Sommaire
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Un plaidoyer pour la féminisation du numérique
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Une loi de programmation pluriannuelle d’orientation des compétences ?
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Une culture favorable à la parité dans l’univers digital
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Valorisation de la transversalité des sciences et des maths
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Sensibilisation aux biais de genre dans la tech
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Entrée des femmes sur le marché du travail
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- Crédit : Informelles / Sublime Text
Un plaidoyer pour la féminisation du numérique
Dans le numérique, les femmes « n’occupent aujourd’hui pas plus de 30% des postes et moins de 15% d’entre elles sur des fonctions autres que les fonctions support », dénonce le collectif Femmes@Numérique (fondation et association du même nom). En réponse à ce problème majeur, il a organisé les premières Assises nationales de la féminisation des métiers et filières du numérique, le 16 février 2023 au ministère de l’Economie à Paris.
A cette occasion, Femmes@Numérique a dévoilé quatorze propositions (réparties en quatre axes), auxquelles s’ajoute « une proposition phare de planification ». Coup d’œil non-exhaustif sur ce plaidoyer élaboré collectivement avec le Cigref, le collectif Maths&Sciences, le cercle InterElles, WoGiTech, Numeum, la Société informatique de France, Social Builder et Talents du numérique.
Une loi de programmation pluriannuelle d’orientation des compétences ?
Femmes@Numérique propose d’ « inscrire à l’agenda politique » une loi de programmation pluriannuelle d’orientation des compétences. Son but : « Mettre en cohérence les objectifs de création des compétences nécessaires pour réussir le plan France 2030 » et « les moyens budgétaires indispensables ». « Cette loi de programmation, insistent les auteurs, devra garantir des modalités de financements, en particulier pour des actions d’orientation et de sensibilisation aux formations et métiers du numérique pour les femmes. »
Une culture favorable à la parité dans l’univers digital
Les auteurs plaident par exemple pour une coordination au niveau national de « toutes les actions visant à créer une culture favorable au développement égalitaire du numérique pendant et hors du temps scolaire », en couvrant l’ensemble du parcours d’orientation. Ils estiment nécessaire de « prévoir dès le départ d’assurer un suivi régulier et une méthodologie transparente et publique de mesure d’impact développée en lien avec une équipe de recherche spécialisée sur le sujet du genre ».
« Proposition 1 : Coordonner au niveau national toutes les actions visant à créer une culture favorable au développement égalitaire du numérique pendant et hors du temps scolaire. » Femmes@Numérique et les co-auteurs du plaidoyer
Valorisation de la transversalité des sciences et des maths
Le plaidoyer invite aussi à « revaloriser la place des sciences dont les mathématiques sont le langage essentiel, auprès de tous les publics et le public féminin en particulier, en montrant leur complémentarité pour répondre aux défis du vivre-ensemble et aux défis technologiques de notre société ». Ce qui implique selon les auteurs de « rendre les mathématiques accessibles à tous et à toutes en les considérant comme n’importe quelle autre discipline, et en particulier comme le français, en les adaptant aux besoins des élèves ».
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Sensibilisation aux biais de genre dans la tech
Le plaidoyer demande également « une campagne nationale de sensibilisation (multi-partenaires, multi-canaux, multi-cibles) impactante pour agir sur les perceptions genrées des formations et des métiers du numérique et pour renforcer leur attractivité auprès des femmes ». Elle serait financée par un partenariat public-privé et ciblerait « les organisations prescriptrices (BtoB) – acteurs du numérique, de l’éducation, de l’orientation, de la parentalité… – aussi bien que les individus eux-mêmes, les femmes et leurs proches (BtoC) ». Les auteurs plaident aussi pour la mise en place d’un « temps fort annuel récurrent de type “challenge collectif” – à l’image par exemple du Mois sans tabac ».
Entrée des femmes sur le marché du travail
Dans leur dernier axe, les auteurs veulent notamment apporter aux femmes qui souhaitent « commencer ou poursuivre des études supérieures dans les métiers techniques de l’informatique et du numérique l’ensemble des moyens qui leur manquent (ressources financières, confiance en soi, réseaux…) ». Cela dans le cadre d’un dispositif « d’empowerment public/privé intégrant du financement public à travers un système d’aide financière couvrant les frais de scolarité et les frais de vie leur permettant d’accéder aux formations visées, de s’y intégrer puis de s’insérer dans les meilleures conditions dans l’univers professionnel ».
Le plaidoyer complet est en ligne sur le site des Assises nationales de la féminisation des métiers et des filières du numérique.