Sommaire
-
-
Serena Williams, tout sauf une retraite
-
Priorité à la famille
-
Une athlète exceptionnelle
-
Rôle modèle pour la nouvelle génération
-
Une activiste engagée
-
Une femme d’affaires pas comme les autres
-
Serena, une icône de mode
-
Serena Williams, tout sauf une retraite
C’est au magazine Vogue et sur son compte Instagram que Serena Williams a réservé la nouvelle de son retrait de la compétition après l’US Open en septembre. Mais pas question de « retraite », plutôt une nouvelle étape dans une vie bien remplie. « Il y a un temps dans la vie où il faut décider de prendre une nouvelle route. C’est un moment toujours difficile quand on aime tellement ce qu’on fait. Et Dieu que j’aime le tennis. Mais maintenant le compte à rebours est enclenché », témoigne-t-elle.
Priorité à la famille
A plus de 40 ans, elle veut « se concentrer sur son rôle de maman, ses objectifs sur le plan spirituel pour découvrir une nouvelle mais tout aussi passionnante Serena. (…) Ce sport m’a tant donné. J’adore gagner. J’adore me battre. J’adore faire le spectacle (…). Quand j’en parle (de la fin), je pleure (…). Mais aujourd’hui, si je dois choisir entre construire mon CV tennis et construire ma famille, je choisis ma famille ».
« Ce sport m’a tant donné. J’adore gagner. J’adore me battre. J’adore faire le spectacle. » Serena Williams
Une athlète exceptionnelle
Serena Williams est l’une des plus grandes joueuses de tennis de tous les temps. Avec ses 73 titres en simple, elle a tout remporté : les quatre tournois du Grand Chelem – 39 titres en simple et en double dont 14 avec sa sœur aînée Venus -, quatre médailles d’or aux JO, trois en double dames avec sa sœur (2000, 2008 et 2012) et une en simple en 2012.
Elle est restée 319 semaines dans le fauteuil de numéro 1 mondiale entre 2002 et 2017. Seules Martina Navratilova (332 semaines) et Steffi Graf (377) ont fait mieux. Serena préfère qu’on l’appelle « l’un des plus grands athlètes de tous les temps », en évitant de mentionner le qualificatif “femme”.
Si elle gagne l’US Open en septembre – le dernier de sa carrière – Serena Williams – qui aura alors 41 ans – égalera le record de victoires en Grand Chelem de Margaret Court.
Lire aussi
• JO 1920 : Suzanne Lenglen, légende du tennis
• Le programme de mentoring pour les sportives de haut niveau devenues entrepreneuses
Serena Williams, ABACAPRESSE @Informelles
Rôle modèle pour la nouvelle génération
Première Afro-américaine à remporter un tournoi du Grand Chelem depuis Althea Gibson dans les années 1950, « elle a ouvert la voie à des stars émergentes comme Naomi Osaka et Coco Gauff », écrit Robert Cordero sur le site Business Of Fashion. Coco Gauff, jeune joueuse de 18 ans et finaliste à Roland-Garros en mai dernier lui avait d’ailleurs rendu hommage en affirmant que Serena est la raison pour laquelle elle joue au tennis et que voir une femme noire dominer un « sport majoritairement blanc » lui avait ouvert le champ des possibles.
Une activiste engagée
Bien avant Naomi Osaka, elle prend position contre le racisme et pour l’émancipation des femmes et des minorités. Elle boycottera le tournoi d’Indian Wells – Californie – pendant 14 ans après que sa famille a été la cible d’insultes racistes de la part du public.
Elle apparaît dans de nombreuses publicités – notamment pour Nike – en faveur de l’émancipation des femmes. En 2019, pour son premier spot au Super Bowl, la marque Bumble met en scène Serena Williams, conseillère mondiale et co-directrice créative de la campagne. Elle encourage les femmes à ne pas attendre et à prendre le pouvoir : « si j’avais attendu que les choses changent, je n’aurais jamais fait la différence, donc faites le premier pas ».
Une femme d’affaires pas comme les autres
Dans le business, elle n’hésite pas non plus à donner son avis. Non satisfaite de ses conditions, Serena Williams prend ses affaires en mains. Jusqu’à l’ascension de Naomi Osaka, elle est la sportive la mieux payée avec des gains de 18 à 29 millions de dollars par an de 2016 à 2020.
Outre ses gains professionnels et de nombreux contrats publicitaires, Serena Williams a investi depuis 2014 dans 56 startups et sociétés tech (son mari, Alexis Ohanian, est le co-fondateur de Reddit). Lors d’une discussion publique entre deux monstres de la finance américaine, Caryn Seidman-Becker, CEO de la société d’investissements Clear, et Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan Chase, elle est choquée d’apprendre que seulement 2% des fonds de capital-risque financent des femmes.
En mars 2022, son fonds d’investissements, Serena Ventures, annonce sa première levée de fonds de 111 millions de dollars. « Soixante-dix-huit pour cent de notre portefeuille se trouve être des entreprises créées par des femmes et des personnes de couleur, parce que c’est ce que nous sommes », déclare-t-elle alors.
Serena, une icône de mode
Elle investit aussi dans la mode et crée sa marque S by Serena, une marque de vêtement inclusive pour les femmes qui comme Serena sont « smart », « sexy », « sophisticated », « strong » ans « stylish ». « Nous avons réintroduit la mode dans le tennis », déclare Serena dans une interview de 2015. « C’était génial quand Chris Evert était là. Tracy Austin avait de superbes modèles. Mais les années 90 n’étaient pas une bonne période. »
Elle popularise ce sport auprès d’un public plus jeune, adepte du streetwear. Et collabore avec Virgil Abloh et Off-White. Elle siège aussi au conseil d’administration de Poshmark, une place de marche pour la mode d’occasion. Le choix de Vogue pour annoncer sa nouvelle vie n’est donc pas le fruit du hasard. Entre Serena Williams et la mode c’est une longue histoire qui risque de se poursuivre.