Sommaire
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Un mois de novembre dense pour la défense des femmes
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Une nouvelle tribune, symbole du #MeTooPolitique
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Un site pour les femmes en politique
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La marche du 20 novembre organisée par le collectif féministe #NousToutes
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Les chiffres du ministère: en 2020, hausse des violences conjugales
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La couleur orange, symbole de la lutte contre les agressions faites aux femmes
A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, ce 25 novembre, la rédaction revient sur un mois de novembre 2021 marqué par la libéralisation de la parole des femmes dans plusieurs univers.
Un mois de novembre dense pour la défense des femmes
En plus du #NousToutes, des hashtags comme #MeTooPolitique, #MeTooMedias sont apparus ces dernières semaines sur les réseaux sociaux et ont relancé les débats sur les agressions subies par les femmes. À leur origine, des voix issues des médias s’élevant pour relater des harcèlements perpétrés par Patrick Poivre d’Arvor (les faits sont prescrits), des tribunes écrites par des femmes travaillant dans le milieu politique et universitaire et, enfin, la marche annuelle organisée par le collectif féministe #NousToutes, samedi 20 novembre. Tandis que lundi, le Ministère de l’intérieur publiait les derniers chiffres sur les violences conjugales, en hausse de 10% pour l’année 2020. Un cruel rappel sur le fait qu’une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles à un moment donné dans sa vie, le plus souvent de la part d’un partenaire intime, selon le dernier rapport de l’ONU Femmes. Retour sur l’actualité des dernières semaines.
Une nouvelle tribune, symbole du #MeTooPolitique
Le 15 novembre dernier dans une tribune publiée dans le journal Le Monde 285 femmes travaillant dans le milieu politique et universitaire appelaient les institutions et les différents partis politiques à « écarter les auteurs de violence sexuelle et sexiste du monde politique ». Elles demandent: « Combien d’élections faudra-t-il avant que les formations politiques prennent leurs responsabilités pour garantir une ambiance de travail sereine au sein du gouvernement et du Parlement? « Danièle Obono, députée La France Insoumise, Laurence Rossignol, vice-présidente du Sénat et bien d’autres souhaitent également que « le monde politique prenne enfin en compte le mouvement #metoo ». Selon elles, l’élection d’hommes politiques mis en cause dans des affaires de viol, d’agressions sexuelles (dont deux candidats à l’élection présidentielle) ou encore de violences conjugales ne doit plus se reproduire. D’autant que ce sont ceux-là mêmes qui « sont responsables de voter les lois, les politiques publiques, qui nous concernent toutes et tous ». Il s’agit, ajoutent-elles, d’une remise en cause des droits des femmes et d’une non-considération de la parole des victimes présumées de ces hommes, encore actifs et en poste.
Un site pour les femmes travaillant en politique
Le même jour, un site metoopolitique.fr a été créé comme espace d’expression pour les personnes ayant subi des violences sexistes ou sexuelles dans la sphère politique. Quelques heures après son lancement, le site internet a été hacké et mis hors service, avant d’être de nouveau effectif peu de temps après. Dans des propos recueillis par France Inter, Madeline Da Silva, maire adjointe à la commune des Lilas affirme qu’elle ressent « un sentiment d’impunité dans le monde politique beaucoup plus fort qu’ailleurs ».
- Manifestation contre les violences conjugales envers les femmes et les enfants organisée par #NousToutes à Paris, en France, le 20 novembre 2021. Photo de Mylene Deroche/ABACAPRESS.COM
- La sénatrice Laurence Rossignol signataire de la tribune du Monde ©David Niviere/ABACAPRESS.COM
La marche du 20 novembre organisée par le collectif féministe #NousToutes
À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, le collectif féministe #NousToutes avait appelé à une mobilisation nationale samedi 20 novembre, afin de condamner les violences sexuelles et sexistes. À Paris, 50 000 participants ont été recensés par les organisatrices (18 000 personnes ont été dénombrées par la Préfecture de police). En dépit du Grenelle des violences conjugales organisé fin 2019 par l’alors ministre de la parité, Marlène Schiappa, un sentiment d’impunité de la part des agresseurs semble persister. Les manifestants.es exigent « des politiques publiques à la hauteur ». À ce jour, le collectif #NousToutes fait état de 220 000 femmes victimes de violences et de 94 000 femmes violées tous les ans en France. Les associations présentes sur place souhaitent également des places d’hébergement supplémentaires pour les femmes qui fuient leur conjoint violent.
« 139 200 femmes victimes de violences conjugales ont été recensées en 2020, correspondant à une hausse de 10% » Selon le dernier rapport publié par le Ministère de l’Intérieur le 22 novembre 2021
Les chiffres du ministère: en 2020, hausse des violences conjugales
Les chiffres communiqués par le Ministère de l’intérieur sur les nombre de violences conjugales est inférieur à ceux diffusés par le collectif #Noustoutes. Néanmoins une hausse importante de 10 % est enregistrée par les services de police et de gendarmerie, soit 139 200 femmes victimes de violences conjugales recensées en 2020. L’un des facteurs explicatifs de cette hausse est le premier confinement strict mis en place du 17 mars 2020 au 11 mai 2020, alors que seulement 3 % de ces victimes ont porté plainte pour viol ou agression sexuelle.
A ce sujet, Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes détaillait le 28 octobre dernier à la rédaction d’Informelles, les actions entreprises par le gouvernement suite au Grenelle des violences conjugales, notamment les prises en charge des témoignages, les outils d’éloignement, tel que le bracelet anti-rapprochement, et les centres pour éviter les récidives. Et le 3919, le numéro anonyme et gratuit d’écoute et d’aide destiné aux femmes victimes de toutes formes de violences
La couleur orange, symbole de la lutte contre les agressions faites aux femmes
L’ONU Femmes relance sa campagne ce 25 novembre 2021 pour inaugurer seize jours d’activisme qui se termineront le 10 décembre 2020, jour de la commémoration de la Journée internationale des droits de l’homme. Un point de repère emblématique: la couleur orange qui sert de fil rouge dans la lutte contre les agressions subies par les femmes. Et un appel unique, déclinés en plusieurs langues: #orangezlemonde (#orangetheworld en anglais) #16jours #générationégalité. Comme l’indique le site de l’ONU Femmes, « cette campagne, menée par le Secrétaire général des Nations Unies et ONU Femmes depuis 2008, vise à prévenir et à éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles dans le monde, en appelant à une action mondiale pour accroître la sensibilisation et le soutien à cette question ». Une thématique plus que jamais d’actualité, au regard des derniers événements et chiffres établis par les Etats, les associations et les institutions.