ashley Judd et Maisie Williams.
Quelles sont leurs revendications ?
A entendre la position des géants d’Internet, la prise de conscience semble bien réelle. Toutefois, les signataires de la lettre ouverte ne manque pas de rappeler que ces engagements semblent encore très abstraits : “construire de meilleures façons pour les femmes de gérer leur sécurité en ligne” ou bien “renforcer le système de signalement” ne serait pas suffisant.
Première députée de couleur élue au Parlement Britannique, Diane Abbot témoigne de son expérience: ‘Il y a toujours eu un relent de racisme et de misogynie. Mais les réseaux sociaux ont tout rendu beaucoup plus difficile.” Elle ajoute: “ A chaque fois que l’on clique sur Twitter ou Facebook, on doit s’armer de courage pour faire face aux abus de racisme et c’est une sensation horrible”. Elle explique ainsi le manque de candidates féminines aux postes en vue dans la politique, qui renonceraient pour éviter d’affronter commentaires et harcèlement. Pour mieux les protéger, elle revendique une action plus concrète : “ils devraient exclure des plateformes les utilisateurs qui ont commis des abus en ligne”.
La promesse française de 400 millions d’euros d’aides sur cinq ans
A la clôture du Forum Génération Egalité, en sus des annonces mentionnées plus haut, tous les participants ont réuni près de 40 milliards d’euros en faveur d’actions pour faire avancer les droits des femmes. La France, elle, a fait la promesse de dégager 400 millions d’euros sur cinq ans via l’ONU Femmes. Une somme qui sera répartie autour de plusieurs axes : de l’autonomie économique des femmes à l’éducation à la sexualité ou encore la lutte contre les violences sexuelles. Sur ces 400 millions, 100 seront alloués pour mieux garantir les droits reproductifs, en distribuant des contraceptifs dans les pays en difficulté. L’importance de ces réformes semble d’autant plus grande que le Covid-19 a durement impacté la situation des femmes dans le monde. Cependant, bien que saluées, ces annonces de la France semblent insuffisantes aux yeux d’organisations comme Générations féministes. En effet, l’engagement financier de la France serait moindre comparé à ceux de certains Etats tels que l’Allemagne, ou de ceux de fondations privées à l’instar de celle de Bill et Melinda Gates qui a promis deux milliards d’euros.