Sommaire
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Nouvelle étude sur la parité du management européen
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Ursula von der Leyen s’engage
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La Norvège, la France et la Grande-Bretagne leaders
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Kering en tête des entreprises européennes
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Peu de différence entre secteurs
Nouvelle étude sur la diversité du management européen
L’association European Women on Boards -qui a développé un indice de parité (Gender Diversity Index) avec l’Union européenne- vient de publier les résultats de son enquête annuelle. Elle est réalisée auprès de 668 entreprises dans 19 pays européens. L’indice est établi en prenant en compte l’ensemble des organismes de direction et de décision des entreprises : postes de direction, conseil d’administration, conseils de surveillance, etc.
En 2021, la proportion de femmes à la tête d’entreprises n’a augmenté que de 1% pour atteindre le chiffre de seulement 7% des entreprises cotées (50). Pour Hedwige Nuyens, présidente de l’EWOB, « c’est choquant », ajoutant qu’il faudra « des décennies » pour arriver à la parité. Cependant 14% des entreprises ont au moins 40% de femmes dans des postes de direction, une augmentation de 6 points par rapport à 2020. 39 des 599 entreprises de l’indice européen Stoxx ont un femme à leur tête contre 28 en 2019. Enfin, 35% des membres de conseils d’administration sont des femmes (33% en 2019).
Ursula von der Leyen s’engage
De son côté, commentant l’étude, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a souligné que « cela fait dix ans que la Commission européenne a proposé de fixer un objectif de 40% de femmes dans les conseils d’administration des entreprises européennes cotées. Pendant dix ans, nos efforts pour mettre en place une législation européenne ont été bloqués ». Elle regrette que « le plafond de verre reste solidement en place au sommet des entreprises européennes » et suggère l’introduction de mesures plus contraignantes sur la parité au niveau du continent. En France, la loi Rixain, entérinée en décembre 2021, vient compléter les mesures introduites dix ans plus tôt par la loi Copé sur les quotas de 40% imposés dans les conseils d’administration des entreprises cotées.
La Norvège, la France et la Grande-Bretagne leaders
L’Europe dans son ensemble se situe au même niveau que les États-Unis, où 6% des PDG du S&P500 sont des femmes. En Europe, la Norvège (32% des entreprises ont une femme à leur tête), la France -leader européen en pourcentage de femmes dans les conseils d’administration grâce à la loi Copé-Zimmermann- et la Grande-Bretagne ont le taux d’indice le plus élevé (de 0,72 a 0,679). La Grèce, la Pologne et Luxembourg, au contraire, font piètre figure avec des indices entre 0,24 et 0,42. En 2007, la Norvège a fixé l’obligation pour les entreprises de nommer 40% de femmes dans leur conseil d’administration sous peine de fermeture. Cette contrainte a abouti à la situation actuelle où sur les 19 sociétés norvégiennes de l’étude, cinq ont une femme comme PDG, quatre ont une femme comme directeur financier, et trois ont une femme comme COO.
Kering en tête des entreprises européennes
C’est en France que les femmes sont les plus nombreuses dans les conseils d’administration et de surveillance. C’est le deuxième pays en termes de proportion de femmes dans les conseils et comités de surveillance. Seul point noir, le pourcentage de femmes à la tête des conseils d’administration est l’un des plus faible d’Europe, 3% soit 6 points en dessous de la moyenne. 22% des 76 sociétés ont un indice supérieur à 0,8. Kering est en tête du classement devant Sodexo et Wendel, Airbus et Dassault Aviation fermant le ban.
Salma Hayek, Francois Henri Pinault attending the Kering Women In Motion Awards ahead of the 74th Cannes Film Festival in Cannes, France on July 11, 2021.
Peu de différence entre secteurs
Le secteur de la finance et de l’assurance a l’indice le plus élevé à 0,62. Il compte plus de 10% de femmes dirigeantes et 37% de femmes dans les conseils d’administration. La santé et la pharmacie suivent avec un indice de 0,61, 12,5% de femmes dirigeantes et 36% de femmes dans les CA. L’industrie des biens de consommation et de la distribution est au même niveau. Son indice est de 0,6 (5,8% et 36%). Les entreprises industrielles ont un indice de 0,53 mais ne comptent que 2,5% de femmes chefs d’entreprises et un tiers de femmes dans les CA.
Mais le rapport souligne que les facteurs déterminants sont plus à rechercher « dans les cultures nationales et les facteurs systématiques que dans des secteurs particuliers ».