Sommaire
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Une jeunesse difficile
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Débuts dans la vente
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Madam CJ Walker, sa propre marque
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Le succès
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Philanthrope afro-américaine
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Une série Netflix et une poupée Barbie
Une jeunesse difficile
Sarah Breedlove voit le jour en 1867 dans une plantation de coton. Elle est la première de sa famille à naître libre depuis la proclamation d’émancipation du président Lincoln. A la mort de ses parents, elle part vivre avec sa sœur aînée et son mari dans le Mississippi. Pour échapper à leurs mauvais traitements, elle doit se marier à 14 ans. Pauvreté, dur labeur et violence marquent sa jeunesse.
Débuts dans la vente
A vingt ans, au décès de son mari, Sarah Breedlove rejoint en 1888 ses frères à St Louis dans le Missouri. Elle doit surtout élever seule sa fille et subvenir à ses besoins. Vie stressante, mauvaise alimentation et manque d’eau lui font peu à peu perdre ses cheveux. Ses frères, coiffeurs, l’initient alors à la science capillaire.
En 1904, elle commence à vendre les produits d’Annie Malone, entrepreneuse afro-américaine qui a lancé ses propres produits de beauté et de soins capillaires. Sarah les utilise pour elle-même. Elle perçoit aussi le potentiel de la communauté noire que son employeur n’adresse pas véritablement.
Madam CJ Walker / Photo by CreativeSoul Photography/Animal News Agency/ABACAPRESS.COM
Madam CJ Walker, sa propre marque
Pour elle, de tels produits doivent s’adapter aux femmes noires et non le contraire. « Une nuit j’ai fait un rêve, et dans ce rêve un grand homme noir m’est apparu et m’a dit quoi mélanger pour mes cheveux. Une partie du remède était cultivé en Afrique”, explique-t-elle.
Elle crée alors sa propre formule et l’essaye avec succès sur elle, sa fille et ses amies. En 1906, elle lance sa propre ligne de produits – Madam CJ Walker. Elle concurrence son ancien employeur qui l’accuse alors de plagiat. Sarah et sa fille ont déménagé entre temps à Denver (Colorado), Walker étant le nom de son nouveau mari.
Le succès
L’entrepreneure noire commence à vendre sa marque en faisant du porte-à-porte. Avec la croissance du business, elle embauche d’autres femmes afro-américaines leur donnant les moyens de leur émancipation. Elle estime son marché à trois millions de femmes !
En 1910, la Mme C. J. Walker Manufacturing Company s’installe à Indianapolis (Indiana). Marketing et publicité imposent la marque. Une force de vente de 3 000 personnes en fait l’un des plus grands employeurs d’Afro-Américaines.
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Philanthrope afro-américaine
Sarah est devenue l’une des femmes les plus connues d’Amérique. N’ayant pas oublié ses origines, elle fait de la philanthropie l’un des piliers de son action. Elle finance orphelinats afro-américains, maisons de retraite, écoles, universités et la NAACP qui vient juste de débuter son action en faveur des droits civiques.
A ses vendeuses, elle avait l’habitude de dire « qu’en tant que représentants de Walker, votre premier devoir est envers l’humanité. Je veux que les autres nous regardent et réalisent que nous ne nous préoccupons pas seulement de nous-mêmes, mais aussi des autres ». Elle invente avant l’heure l’entreprise responsable.
Une série Netflix et une poupée Barbie
Madame CJ décède en 1919 à l’âge de 51 ans, sa fille prend sa succession. Sa fortune est estimée à environ 6 millions de dollars d’aujourd’hui. Son arrière-petite-fille adoptive A’Lelia Perry Bundles lui consacre en 2001 une biographie, On Her Own Ground: The Life and Times of Madam CJ Walker (Sur son propre terrain : vie et temps de Madam CJ Walker).
En 2020, le livre est adapté en mini-série par Netflix. L’actrice oscarisée Octavia Spencer y joue le rôle de Sarah. 103 ans après sa mort, on redécouvre enfin le parcours de cette pionnière de l’industrie de la beauté… Aux Etats-Unis, Mattel commercialisé le 24 août une poupée Barbie Madam CJ Walker dans sa collection « Femmes inspirantes » comme rôle modèle pour les futures générations. La poupée est déjà en rupture de stock.