Giorgia Meloni et Liz Truss, deux futures Premières ministres en Europe ?

L’Union européenne devrait bientôt compter deux nouvelles cheffes de gouvernement. L’Italienne Giorgia Meloni et l’Anglaise Liz Truss sont en effet favorites. Quels sont leurs programmes économiques ?

Sommaire

    • Meloni et Truss, cheffes de gouvernement ?
    • 30% de femmes dirigeantes dans l’UE
    • Une première en Italie
    • Révision du plan de relance européen
    • Une élection présidentielle directe ?
    • Troisième femme à la tête du gouvernement
    • Programme flou
    • Tenir jusqu’à Noël
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Giorgia Meloni en 2019 / Photo by Eric Vandeville/ABACAPRESS.COM

Meloni et Truss, cheffes de gouvernement ?

L’Union européenne pourrait bientôt compter deux nouvelles cheffes de gouvernement. L’Italienne Giorgia Meloni et l’Anglaise Liz Truss sont en effet favorites pour succéder à Mario Draghi et Boris Johnson, tous deux démissionnaires. 

La première est à la tête d’une coalition de droite extrême, favorite des prochaines élections législatives. La seconde est bien placée pour gagner l’élection interne au Parti conservateur anglais face à Rishi Sunak, ancien chancelier de l’Échiquier (ministre des Finances).

30% de femmes à la tête des gouvernements

Aujourd’hui, six femmes sont cheffes de gouvernement dans l’Union européenne (UE). En Scandinavie, Mette Frederiksen et Sanna Marin sont en poste au Danemark et en Finlande depuis 2019; la Suédoise Magdalena Andersson depuis novembre 2021. Ingrida Šimonyte est la Première ministre de Lituanie depuis 2020; Kaja Kallas est à la tête du gouvernement d’Estonie depuis janvier 2021. Elizabeth Borne a été nommée Première ministre en mai 2022.

Si Giorgia Meloni et Lizz Truss réussissent leur pari, près de 30% des gouvernement de l’UE seront alors dirigés par des femmes à fin septembre. Et le club des Etats membres n’ayant jamais connu une femme cheffe d’Etat ou de gouvernement  se réduira à 7 : Autriche, Bulgarie, Chypre, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas et République tchèque.

Une première en Italie

En cas de victoire de sa coalition aux élections du 25 septembre, Giorgia Meloni (45 ans) serait la première femme à diriger un gouvernement en Italie. Elle a lancé sa campagne le 23 août lors d’un meeting dans la ville d’Ancône (Marche) devant un millier de supporters. 

Son parti post-fasciste Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) est atlantiste, défend l’économie de marché et reste attaché à l’Union européenne. Dans une tribune récente publiée par Il Messagero, Giorgia Meloni plaide tactiquement pour une révision du plan européen de relance. L’Italie est l’un des principaux bénéficiaires du fonds de relance COVID de l’Union européenne et recevra 200 milliards d’euros sur 750.

Révision du plan de relance européen

A court terme, une telle révision serait la priorité de la nouvelle coalition, qui comprend aussi la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi. « Les secteurs productifs et industriels italiens, déjà éprouvés par le Covid, doivent soudainement faire face à des difficultés encore plus grandes. De nouvelles priorités sont apparues, de l’approvisionnement en énergie à l’urgence hydraulique », écrit-elle. Une revendication soutenue par les milieux patronaux italiens.

Rejetant les accusations de ses adversaires, Meloni indique que “son alliance fonctionnera dans le cadre des règles fixées par Bruxelles. (…) Fratelli d’Italia est conscient de l’importance du [plan] et sait que ces ressources ne peuvent être gaspillées, comme cela s’est produit trop souvent auparavant avec les fonds européens ».

Une élection présidentielle directe ?

Mais le sujet fondamental de la coalition de droite est la révision constitutionnelle. Si l’alliance de droite obtient les deux tiers des sièges au Parlement , Meloni et ses alliés veulent changer la constitution pour permettre l’élection au suffrage universel direct à la présidence de la République, un système présidentialiste à la française.

« L’alliance fonctionnera dans le cadre des règles fixées par Bruxelles. » Giorgia Meloni

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Lizz Truss en 2022/ James Manning/PA Wire

Troisième femme à la tête du gouvernement

Actuelle ministre des Affaires étrangères, Liz Truss (47 ans) a revêtu les habits de Margaret Thatcher, la grande icône conservatrice, pour rallier les suffrages des militants du parti Tory. Si elle est élue le 5 septembre, Liz Truss sera la troisième femme à diriger la Grande-Bretagne, après Theresa May et Margaret Thatcher.

A deux semaines du scrutin, le résultat ne semble plus faire de doute. Liz Truss aurait plus de 30 points d’avance sur son rival. Elle semble tellement assurée de prendre la succession de Boris Johnson qu’elle a déjà réuni ses proches il y a quelques jours pour planifier la transition.

Programme flou

Mais du côté de son programme économique, c’est le grand flou. “Elle a donné très peu d’indices sur la manière dont elle ferait face à une crise économique que de nombreux experts considèrent comme la plus grave depuis une génération”, indique le New York TimesRéduction des impôts, gouvernement réduit et moins de réglementations héritées de l’UE sont pour l’instant ses seuls mantras.

Le nom de Kwasi Kwarteng, proche de Truss, circule comme futur chancelier de l’Échiquier (ministre des Finances). Issu de la classe moyenne, né dans l’Est populaire de Londres de parents d’origine ghanéenne, ancien boursier à Eton et diplômé du Trinity College (Cambridge), c’est un partisan du libre marché et d’une réduction des impôts et de l’intervention de l’Etat dans l’économie.

Tenir jusqu’à Noël

Mais d’ici Noël, l’objectif du gouvernement Truss « sera de permettre au gens de tenir pendant des temps difficiles, en assurant des services de base comme le chauffage, la nourriture, l’emploi et le transport », précise le Financial Times. Il s’attaquera à son programme de réformes libérales à partir du début de l’année prochaine. 

L’espace d’un jour, et assurée de sa victoire, elle a épargné son rival Rishi Sunak, réservant ses coups à Emmanuel Macron. Interrogée sur ce dernier, « ami ou ennemi ? », elle a simplement répondu que « la question n’est pas tranchée” (« the jury’s out »), provoquant un tollé outre-Manche et la consternation dans ses propres rangs.

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