Sommaire
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Lire: « L’amazone Verte », ou le portrait de Françoise d’Eaubonne, première écoféministe
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Voir: Louise Bourgeois dans l’oeil de Jean-François Jaussaud au Hangar Bruxelles
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Une rencontre entre une artiste et un photographe
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Ecouter: « Un podcast à soi », la parole aux femmes sur Arte
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- Louise Bourgeois – Jean François Jaussaud – Informelles
Lire: « L’amazone Verte », ou le portrait de Françoise d’Eaubonne, première écoféministe
Qui était Françoise d’Eaubonne, philosophe et écoféministe, tombée dans l’oubli de la mémoire française ? Elise Thiébaut retrace la vie de cette pionnière de la pensée intersectionnelle, qui, malgré tout, n’était pas réellement prise au sérieux. Féministe de la première heure, à l’origine du mot « phallocrate « , peut être était elle finalement trop en avance sur son temps.
A travers le livre, dans lequel on se plonge aisément, le lecteur part à la découverte de la vie romanesque de d’Eaubonne, visionnaire méconnue, embrassant les principaux combats sociaux de son époque. On découvre cette mystérieuse notion d’écoféminisme, qui semble être l’origine même du féminisme. Comme le souligne l’auteur avec humour, l’écoféminisme ce n’est pas du féminisme sans pesticide, mais plutôt le fait de reconnaître qu’il y aurait un lien entre l’oppression des femmes et la destruction de la planète. Portrait d’une militante, anticonformiste, dont le combat est plus actuel que jamais, le récit, porté par la plume vive d’Elise Thiébaut, met en en lumière le génie de Françoise d’Eaubonne, entre vie intime et pensée politique.
« L’amazone verte » de Elise Thiebaut, édition Les Indomptées, 18€
Voir: Louise Bourgeois dans l’oeil de Jean-François Jaussaud au Hangar Bruxelles
Plus que quelques jours pour découvrir l’univers de Louise Bourgeois artiste plasticienne et sculptrice française, célèbre pour ses œuvres monumentales et inquiétantes, dans l’exposition « Louise Bourgeois : Intimate Portrait » par Jean-François Jaussaud. Delphine Dumont, à l’origine de la programmation photographique du Hangar et du Photo Bruxelles Festival avec Rodolphe de Spoelberch, le propriétaire des lieux, évoque ce travail remarquable: « Jean-François Jaussaud a rencontré, puis photographié Louise Bourgeois pendant onze ans dans sa maison de Brooklyn. Il avait d’abord été faire un reportage pour un magazine, mais une vraie rencontre s’est crée ». Elle ajoute: « l’artiste lui a laissé carte blanche et toutes ses portes ouvertes pendant plus d’une décennie. C’est une documentation unique sur une artiste qui était très secrète. »
« Louise Bourgeois lui a laissé carte blanche et toutes ses portes ouvertes pendant plus d’une décennie. C’est une documentation unique sur une artiste qui était très secrète ». Delphine Dumont, cofondatrice de Hangar Bruxelles
Une rencontre entre une artiste et un photographe
C’est au troisième étage du Hangar, que la figure artistique majeure du XXIème siècle se dévoile à travers l’objectif de Jean François Jaussaud. Il est donc l’un des rares photographes à avoir eu l’opportunité de capturer son univers, elle qui accordait si rarement sa confiance. C’est en 1995 que le photographe français fait la connaissance de l’artiste. « J’étais venu la photographier dans son atelier », se remémore Jean-François Jaussaud. « D’emblée elle m’a dit : « Si votre travail ne me plaît pas, je vous préviens, je détruis tout”. Deux jours plus tard, je suis repassé la voir pour lui présenter mes clichés. Elle les a aimés et à partir de ce moment, j’ai eu carte blanche et je pouvais revenir quand je voulais ».
Dans son atelier de Brooklyn puis dans sa maison de Chelsea, Jean-François Jaussaud parvient à capturer Louise Bourgeois, personnalité iconique et singulière, dans son intimité : malicieuse, vive et joyeuse mais, aussi, imprévisible. On se laisse imprégner par l’atmosphère si particulière de sa maison, véritable « atelier – laboratoire » rempli de souvenirs.
Jaussaud offre aux visiteurs un portrait plein de finesse de Louise Bourgeois, au cœur de sa créativité, dans une dimension intime qui va au-delà de son œuvre.
« Louise Bourgeois: Intimate Portraits », au Hangar Photo Art Center de Bruxelles jusqu’au 18 juin 2022, place du Châtelain.
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Ecouter: « Un podcast à soi », la parole aux femmes sur Arte
« Un podcast à soi », c’est le podcast Arte qui parle de féminisme, de parité et des questions de genre. A travers des témoignages de femmes, ainsi que d’extraits de textes littéraires, sa créatrice, Charlotte Bienaimé, aborde et approfondit les problèmes qui touchent les femmes, qu’elle qu’elles soient. Mêlant intimité et expertise, et donnant la parole à des femmes de tous horizons : anciennes détenues, migrantes, mères ou sociologues, militantes…C’est une chronique ordinaire du patriarcat, décrypté à travers les détails du quotidien. On y parle de discrimination et de droits fondamentaux, de sexualité et de rapport au corps…Charlotte Bienaimé défriche de nombreuses thématiques, tout en offrant des pistes d’émancipation et de réappropriation de soi. Qu’est-ce que la prison fait aux femmes ? qu’est-ce que les luttes trans et féministes peuvent s’apporter mutuellement ? comment politiser la maternité ? Pourquoi le handicap est-il un enjeu féministe ? Ce sont autant de sujets abordés, qui ouvrent le débat, et qui permettent de se décentrer, de tenter de déconstruire la domination.
Chaque premier mercredi du mois, le micro est tendu à des femmes qui racontent les expériences qu’elles ont vécues, faisant et défaisant les questions d’égalité et de féminisme, à travers une impressionnante pluralité de sujets, qui remettent en cause la « pensée courante ». Une leçon de sororité.
« Un podcast à soi », tous les premiers mercredis du mois, disponibles sur toutes les plateformes de streaming, et sur arteradio.com