Sommaire
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Parité à la traîne dans l’industrie musicale française
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Quel genre musical est le plus féminin?
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Peu de femmes à la tête des grandes institutions
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Les Victoires de la musique
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Parité à la traîne dans l’industrie musicale française
C’est un constat sans appel pour la parité dans l’industrie de la musique. Les femmes sont les grandes perdantes et les invisibles de la scène musicale française. C’est ce qui ressort du dernier Etat des lieux de la présence de la femmes dans la filière musicale émis par le Centre National de la Musique (CNM) la semaine dernière. Car si on célèbre le succès d’une Angèle ou d’une Aya Nakamura, dont les billets et les écoutes s’envolent, pour les autres c’est le néant ou presque. Hors festivals, la présence de femmes leaders sur scène est de 17% contre 62% d’hommes. Dans les festivals c’est encore pire puisqu’elles peinent à apparaître pour 14% d’entre elles contre 86% d’hommes. Comme l’explique en préambule dans son introduction, Jean-Philippe Thiellay, « le combat pour l’égalité est une mission à renouveler sans cesse. (…) Le monde de la culture et notamment de la musique a un rôle très important à jouer, car il y va de la représentation, des symboles, des mots » et que la marge de progression est énorme
« Le combat pour l’égalité est une mission à renouveler sans cesse. (…) Le monde de la culture et notamment de la musique a un rôle très important à jouer, car il y va de la représentation, des symboles, des mots. » Jean-Philippe Thiellay, président du Centre National de la Musique
Quel genre musical est le plus féminin?
Si on sélectionne ensuite les genres musicaux, ce taux de présence dans la variété et la chanson traditionnelle monte jusqu’à 28% puis rechute brutalement à 14% dans le rock, 10% seulement dans le rap et le hip hop où la présence de groupe exclusivement masculins est écrasante, à 88%. Cela reflète les mêmes symptômes des enregistrements où les femmes sont un peu plus présentes : 28% de celles qui donnent de la voix, contre 55% d’hommes et 17% de groupes mixtes. Là encore la variété est plus féminisée, à 32%, avec la dance électro étonnamment à 48%, alors que le rap n’arrive qu’à 5% de voix de femmes.
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Peu de femmes à la tête des grandes institutions
Et ce n’est pas beaucoup mieux dans l’univers de la musique classique où il n’y a guère qu’une seule femme directrice d’orchestre aujourd’hui en France, contre 17 titulaires. Cela reflète en partie la composition des différents organes de gouvernance, où souvent le masculin l’emporte. Une seule exception dans ce sombre tableau : les financements pourvus aux auteurs qui en font la demande. L’écart se ressert entre les genres et les femmes obtiennent quasiment autant de fonds (57%) que les hommes (65%) car il en va de la charte de l’égalité appliquée par le CNM.
Les Victoires de la musique
Enfin, dernier clin d’œil au sinistre de la parité dans l’industrie musicale française : aux Victoires de la musique qui célèbrent la production musicale et la scène francophone, la seule catégorie dégenrée est celle du meilleur album de l’année. Seulement six femmes en ont été récompensées face à cinquante hommes depuis 1985. Le dernier palmarès 2023 qui récompense Stromae, sorti ce mois-ci, ne fait malheureusement pas exception.