Sommaire
-
La princesse japonaise s’émancipe
-
Un mariage plein d’obstacles
-
Des femmes sous haute tension
-
Des noces sans rites traditionnels
-
L’indépendance à New York
La princesse Mako s’émancipe
Depuis mardi dernier, le royaume japonais a perdu l’une de ses princesses. La princesse japonaise Mako d’Akishino, nièce de l’Empereur, est devenue roturière en épousant Kei Komuro avec qui elle s’était fiancée en 2017, en prenant le nom de Mako Komuro. La conférence de presse du 26 octobre, lors de laquelle les deux trentenaires ont annoncé la nouvelle, marque la fin d’un feuilleton qui a agité la plus vieille monarchie au monde. Selon le site Nikkei Asia, “leur mariage devait initialement avoir lieu le 4 novembre 2018”.
Un mariage plein d’obstacles
Après leurs fiançailles, Kei avait été forcé de passer trois ans en dehors du Japon, “observant de loin sa future épouse traumatisée par l’examen médiatique des finances douteuses de sa mère (et future belle-mère de Mako) et le débat public sur sa « valeur »”, écrit le Financial Times. Une partie de l’opinion publique n’était pas favorable au mariage, influencée par des médias hostiles, et la puissante Agence impériale -qui de fait contrôle les faits et gestes de la famille régnante- n’a rien fait fait pour arranger la situation.
Kei Komuro et la princesse Mako du Japon
Photo by POOL/Jiji ©ABACAPRESS.COM
Des femmes sous haute tension
On apprenait ainsi en octobre dernier que la jeune princesse japonaise souffrait d’un stress post-traumatique. Comme l’observe le quotidien londonien, c’est une tradition pour les femmes de cette famille puisque sa grand-mère, l’impératrice émérite Michiko, avait perdu temporairement l’usage de la parole; et sa tante, l’actuelle impératrice Masako, a été traitée pour dépression… Elles sont cantonnées à des rôles de représentation puisque la loi japonaise ne permet pas à une femme d’accéder au trône impérial.
Des noces sans rites traditionnels
Malgré les controverses, Mako a tenu tête. Son passage à l’International Christian University, des études à l’étranger et l’éducation libérale de sa mère en ont fait une princesse que certains considèrent comme rebelle. Le South China Morning Post explique que “pour la première fois dans l’histoire du Japon d’après-guerre, le mariage a été enregistré sans les rites traditionnels, et Mako a refusé un important paiement habituellement offert aux femmes royales qui épousent des roturiers et deviennent des citoyens ordinaires, conformément à la loi japonaise”.
(Je souhaite) “une société où davantage de personnes pourront vivre d’une manière qui corresponde à leur cœur”. »Mako d’Akishino Komuro, nièce de l’Empereur du Japon
L’indépendance à New York
A l’instar de Meghan, Mako veut être indépendante. Elle a décidé d’abandonner son statut impérial, sa famille et son pays puisque le couple a prévu de s’installer à New York. Un journaliste japonais, cité par le quotidien de Hong Kong, remarque qu’”ils doivent juste faire ce qu’ils ont à faire et quitter cette île de commères. » Lors de la conférence de presse, Mako a simplement exprimé le souhait qu’émerge “une société où davantage de personnes pourront vivre d’une manière qui corresponde à leur cœur”, une façon indirecte -et bien japonaise- de critiquer l’archipel et son institution impériale d’un autre âge.