Sommaire
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Concrètement, que va changer cette loi ?
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Les premiers effets de cette discrimination positive
En Allemagne, une loi imposait déjà des quotas de femmes dans les conseils de surveillance. Or, sous l’impulsion du gouvernement d’Angela Merkel, le Bundestag a finalement adopté une loi favorisant la féminisation de grandes entreprises privées. Cette situation intervient alors que le gouvernement français réfléchit également à introduire des quotas dans les comités exécutifs de grands groupes, via une proposition de loi défendue par la députée LREM Marie-Pierre Rixain.
En Allemagne, celle nouvelle disposition complète celle de 2015 qui obligeait les conseils de surveillance à compter au moins 30 % de femmes en leur sein. Cependant, la direction des entreprises reste encore largement sous la domination des hommes. D’après une étude réalisée par le cabinet Ethics & Boards, seulement 10 % des sociétés du HDAX (l’indice regroupant les cent premières entreprises cotées de la bourse de Francfort) ont plus de 30 % de femmes dans leurs instances exécutives. À titre de comparaison, on compte 25 % des entreprises si l’on prend l’indice boursier du SBF 120 (l’équivalent du HDAX, mais sur la place de Paris). D’où la nécessité, devenue pressante, de mettre en œuvre l’application de cette loi.
Que va changer cette loi favorable aux quotas de femmes ?
Le texte allemand concerne les grandes sociétés privées de plus de 2000 personnes, dont les conseils d’administration comportent plus de trois membres. Avec ce nouveau projet, les instances exécutives des entreprises directoires devront comporter au moins une femme sous peine d’amende qui devrait commencer à tomber en 2025. Un peu plus de 70 entreprises seraient concernées et 32 d’entre elles ne compteraient encore aucune femme dans leur management board. De nombreuses dirigeantes allemandes, dont la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ou encore la ministre fédérale de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, ont soutenu la loi dans un pays où il est encore difficile pour les femmes de se frayer un chemin vers les postes à haute responsabilité.
Les premiers effets de cette discrimination positive
L’adoption de ce texte a entraîné une hausse des recrutements dans les entreprises concernées, selon l’Institut allemand pour la recherche économique, le DIW. Cependant, il semblerait que même au stade de proposition législative, la loi avait déjà déclenché des “effets d’anticipation remarquables”. En effet, depuis six mois, les entreprises concernées, avec plus de 2000 salariés ayant au moins une femme dans leur conseil d’administration sont passées de 12 à 16 %. Auparavant, note le rapport du DIW, une “augmentation de cette ampleur aurait pris cinq ans”. Avec la nouvelle loi, l’Institut prévoit que ce pourcentage pourrait grimper jusqu’à 21 %. Cependant, certaines entreprises ont également augmenté le nombre de leurs administrateurs dans les directoires, ce qui minimise l’augmentation de la proportion de femmes.
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