Sommaire
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Une course in extremis
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Première sportive japonais médaillée
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Une athlète à la vie brève
Une course in extremis
En 1928, pour la première fois les femmes sont admises à prendre part aux Jeux olympiques d’Amsterdam. Membre de la délégation nippone, et unique femme, Hitomi Kinue remporte la médaille d’argent du 800 mètres, une épreuve qu’elle ne pratique pas habituellement et qu’elle rejoint à la dernière minute. Le quotidien Daily Mail décrit une course apocalyptique où les participantes sont à l’agonie et incapables de concourir. Cette fake news avant l’heure donne de l’athlétisme au féminin une image négative, entraînant des instances dominées par les hommes à interdire toute course supérieure à 200 mètres jusqu’en 1960.
Première sportive japonais médaillée
Hitomi Kinue est la première athlète japonaise et asiatique à recevoir une médaille olympique. Elle avait déjà participé en 1926 aux jeux féminins mondiaux – lancés par la Fédération Sportive Féminine Internationale d’Alice Milliat en 1922 – et emmène avec elle cinq jeunes sportives japonaises à ceux de 1930 qui ont lieu à Prague. Elle tente de promouvoir l’athlétisme féminin dans un pays où les femmes doivent rester discrètes et dans l’ombre de leurs familles et de leurs maris. « La réaction au Japon était très sexiste selon les normes d’aujourd’hui et sans doute embarrassante », déclare le journaliste sportif Roy Tomizawa au quotidien Japan Times.
« La réaction au Japon était très sexiste selon les normes d’aujourd’hui et sans doute embarrassante ». Roy Tomizawa, journaliste sportif au Japan Times
Une jeune athlète à la vie brève
Elle n’aura finalement ni reconnaissance ni soutien et, trois ans après sa médaille, Hitomi Kinue meurt d’une pneumonie à l’âge de 24 ans sans avoir réalisé son rêve de créer une fédération d’athlétisme féminin… Il faudra attendre 2000 et les JO de Sydney pour que le Japon obtienne une nouvelle médaille d’or en athlétisme féminin avec la victoire de Naoko Takahashi dans l’épreuve reine du marathon.