Sommaire
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Les premiers JO de Tokyo
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Les « magiciennes de l’Orient, une équipe à toute épreuve
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Une épopée sportive, source d’inspiration pour les mangas
Les premiers JO de Tokyo
En 1964, Tokyo accueille les premiers Jeux Olympiques asiatiques qui annoncent le retour au premier plan mondial du Japon, dix-neuf ans après la fin de la guerre et douze ans après la fin de l’occupation américaine. Pour le public japonais, le climax de ces JO fut assurément la finale de l’épreuve de volley féminin qui opposait le pays hôte à l’équipe soviétique, plus forte physiquement et représentante d’un pays avec lequel l’archipel nippon était encore – techniquement – en guerre. C’est la première fois que le volley-ball faisait partie des épreuves olympiques.
« Les magiciennes de l’Orient », une équipe à toute épreuve
L’équipe nippone, composée de douze jeunes ouvrières du textile, s’était entraînée à la spartiate pendant deux ans de trois heures de l’après-midi à une heure du matin, le matin étant consacré à leur travail à l’usine. Celles que l’on surnommait “les magiciennes de l’Orient” (Tôyô no majo) – après leur victoire en championnat du monde en 1962 – vont survoler le tournoi ne concédant qu’un seul set face aux Polonaises en demi-finale. La finale, suivie à la télévision par près de 80% des foyers japonais, les oppose à l’équipe russe qui perd finalement trois sets à zéro. C’est le triomphe du collectif au féminin. Leurs homologues seront moins chanceux, finissant troisième du tournoi masculin… Pour Hirobumi Daimatsu, le coach surnommé “le Démon”, il n’y a « pas besoin de héros dans le volley-ball. Si les six rayons de la roue sont alignés derrière la force spirituelle, cela suffit. C’est l’esprit, le combat qui est important”.
« Pas besoin de héros dans le volley-ball. Si les six rayons de la roue sont alignés derrière la force spirituelle, cela suffit. C’est l’esprit, le combat qui est important”. Hirobumi Daimatsu, entraineur de l’équipe de volley féminine japonaise
Une épopée sportive, source d’inspiration pour les mangas
Dans son documentaire “Les sorcières de l’Orient” – sorti en salles le 28 juillet – le réalisateur Julien Faraut retrace l’épopée de ces sportives qui auront servi de modèles aux futures générations d’athlètes et inspiré plusieurs mangas et dessin animés, dont Attack No.1 de Chikako Urano, considéré comme l’un des premiers du genre “Shôjo anime”. Cette victoire aux Jeux Olympiques de 1964 inaugure aussi le début d’une pop culture japonaise aux accents féminins.