L’Interview Informelle: Wai Wai Nu, activiste birmane fondatrice de Women’s Peace Network

À l’occasion des DVF Awards organisés en partenariat avec le Women's forum, le 17 novembre dernier à l’Opéra Garnier de Paris, nous avons rencontré l'activiste birmane Wai Wai Nu, lauréate de l’International DVF Award. Entretien à bâtons rompus.

Sommaire

  • Wai Wai Nu, solidaire avant tout
  • Les contestataires birmans armés pour la démocratie
  • La reconnaissance du travail entrepris
  • Les femmes de pouvoir et la démocratie

À l’occasion de la douzième édition des DVF Awards remis par Diane von Fustenberg elle-même, organisée en partenariat avec le Women’s Forum le 18 novembre dernier à l’opéra Garnier de Paris, nous avons rencontré l’activiste birmane Wai Wai Nu, lauréate de l’International DVF Award. Après sept ans passées en prison, cette activiste birmane de 34 ans crée, en 2013, Women’s Peace Network une association dont le but est de combattre l’oppression politique et les violences contre les femmes et les minorités au Myanmar. Fervente défenseure des droits de l’homme, elle réagit au micro de la rédaction.

Wai Wai Nu, solidaire avant tout

Quelles actions entreprenez-vous avec votre association Women’s Peace Network ?

W.W.N: « Nous travaillons pour construire une compréhension mutuelle entre différentes communautés. Nous voulons mettre en place une solidarité pour les communautés marginalisées comme les rohingyas, les musulmans et toutes les autres personnes mises à l’écart au Myanmar. Nous souhaitons aussi responsabiliser les jeunes à un leadership politique et civique. »

« Nous voulons mettre en place une solidarité pour les communautés marginalisées comme les rohingyas, les musulmans et toutes les autres personnes mises à l’écart au Myanmar. »Wai Wai Nu, fondatrice de l’association Women’s Peace Network

Pourquoi avoir fait le choix de n’avoir que des femmes dans votre association ?

W.W.N: « Notre principale préoccupation consiste à promouvoir l’égalité des genres. Nous remarquons que les femmes sont davantage victimes du pouvoir répressif et du système politique et économique corrompu. Je me suis rendu compte de cela dans mon expérience passée à parler à des centaines et des milliers de femmes pendant mes sept années de prison. J’ai pu comprendre à quel point elles étaient fortement impactées par le système. J’ai aussi compris comment fonctionne le patriarcat, comment s’orchestrent les violences contre les femmes et toutes les sortes de discriminations contre les femmes en général. À partir de ce moment je suis devenue féministe. »

Les contestataires birmans armés pour la démocratie

Comment s’organise le combat contre la répression militaire au Myanmar ?

W.W.N: « Les jeunes, les personnes âgées, les femmes, les hommes se joignent tous main dans la main pour combattre la dictature militaire sous de nombreuses formes. Beaucoup de gens ont utilisé des stratégies non violentes mais ensuite certains se sont sentis abandonnés ou pas assez soutenus par la communauté internationale. Ils n’ont donc pas eu le choix et ont commencé une révolte armée. Le Myanmar est devenu le premier pays à combattre pour la démocratie avec des armes. »

La reconnaissance du travail entrepris

Qu’est-ce que cet International DVF Award représente pour vous ?

W.W.N: « Pour moi, avoir ce genre de reconnaissance pour mon travail symbolise que je peux mettre la lumière sur le problème du Myanmar et que je peux partager notre expérience et notre cause au monde entier. »

Femmes de pouvoir et démocratie

Selon vous, toutes les femmes de pouvoir agissent-elles de manière démocratique ?

W.W.N: « Pour être honnête, je ne pense pas que toutes les femmes leaders soient démocratiques ou féministes, comme j’en ai eu l’expérience. Nous devons aussi toutes nous rappeler, en tant que femmes leaders, en quoi notre approche, notre travail, nos actions sont démocratiques ou non. Il faut aussi démontrer si nous agissons pour la bonne cause ou non. Il faut toujours faire notre examen de conscience et nous questionner pour comprendre si nous sommes en train de faire la bonne chose, si nous sommes du bon côté de l’histoire, si nous nous sommes du côté des gens qui ont le plus besoin d’aide et si nous nous levons pour les personnes marginalisées ou non. »

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