Sommaire
-
-
Les rôles modèles, moteur d’Elodie Andriot depuis l’enfance
-
« Madamn », le podcast des femmes qui réussissent
-
« Patronnes » : des femmes de tous horizons
-
Les patronnes ont la main sur la caisse
-
Inspirer les jeunes filles
-
- Elodie Andriot, auteure du livre « Patronne » © Astrid di Crollalanza
À l’occasion de la sortie du livre « Patronnes » publié aux éditions Albin Michel le 12 octobre dernier, la rédaction d’Informelles est allée à la rencontre de son auteure, Elodie Andriot. « Patronnes », c’est le livre qui met en lumière le parcours des femmes dirigeantes de grandes entreprises et de start-ups. Pour écrire ce livre, Elodie est partie d’un constat : les femmes représentent 52% de la population et pourtant elles ne sont que 7% à diriger les grandes entreprises et 12% à lever des fonds en early stage (11% des fonds alloués aux start-ups sont captés par des équipes mixtes et 1% sont captés par des équipes exclusivement féminines selon l’étude SISTAxBCG). « Elles sont une majorité, traitées comme une minorité » selon Elodie Andriot qui décide alors à la rencontre de 52 femmes dirigeantes, pour connaître leur parcours et permettre aux jeunes filles de croire qu’il est possible d’être LA patronne. « Patronnes » est le fruit d’une femme à la personnalité ambitieuse et audacieuse qui veut faire bouger les lignes. Portrait.
Les rôles modèles, moteur d’Elodie Andriot depuis l’enfance
Force est de constater que les rôles modèles ont toujours été un moteur pour Elodie Andriot. Née en 1988, d’une mère britannique et d’un père français, elle grandi dans un petit village à coté de Lyon. Et comme de nombreuses petites filles, ce sont les icônes issues du divertissement telles que les « Spice Girls » qui la passionnent et l’animent. Mais en grandissant, elle aspire à un tout autre type de rôles modèles. Les dirigeantes. Après une licence en journalisme et un master en communication, elle rencontre – par l’intermédiaire de l’un de ses professeurs – Iris Knobloch anciennement présidente du groupe Warner Bros France. C’est ainsi que s’enclenche sa détermination à accéder aux postes de pouvoir.
« Madamn », le podcast des femmes qui réussissent
Après dix ans passés au sein des départements marketing de plusieurs grandes entreprises comme Canal+ ou Condé Nast, Elodie Andriot décide de changer de voie. « J’ai commencé à sentir le plafond de verre, j’ai donc eu l’idée de fonder mon entreprise et pour cela je suis retournée sur les bancs de l’école. J’ai suivi un master entrepreneurial à l’ESCP ». Là-bas, elle fonde avec sa collègue, Daria Chernova, le podcast étudiant « Madamn », « C’était en 2018, juste après l’explosion #Metoo. On parlait énormément des violences faites aux femmes dans l’industrie du cinéma, mais on parlait très peu des femmes dans le monde professionnel ». « Où sont-elles ? » se demande Elodie. Pour y répondre, elle se décide à partir à leur rencontre et envoie une dizaine de mails pour réaliser des interviews. La surprise fut grande quand elle s’aperçut que toutes avaient répondues ! Était-ce le signe d’un déficit médiatique ? Certainement. « Madamn » tombait à pic et les médias cherchaient ce type de contenu. « Nous avons alors collaboré avec Les Echos Start et BFM Business et j’ai adoré cette expérience » nous confie-t-elle.
Lire aussi
• Comment accélérer la féminisation dans les instances dirigeantes ?
• Focus association: Bouge ta Boîte, le réseau pour les dirigeantes de TPE
Patronnes : des femmes de tous horizons
Quand la pandémie frappe la France, Elodie est chez ses parents. Elle en profite pour lire et s’aperçoit qu’il n’y a pas de livres sur les femmes dirigeantes. Après le podcast, l’idée d’écrire un livre lui paraît comme une évidence. Un nouvel objectif est fixé. Elodie Andriot s’associe avec Albin Michel qui l’accompagne dans ses choix éditoriaux. Elle décide de réaliser le portrait de 52 patronnes de tous types. « Je voulais montrer les dirigeantes dans leur diversité, qu’elles soient diplômées ou non, d’origine française ou étrangère, présentant un handicap ou non ». Et la tâche fut rude pour l’auteure, « Je me suis rendue compte que les dirigeantes sont majoritairement des femmes blanches issues de grandes écoles ». Parmi les interrogées, on peut retrouver la célèbre productrice d’émissions télé, Alexia Laroche Joubert, ou encore des dirigeantes de grandes entreprises comme Nathalie Balla (présidente et directrice générale de « La Redoute ») et de start-ups comme Hafoussoi Vandewalle ( fondatrice de « Zawema »).
« Je voulais montrer les dirigeantes dans leur diversité, qu’elles soient diplômées ou non, d’origine française ou étrangère, présentant un handicap ou non. » Elodie Andriot, auteure du livre « Patronnes »
Les patronnes ont la main sur la caisse
Alors ces femmes, qu’ont-elles en commun ? D’après ses observations, l’auteure donne six points clés dont on vous dévoile le premier : « La patronne est proche du cash-flow ». « C’est quelque chose qui m’a marqué » lance-t-elle. « Au bout du trentième entretien, je me suis rendue compte que les patronnes avaient souvent été proches du cash-flow. Quand l’une avait été directrice des grands comptes, l’autre avait géré un P&L ». Alors que pour les dirigeantes de la communication, des ressources humaines ou des affaires juridiques, le chemin peut être plus long. « Ce sont des fonctions support où on dépense de l’argent. Ces derniers sont traditionnellement occupés par des femmes et sont considérés comme des rôles de seconde zone » nous explique-t-elle.
Inspirer les jeunes filles
Encore aujourd’hui, les femmes dirigeantes sont peu médiatisées. « Il faut les rendre sexy, les montrer, qu’elles soient désirables en tant que rôles modèles tout autant que les femmes issues du divertissement » nous explique Elodie. Pour elle c’est un des leviers sur lesquels il faut agir afin de montrer aux jeunes filles que cette voie est possible. « Peut-être que mon parcours aurait été différent, si j’avais eu cette prise de conscience plus jeune» remarque-t-elle. « Avec ce livre, je souhaite qu’un maximum de français et de françaises, puissent s’identifier, s’inspirer, et se dire que c’est possible si elles en ont envie ».