Sommaire
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Marie-Virginie Klein à l’école de la rigueur
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Sa carrière au service de la communication
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Son engagement chez Willa, premier accélérateur de mixité dans la tech
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Pourquoi un incubateur genré, pour les startups dirigées par des femmes?
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La maternité, toujours clivante
Lors de l’émission Smart Tech de Delphine Sabattier, sur la chaîne B-Smart du 16 mars2022, présentée par Cécila Severi, c’est Marie-Virginie Klein, directrice générale adjointe de Tilder, un cabinet de conseil, vice-présidente de Willa, l’incubateur au féminin qui accélère les startups lancées par des femmes et auteure qui est à la une. Ce qui nous a plus chez Marie-Virginie c’est son parcours double et aussi parce qu’elle vient de sortir un livre passionnant: “Femmes dirigeantes, comment elles ont osé” édité chez Plon, issu de ses entretiens avec douze femmes politiques ou PDG d’entreprise.
Marie-Virginie Klein à l’école de la rigueur
Son parcours a retenu notre attention par son profil que l’on pourrait définir de double. D’un côté elle est directrice adjointe d’un cabinet de conseil en stratégie de communication, Tilder, et de l’autre elle s’investit beaucoup dans les activités de Willa qu’elle a rejoint en 2016 pour lequel elle travaille pro bono à son image et à ses sujets de communication. Un rythme intense qu’elle gère par une organisation sans faille et le miracle morning qu’elle a mis en place pour écrire son livre, en se levant à 5 heures du matin pour pouvoir terminer son manuscrit.
Fille d’une famille qui fabrique les pianos Klein depuis sept générations, elle s’est mise à la musique comme on étudie le français ou les maths, une vraie école de la rigueur, entourée de 4 frères. C’est en sortant de son cocon qu’elle ressent la différence, elle qui a été élevée sans distinction de genre. Après une prépa littéraire, Hypokhâgne, Khâgne, elle rentre à Sciences Po Rennes en 3ème année, avec une année d’échange à Ottawa au Canada, suivi d’un Master 2 à la Sorbonne.
Sa carrière au service de la communication
Son premier job est à la cellule sondages au service du premier ministre, qu’on appelle le SIG (services infos gouvernement). Elle poursuit ensuite sa carrière au cabinet Giacometti Péron & Associés, où elle reste cinq ans. Elle se rend compte alors qu’elle doit utiliser certains codes pour être écoutée en réunion. Elle a l’impression de ne pas avoir une parole performative, dit-elle. D’ailleurs elle est étonnée de voir les femmes rougir plus souvent que les garçons lors d’une prise de parole. Ces différences qu’elle ressent, ne sont pas encore théorisées.
Son engagement chez Willa, premier accélérateur de mixité dans la tech
En 2016, elle vient d’avoir son premier garçon quand on lui propose le poste de vice-présidente de Willa. Aussi elle est la première personne du comex de Tilder à avoir un enfant. Elle dit s’être fait violence pour faire comme si la maternité n’avait pas impacté sa vie professionnelle. Mais en entrant chez Willa, elle modifie ses priorités et les insère dans son agenda. Mieux vaut sanctuariser des moments pour ses enfants (aller les chercher à l’école, déjeuner avec eux à jour fixe) que de s’échapper comme si de rien n’était. D’autant qu’elle est enceinte de son deuxième.
Willa, anciennement Paris Pionnières, est un incubateur spécialisé dans l’accompagnement des femmes entrepreneuses de la tech, fondé en 2005 par Frédérique Clavel avec la mission de stimuler la mixité dans l’écosystème digital. Basé à Paris, Willa accueille près de 200 femmes par an en résidence ou pas. Comme nous l’explique Marie-Virginie, « l’incubateur sert à valider les idées de projet, monter le business plan, la stratégie et les levées de fonds jusqu’à la troisième année d’existence d’une startup. »
Pourquoi un incubateur genré, pour les startups dirigées par des femmes?
« Au début, il n’y a pas suffisamment de femmes sur la ligne de départ, à cause des biais dans l’éducation aux sciences et, dans le digital, moins de femmes osent prendre leur envol » poursuit Marie-Virginie Klein. « Chez Willa, l’idée centrale est de mettre plus de filles dans le pipe en aidant celles qui hésitent à se lancer et en encourageant celles dont le projet est viable. Plus généralement Willa les aide à devenir entrepreneure de leur vie ».
« »“L’entrepreneuriat est finalement la forme la plus aboutie du féminisme aujourd’hui. La meilleure façon de mettre en pratique ses convictions est de monter sa boîte” » . GMarie Virginie Klein, directrice générale adjointe de Tilder et vice-présidente chez Willa
La maternité, toujours clivante
Marie-Virginie réalise là que la féminité pose problème. Lorsque les entrepreneuses doivent convaincre les investisseurs par exemple, il y a un questionnement autour de la maternité. Elle est frappée par la moyenne d’âge des créatrices d’entreprise, entre 35 et 40 ans, comme si on s’y mettait une fois qu’on a plus confiance en soi et qu’on a fondé sa famille. Les mêmes biais qu’ont vécu les douze dirigeantes qu’elle a rencontrées pour son livre. Auxquels elle ajoute le syndrome de l’imposteur qui sévit à tous les niveaux et qui les bloque éternellement au poste N°2. Elle conclut que selon elle “l’entrepreneuriat est finalement la forme la plus aboutie du féminisme aujourd’hui. La meilleure façon de mettre en pratique ses convictions est de monter sa boîte”.
Retrouvez l’actualité des nouvelles technologies, dans l’émission Smart Tech, conçue et présentée par Delphine Sabattier, toutes les semaines du lundi au vendredi à 11heures la nouvelle chaîne business, B-Smart, présente dans les bouquets Orange, Bouygues et Free ou en replay sur www.bsmart.fr.