« Partner Track », la nouvelle série Netflix qui parle de féminisme et de racisme

"Partner Track" intitulée "Plan de carrière" en France est la nouvelle série diffusée sur Netflix depuis le 26 août. Cette série féministe qui met en scène la vie personnelle et professionnelle d’Ingrid Yun enregistre de bonnes audiences depuis sa sortie.

Sommaire

    • Basée sur des faits réels
    • Une série féministe
    • Des différences flagrantes entre les hommes et les femmes
    • « Partner Track », miroir de certaines réalités sociales
    • La dénonciation d’un racisme systémique
    • Dans le berceau de l’inclusive washing
    • Netflix et sa politique de la diversité

 

partner track

La série « Partner Track » de Georgia Lee sur Netflix – Informelles – ©Netflix

 

« Partner Track » (« Plan de carrière » en français) est une nouvelle série romantique et dramatique diffusée sur Netflix depuis fin août. Elle met en scène l’histoire d’Ingrid Yun – interprétée par l’actrice Arden Cho – une avocate d’affaires dont l’ambition est de devenir associée au sein Parsons Valentine, un cabinet d’avocats d’élites à New York. Idéaliste mais également compétitive, Yun doit mettre ses principes de côté pour répondre aux exigences parfois peu morales de son cabinet… Informelles a regardé la saison une et on a accroché ! Attention spoilers !

Basée sur des faits réels

La série est inspirée du livre « Partner Track » d’Helen Wann publié en 2014. Cette écrivaine également avocate est élevée par Peter et Catherine Wan, des taïwanais qui ont immigré aux Etats Unis dans les années 1960. L’ambition, le rêve américain et la réussite professionnelle font partie intégrante de l’éducation qu’elle reçoit durant son enfance. Même si le livre comporte des similarités avec la vie de l’auteure, il n’est pas autobiographique. Wan reprend les histoires professionnelles de ses anciens collègues et s’inspire de sa vie en tant que femme de couleur dans un monde dominé par les hommes.

La productrice exécutive de la série, Georgia Lee a voulu l’adapter en série. « J’ai parfaitement compris ce qu’Ingrid traversait », se confie-t-elle au site Tudum de Netflix. « Elle pense que le fait de devenir associée, de gagner tous les titres les plus brillants dans ce monde la protégera de la laideur du sexisme, du racisme, etc. […] A ce moment-là,  j’ai su que je voulais en faire une série ».

Une série féministe

Le message de Lee est clair, se frayer un chemin quand on est une femme dans un monde masculin n’est pas simple. Dans le magazine Forbes, Arden Cho, qui joue le rôle principal en parle : « Partner Track, c’est l’histoire de toutes les femmes » avant d’ajouter « Les femmes sont confrontées à des micro-agressions tous les jours. Je ne peux pas vous dire combien de fois dans ma vie j’ai suggéré quelque chose et cela n’a pas été entendu jusqu’à ce qu’un homme le suggère », déclare Cho dans une interview.

Des différences flagrantes entre les hommes et les femmes

Sur la question du féminisme, « Partner Track » a une position bien claire. La série pointe du doigt les différences de comportement au travail entre les femmes et les hommes. Et c’est à travers le personnage d’Ingrid Yun, que la productrice fait passer son message. Par exemple, Yun s’excuse constamment. Dès les premières minutes du premier épisode, sa meilleure amie Rachel Friedman, le lui reproche : « ça y est, tu recommences à t’excuser, les hommes quand ils sont en retard eux ils ne s’excusent jamais ! ». Ne jamais enfreindre les règles et le manque de sororité sont aussi reproché au personnage principal.

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Partner Track, miroir de certaines réalités sociales

Des enfants issus de parents immigrés dont toute l’éducation est basée sur la réussite peuvent clairement s’identifier au personnage de Yun. À l’âge adulte ils sont parfois confrontés à des injustices du fait de leur appartenance sociale. Obsédée par le titre d’associée, le personnage de Yun a parfois dû trahir ses propres valeurs et se fondre dans le moule…

Mais jusqu’où faut-il aller ? C’est la question que se pose Helen Wan. Lors d’une interview en 2013, elle explique que son livre a vocation à aider « certains jeunes – et en particulier les Américains asiatiques – à naviguer dans ce processus d’apprentissage d’une culture d’entreprise tout en restant authentique à eux-mêmes ».

« Je voulais que ce livre aident certains jeunes – et en particulier les américains asiatiques – à naviguer dans ce processus d’apprentissage d’une culture d’entreprise tout en restant authentique à eux-mêmes. » Helen Wan, avocate et auteure de livre « Partner Track »

La dénonciation d’un racisme systémique et de l’inclusive washing

De la diversité certes mais pas au « sommet de la hiérarchie » pour reprendre la réplique de Yun. C’est ce que dénonce la productrice Georgia Lee dans la série. Dans l’épisode 5, Tyler Robinson, un employé de Parsons  Valentine est victime de racisme mais le cabinet n’en fait rien. Au contraire, pour maquiller l’incident, ils organisent une cérémonie en faveur de la diversité.

Et qui de mieux pour prononcer le discours de la cérémonie ? Ingrid Yun, à qui on fait miroiter le statut d’associée si elle accepte d’être la porte parole de l’antiracisme. Une bonne stratégie pour cacher les faux-semblants d’un cabinet qui ne respecte pas ses engagements… Pour le personnage de Tyler, l’organisation des relations sociales et la dynamique des pouvoirs génèrent toujours de la discrimination. Il en conclut que « le système n’est pas fait pour des gens comme » eux.

Netflix et sa politique de la diversité 

On le sait, Netflix a une position très claire sur les questions de l’inclusion et de la diversité. La plateforme finance et donne de la visibilité aux productions étrangères et propose un catalogue très diversifié en termes de représentations sociales. Elle met aussi en avant des thématiques ouvertement progressistes comme le féminisme intersectionnel, l’orientation sexuelle ou encore le racisme systémique. « Partner Track » illustre bien ce choix, car en plus d’un casting varié, on note que la productrice exécutive est une femme et que l’équipe de production est majoritairement féminine.

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