Sommaire
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Une première historique
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Produit de la méritocratie Made in USA
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« Les présidents ne sont pas des rois »
Une première historique
Joe Biden a pris tenu sa promesse électorale : il va nommer une femme afro-américaine à la Cour suprême des Etats-Unis. C’est une première historique. Sans surprise, il a porté son choix sur Ketanji Brown Jackson (51 ans) pour remplacer le juge Stephen Breyer (83 ans). Selon CNN, elle a accepté l’offre de Joe Biden lors d’une conversation téléphonique hier soir.
Elle connait bien la maison puisqu’elle a été greffière du juge Breyer. C’était la grande favorite et son track-record est sans reproche. C’est une juriste plutôt libérale -au sens américain- mais qui a su s’attirer les bonnes grâces républicaines lors de sa nomination l’été dernier à la Cour d’appel fédérale à Washington. Sa deuxième tentative aura été la bonne puisque le président Obama lui avait fait passer un entretien en 2016 après le décès du juge Antonin Scalia.
Produit de la méritocratie Made in USA
Née à Washington en 1970, son père est avocat et sa mère directrice d’école, elle grandit à Miami. C’est un pur produit de la méritocratie américaine. Lors de son audition au Sénat en 2021, elle déclare que “c’est la beauté et la majesté de ce pays que quelqu’un qui vient d’un milieu comme le mien puisse se retrouver dans cette position”.
Doublement diplômée de Harvard, elle devient procureur public et travaille également dans différents cabinets d’avocats. Après huit ans en tant que juge d’un tribunal fédéral de district, elle atterrit à la Cour d’appel que l’on décrit comme un tremplin naturel vers la Cour suprême. Ketanji Brown Jackson participe aussi à l’enquête sur l’insurrection du Capitole du 6 janvier 2021.
« C’est la beauté et la majesté de ce pays que quelqu’un qui vient d’un milieu comme le mien puisse se retrouver dans cette position » Ketanji Brown Jackson, juin 2021
Ketanji Brown Jackson avril 2021 ©ABACApresse
« Les présidents ne sont pas des rois »
Mais pour le site VOX, la confirmation par le Sénat « est une affaire d’idéologie et pas seulement de qualifications ». Ketanji Brown Jackson risque d’être malmenée par « un Sénat (…) où les Républicains sont surreprésentés et où ils contrôlent la moitié des sièges ».
D’autant qu’elle s’était opposée à l’occasion de l’affaire dite Commission des affaires judiciaires contre McGahn (Committee on the Judiciary v. McGahn) à l’administration Trump, s’illustrant par l’une de ses célèbres tirades : « les présidents ne sont pas des rois ». Certains Républicains ne seront donc pas forcément impressionnés par son CV. La Maison Blanche s’attend donc à une offensive républicaine et prépare le terrain. Elle tente de déminer le terrain en soulignant que « le juge Jackson a été confirmée par le Sénat avec les votes des Républicains comme des Démocrates à trois reprises », comme l’indique le New York Times.
Le fait qu’elle soit la belle-sœur de Paul Ryan, l’ancien président de la Chambre des représentants, est peut-être un avantage même si elle ironisait il y a quelques temps sur une possible nomination remarquant qu’« il faut juste avoir la chance que le président vous trouve parmi les milliers de personnes qui pourraient vouloir faire ce travail ».
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