Sommaire
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Lire : Charlie Hebdo, à bride abattue
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Voir : intrigue psychologique au pays des cow-boys
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Ecouter: Bye bye Ronnie !
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Charlie Hebdo, à bride abattue
Charlie Hebdo s’est emparé de la défense des femmes dans un bel album hommage. Rien ni personne n’y échappe: son humour caustique étrille patriarcat, femmes émancipées, féministes et personnalités politiques dans un joyeux bordel revisité en quatorze chapitres qui reprennent l’histoire des droits des femmes au XXe siècle. Sous le titre de “Charlie Hebdo libère les femmes”, la loi Veil et l’avortement, le manifeste des 343 salopes, Jean-Paul II, l’Allemagne et la Pologne, en guise de préambule, animent la première partie de “Laissez-les vivre, les femmes pas les foetus “. La suite est à l’avenant: “les femmes poules pondeuses”, “les femmes épouses modèles, au boulot, au pouvoir, créatures de Dieu, objets à vendre, enlèvent le bas…”, jusqu’au tout dernier, tellement parlant, “les femmes ouvrent leur gueule”. Si Caroline Fourest, qui signe une des préfaces, dit de sa rédaction qu’elle “a longtemps été un club de garçons doués pour l’esprit et le crayon”, elle n’en souligne pas moins que “Charlie, c’est moquer l’injustice et la domination. Les intégristes, les racistes, les machistes”. Les couv emblématiques et les planches de Cabu, Riss, Coco, Luz, Wolinski et toute la joyeuse clique, dont tant de plumes ont aujourd’hui disparu dans l’attentat meurtrier, animent les pages entrecoupées d’articles et ravivent les avancées (et les nombreux sur-places) de la société à l’égard des femmes.
““Charlie, c’est moquer l’injustice et la domination. Les intégristes, les racistes, les machistes”.” Caroline Fourest
On remarque que l’hebdomadaire s’érige très tôt, en 1996, contre les violences faites aux femmes, bien avant le mouvement Ni putes ni soumises, contre leur exploitation sous toutes les formes et pour le droit à disposer de leur corps, le tout sans aucun filtre, évidemment. Âmes sensibles s’abstenir!
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Intrigue psychologique au pays des cow-boys
Douze ans après Bright Star ( et une parenthèse en 2013 avec la série “Top of Lake”), Jane Campion revient sur le devant de la scène avec un western psychologique sur fond de tensions familiales et de quête de soi, “The Power of dog”, issu d’un roman publié par Thomas Savage en 1967, dont le titre reprend un Psaume de la bible: « Protège mon âme contre le glaive, ma vie contre le pouvoir des chiens ! » En guest star, Benedict Cumberbatch campe Phil Burbank, un mâle alpha pétri de noirceur, manipulateur et avide de toute puissance, qui met au pas ceux qui l’entourent. Son frère, George Burbank, interprété par Jesse Plemmons se rapproche de Rose (Kirsten Dunst), jolie veuve flanquée d’un adolescent sensible ( Kodi Smit- McFee) qui crève l’écran et peine à s’habituer à la rudesse de cette période de conquête et à cette masculinité outrancière des cow-boys. Phil Burbank tisse sa toile insidieuse autour du jeune garçon, lorsque George, avec qui il gère la ferme familiale dans le Montana, s’émancipe et lui échappe. Jusqu’au dénouement inattendu et puissant. Récompensé d’un Lion d’argent à la 78e Mostra de Venise, en septembre 2021, et fraîchement auréolé de trois Golden Globes, dont la meilleure réalisation et le meilleur film dramatique, ce nouveau opus de Jane Campion vient d’être nommé aux Screen Actors Guild Awards. Un dernier pas vers les Oscars?
Séance: Sorti quelques semaines à peine au cinéma, il est désormais accessible sur Netflix depuis le 1er décembre 2021.
Ecouter
Bye bye Ronnie !
Profitons du WE pour faire une pause et honorer la mémoire de l’une des plus belles voix du rock qui vient juste de disparaître à 78 ans : Ronnie Spector. Libération lui rend un bel hommage sous la plume de Grégory Schneider et nous permet de découvrir rapidement son parcours. Spotify n’offre malheureusement qu’un aperçu limité de son œuvre solo; la sélection des Ronettes -le groupe de Ronnie formé avec sa sœur et sa cousine- est plus riche avec, bien sȗr, le tube de 1963 Be my baby que Scorsese utilisera au début de son Mean Streets. Les Beatles et les Rolling Stones étaient des fans… Il faudra aussi visionner les passages sur YouTube de celle qui fut la femme de 1968 à 1974 -et l’esclave- du producteur fou Phil Spector dans le The Late Show de David Letterman.