Sommaire
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Des inégalités qui perdurent au sein du système scolaire…
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… avant de se répercuter dans le monde professionnel.
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Concilier vie privée et vie professionnelle : une exigence toujours réservée aux femmes.
©ABACAPresse
Publié le 3 mars 2022, le dernier rapport quinquennal de l’Insee (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) « Femmes et Hommes l’égalité en question » fait le point sur l’état des inégalités de genre, aujourd’hui en France. Le constat est clair : malgré une décrue significative des disparités, les femmes souffrent toujours de stéréotypes et d’assignations sexistes, notamment lors de l’arrivée d’un enfant au sein du foyer.
Des inégalités qui perdurent au sein du système scolaire…
De l’école primaire jusqu’à l’entrée dans le monde du travail, les femmes et les hommes ont tendance à emprunter des voies distinctes en fonction de leur sexe. Au début de son rapport, l’Insee relève toujours le même paradoxe : globalement, quelles que soient les filières, les filles ont de meilleurs résultats que les garçons, ce qui n’empêche pas ces derniers à être davantage représentés dans les filières les plus valorisées au lycée et dans l’enseignement supérieur, notamment les mathématiques. En outre, bien que plus diplômées que les individus de sexe masculin, elles représentent, en 2020, seulement 43% des emplois de cadres et professions intellectuelles, soit tout de même plus du double qu’en 1980. Ainsi, les parcours distincts entre femmes et hommes, construits dès la plus tendre enfance, se répercutent directement sur les choix et possibilités de carrière des Françaises qui semblent manquer de confiance en leurs capacités dès le collège.
… avant de se répercuter dans le monde professionnel.
L’institut national observe une amélioration concernant le taux d’activité des femmes, qui augmente de manière constante depuis les années 1970, tout en notant que leur salaire demeure en-dessous de celui des hommes, même lorsqu’il n’y a pas de différences de durée de travail entre les deux sexes. Elles ont également tendance à être mises à l’écart des postes les mieux payés, et se retrouvent dans des secteurs d’activité moins rémunérateurs d’après l’Insee. Les auteurs du rapport démontrent qu’une des principales difficultés rencontrées par les femmes au cours de leur carrière réside en l’arrivée des enfants, qui sont encore souvent associés comme une charge maternelle. On exige fréquemment d’elles, qu’elles adaptent leur travail avec la gestion de leurs progénitures, ce qui peut les pousser à sacrifier leurs ambitions professionnelles. « Un des facteurs importants qui explique la lenteur de la réduction des inégalités est ce devoir qu’ont les femmes de concilier vies professionnelles et vie de famille », explique la cheffe de l’unité Etudes démographiques et sociales, Sylvie Le Minez sur Challenges.
« Un des facteurs importants qui explique la lenteur de la réduction des inégalités est ce devoir qu’ont les femmes de concilier vies professionnelles et vie de famille » »Sylvie Le Minez, en charge de l’unité Études démographiques et sociales
Concilier vie privée et vie professionnelle : une exigence toujours réservée aux femmes.
La présence d’enfants au sein d’un foyer perpétue et met en lumière les différences dans la vie professionnelle des femmes et des hommes. Dès l’arrivée d’un nouveau-né, les mères sont plus nombreuses à réduire leur temps de travail que les pères. Certaines vont jusqu’à interrompre leur carrière, ce qui explique le fait que les femmes soient plus souvent inactives que les hommes, aux âges qui correspondent à l’arrivée de leurs enfants. Cette inactivité a tout de même baissé depuis 1968 : la part de femme inactive a été divisée par 4 depuis 1968. Entre 2013 et 2019 la part de femmes inactives pour des raisons familiales diminue et à l’inverse augmente pour les hommes. Aujourd’hui, on retrouve beaucoup plus de femmes sur le marché du travail qu’auparavant. Cependant, elles sont toujours les premières à devoir adapter leur vie professionnelle à leur vie familiale : la division du travail demeure sexuée, bien que cela soit moins exacerbé que les années précédentes.