Sommaire
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SISTAFund I, le fonds d’investissement lancé par le collectif éponyme
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30% de la table de capitalisation doit être détenue par une femme
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Le collectif SISTA part à la chasse aux investisseurs
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Des disparités hommes-femmes encore flagrantes
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Diversité de genre au sein des équipes fondatrices
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- L’équipe de SISTAFUND I. De gauche à droite : Jérôme Masurel, Alice Groth, Hortense Deronchaine, Maxime Précourt (Marc Ayot/Sistafund)
SISTAFund I, le fonds d’investissement lancé par le collectif éponyme
Le collectif SISTA qui a pour ambition de réduire les écarts de financement entre les hommes et les femmes entrepreneurs passe un nouveau cap. Tatiana Jama, co fondatrice de Sista et Jérôme Masurel, fondateur de 50Partners, lancent un fonds d’investissement à destination des start-ups fondées ou co-fondées par des femmes, le SISTAFund I. Ce fonds dont la création a été annoncée le 4 octobre 2022, a pour objectif de collecter 100 millions d’euros ce qui lui permettra d’investir des tickets allant de 250 mille euros à 3 millions d’euros pour des start-ups en phase « seed », « pre-seed » ou en « série A ». Pour en savoir plus, nous avons interviewé Alice Groth, associate partner et VC de SISTAFund, après une expérience de cinq ans chez Sista en tant que « team lead Entrepreneures« .
30% de la table de capitalisation doit être détenue par une femme
Alice Groth nous spécifie en préambule, que pour bénéficier du financement de SISTAFund, au moins 30 % de la table de capitalisation de la start-up doit être détenue par une femme. Les fonds seront investis à majorité dans des start-ups françaises (60 %), européennes et quelques américaines. Quatre secteurs sont privilégiés : la « HealthTech », les plateformes de « SaaS » (Software as a service), la « Fintech » ainsi que les produits et services grand public. En plus du support financier, SISTAFund accompagne les entrepreneurs dans toute la vie de la start-up. « Nous avons des entrepreneurs-investisseurs au sein du capital qui peuvent apporter leur expertise sur des questions techniques » nous explique Alice Groth. « Nathalie Balla, par exemple, PDG et co-propriétaire de « La Redoute », est investisseuse au sein de SISTAFund et pourra répondre à des questions concernant le retail » ajoute-t-elle.
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Le collectif SISTA part à la chasse aux investisseurs
« Nous avons pour le moment sécurisé 30% des cent millions d’euros de dotation du fonds » nous confirme Alice Groth. Des acteurs comme la banque BNP Paribas, la Française Des Jeux et L’Oréal se sont engagés mais aussi des entrepreneurs et dirigeants comme Steve Anavi (fondateur de Qonto), Céline Lazorthes et Jonathan Benhamou (fondateurs de Resilience) et Nathalie Balla, justement. Pour l’heure d’autres investisseurs sont à convaincre, mais on sait aujourd’hui que les start-ups dirigées par des femmes génèrent 2,5 fois plus de chiffres d’affaires que celles dirigées exclusivement par des hommes d’après les études du BCG et de la Harvard Business Review en 2018. Ce qui constitue une belle opportunité de marché.
« Les start-up ne sont pas analysées de la même manière surtout en early stage notamment en raison des biais chez les investisseurs. » Alice Groth, associate chez Sista Fund
Des disparités hommes-femmes encore flagrantes
Incroyable mais vrai ! Selon le baromètre réalisé par SISTA et le Boston Consulting Group en mars dernier, moins d’1% du montant total levé par des startups est capté par des équipes 100% féminines en 2021. En revanche, 88% des fonds levés ont été alloués à des entreprises dont les fondateurs étaient exclusivement masculins et 11% à des équipes mixtes. « Les chiffres ne sont pas bons mais depuis que nous avons lancé le baromètre avec le BCG, la prise de conscience au sein des fonds d’investissement est plus importante« commente Alice Groth. A cela, on ajoute qu’aucune start-up féminine n’a levé plus de 50 millions d’euros et, surtout, qu’« elles disparaissent après les premiers tours » peut-on lire dans l’étude. Considéré comme la cinquième roue du carrosse, l’entrepreneuriat féminin peine à se faire une place dans l’accès aux financements. Les raisons d’un tel bilan ? « Il y a beaucoup de raisons mais pour n’en citer qu’une seule, je pense que les start-ups ne sont pas analysées de la même manière surtout en early stage, notamment en raison des biais chez les investisseurs« , ajoute Alice Groth.
Baromètre du collectif Sista et du Boston Consulting Group (BCG) sur levée de fonds en 2021 par les start-up françaises – Informelles
La diversité de genre : des chiffres en progression
En moyenne 85% des start-ups fondées entre 2008 et 2018 sont portées par des équipes masculines, 10% par des équipes mixtes et 5% par des équipes féminines. Néanmoins en 2021, on note une progression dans la diversité de genre : 16% des nouvelles entreprises sont portées par des équipes mixtes et 8% par des équipes exclusivement féminines. D’après le baromètre, il faudra attendre 2035 pour atteindre la parité puisque 19% des nouvelles entreprises devraient être fondées par des femmes, 19% par des hommes et 62% par des équipes mixtes. Une croissance féminine que justement le SISTAFund est bien décidé à financer. Une prise de conscience salutaire, bientôt suivie par d’autres fonds?
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