Sommaire
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Une enfance dans la tourmente de la seconde guerre monde
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La nuit, un monde qui fera son succès
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Régine, une femme d’affaires avant tout
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Une femme engagée
- Régine @ABACAPRESS
Ce dimanche 1er mai, une étoile s’est éteinte dans la nuit parisienne. Surnommée « La reine de la nuit », Régine est décédée à l’âge de 92 ans. Chanteuse, actrice mais aussi femme d’affaires, nous retraçons la vie de Régine autour de dix anecdotes toutes aussi palpitantes les unes que les autres.
Une enfance dans la tourmente de la seconde guerre mondiale
1- Une enfance pas comme les autres
Les parents de Régine sont juifs polonais et ont vécu huit ans en Argentine. Mais c’est en Belgique qu’ils donneront naissance à Régine (de son vrai nom Régina Zylberberg) le 26 Décembre 1929. Elle y vivra jusqu’en 1932 parce que son père « tenait une boulangerie qu’il a perdue au poker » avait-elle confié à Paris Match en 2016. Privée de son gagne-pain, la famille émigre alors à Paris, Régine et son frère sont placés en pension, tandis que leur mère les quitte. Elle aurait préféré repartir vivre, seule, en Amérique du Sud, selon les dires de son père. « Quand elle est partie, j’avais sept ans, Je ne me rappelle que d’une silhouette sur un quai de de gare », raconte-t-elle. C’est très tard, dans sa vie d’adulte que la chanteuse apprend que son père avait menti et qu’il avait initialement promis à sa mère de la rejoindre en Argentine.
2- Son premier amour, victime de la Gestapo
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Régine trouve refuge à Lyon et tombe amoureuse de Claude, le fils de la famille qui l’accueille. Les deux jeunes gens prévoient de se marier mais un drame frappe à leur porte. « Au moment où il me demande en mariage, la Gestapo l’arrête. Il mourra en déporté. C’était mon grand amour ». Ce fut également la plus grande perte de sa vie, avait-elle exprimé lors d’une interview chez Thierry Ardisson.
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La nuit, un monde qui fera son succès
3- Sa passion pour la fête lui vient de son père
À la Libération, son père ouvre un café à Paris, « La Lumière de Belleville« . Régine est en charge du lieu et découvre le monde des bals, de la musique et de la fête. Au milieu des années cinquante, elle ouvre d’ailleurs sa propre boîte de nuit, « Chez Régine », en 1956. Le succès est immédiat, elle peut se vanter de la fréquentation de son club par de nombreuses célébrités telles que Françoise Sagan où Brigitte Bardot. Sa stratégie ? Afficher complet et refuser les clients à l’entrée avait-elle expliqué à aux journalistes de BFM TV. « Les gens ne supportent pas d’être refusés, j’ai compris ça très vite. Ces gens assez arrogants me disaient « vous ne savez pas qui je suis » je les regardait naïvement et je leur répondais « vous non plus vous ne savez pas qui je suis ».
4- Reine de la nuit, un surnom qui lui était destiné
Si Régine a été surnommée la Reine de la nuit, ce n’est pas pour rien. Elle a été en charge de l’animation de près d’une vingtaine de clubs dans le monde entier, de New York à Miami, en passant par Monaco, Rio de Janeiro et Saint-Tropez. Pour la petite anecdote Régina signifie « reine » en latin, alors c’est tout naturellement qu’on attribuera à Régine le surnom de « Reine de la nuit ».
5- Régine révolutionne le monde de la nuit à Paris
Régine est la première propriétaire de discothèque à établir des playlists et à engager des disquaires, chargés de passer les chansons qu’elle avait choisis. Le mot DJ ne sera inventé que bien plus tard. « Je faisais comme aux Etats-Unis, je ne passais jamais une chanson en entier » explique t-elle lors d’une interview accordée au journal Challenges.
« Je faisais comme aux Etats-Unis, je ne passais jamais une chanson en entier. » Régina Zylberberg
6- Une carrière musicale avec de grands noms
Régine a également fait carrière dans la chanson et les stars de la musique se sont battues pour lui écrire des titres : Serge Gainsbourg, Charles Aznavour ou encore Henri Salvador ont signé ses plus grands succès à l’image de « Les p’tits papiers », « Nounours » ou « Oublie-moi ».
Régine, une femme d’affaires avant tout
7- « Chez Régine », bien plus qu’une discothèque, une marque
« Chez Régine » devient une marque qu’elle franchise dans le monde entier. Dirigeantes de plus d’une vingtaine de clubs, elle perçoit d’importants revenus de leur exploitation en franchise et en licence. Elle a également l’idée de créer une carte membre pour ses habitués qui leur permet d’entrer dans ses différentes discothèques. Elle compte alors plus de 20.000 détenteurs à une époque où elle générait un chiffre d’affaires de 500 millions de francs annuels.
8- L’hôtel 4 étoiles de Régine
Au cours de sa carrière, Régine n’a pas seulement géré des clubs et des boîtes de nuit. En 1990, elle prend la direction du Cheval Blanc Régine’s Hôtel **** à Nîmes. À la tête de cet établissement de luxe, elle a accueilli les plus grandes stars de l’époque : Eddie Barclay, Jean-Paul Gaultier, Inès de la Fressange…
Une femme engagée
9- La création d’une association pour une cause qui la touche de près
Elle fonde l’association SOS Drogue International en 1984 avec pour objectif de développer des dispositifs d’aide et soins aux usagers de drogue. D’ailleurs en 2005, elle participe pendant huit semaines à la saison 2 de l’émission « La Ferme Célébrités » sur TF1 pour financer SOS habitat et soin filiale de SOS drogue international.
10- Décorée par la légion d’honneur à deux reprises
Le 13 Juillet 1995, Régine reçoit la Légion d’honneur au grade de chevalier pour avoir créé et présidé une association humanitaire. Quelques années plus tard, en décembre 2008, elle accède au rang d’ officier de la Légion d’honneur.