Sommaire
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Lire et voir: Les dernières paroles de Marceline Loridan-Ivens.
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« J’étais juive »
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L’horreur des camps et une rencontre providentielle
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La vie retrouvée
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Le documentaire sur Marceline
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La vraie parité
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Ecouter: Plus de diversité dans vos oreilles avec Equal de Spotify
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Changer le statu quo
Lire et voir :
Les dernières paroles de Marceline Loridan-Ivens
Dans “C’était génial de vivre”, récit à la première personne écrit avec David Teboul et Isabelle Wekstein-Steg, paru cet été aux Arènes, Marceline Loridan-Ivens déroule sa vie, dont une grande partie est consacrée à sa déportation et son expérience des camps. Née Rozenberg, Marceline voit le jour à Epinal en 1928. “J’étais la première de la famille à naître en France” (mais) “j’ai toujours su que nous étions des étrangers”. Elle raconte cette enfance au sein d’une famille juive polonaise dont les parents ont décidé de s’installer dans l’est de la France.
« J’étais juive »
J’étais juive, j’étais d’origine polonaise, et, en plus, rousse et gauchère”, dit-t-elle, ajoutant : “cela faisait beaucoup de singularités”. Son père décide d’acheter un château dans le Vaucluse, signe de sa réussite et de sa volonté de devenir français. Cela sera “le château du malheur”, explique-t-elle. La Milice et la Gestapo viendront les arrêter, elle et son père; sa mère et sa sœur réussissant à fuir. Elle est “l’une des plus jeunes du camp” de Birkenau et c’est là-bas qu’elle rencontre Simone Veil qui deviendra sa “jumelle contradictoire”. Elles se retrouvent dix ans après la guerre pour ne plus se quitter.
L’horreur des camps et une rencontre providentielle
Un documentaire de David Teboul sur Simone Veil (Simone Veil, une histoire française) débute ainsi par un dialogue entre Simone et Marceline, partageant sur un lit leurs souvenirs des camps. Cette expérience concentrationnaire occupe la majeure partie du livre car, comme l’explique Marceline, “je n’ai jamais quitté le camp. Je ne me suis jamais comportée autrement que comme si j’y étais restée. (…) La seule aventure, la pire des aventures, ça a été Auschwitz”. “Il m’a fallu beaucoup d’années pour revenir à la vie.” Après deux tentatives de suicide (“quand je suis rentrée, j’étais déjà morte”), elle décide de vivre pleinement.
La vie retrouvée
Anti-conformiste, (brièvement) communiste, actrice, journaliste, réalisatrice, Marceline croque cette vie retrouvée à pleines dents. Elle qui savait “tout de la mort et rien de l’amour” pendant ses années de camp, décide d’aimer beaucoup (“j’espère que les femmes aussi vont devenir des cavaleuses”). Elle tombe amoureuse du réalisateur Joris Ivens avec qui elle tournera de nombreux films. Elle raconte aussi ses combats pour la liberté, l’Algérie, le Vietnam, la Chine maoïste… A la fin de sa vie (et du livre), elle avoue qu’“aujourd’hui, je suis heureuse de vivre(…) c’est la seule chose qui m’intéresse : être joyeuse”. Ce seront ses dernières paroles.
« Les hommes, il faut rester en concomitance avec eux. (…) Les femmes doivent leur parler, les transformer. Nous avons besoin d’eux, comme ils ont besoin de nous. Nous devons simplement trouver une autre façon de vivre ensemble”Marceline Loridan-Ivens
Le documentaire sur Marceline
Cordelia Dvorák a filmé les derniers moments de cette amoureuse de la liberté, le tournage de son documentaire “Marceline” s’étant achevé quelques semaines à peine avant la mort en septembre 2018 à l’âge de 90 ans de cette survivante de Birkenau-Auschwitz. Son documentaire intime est un compagnon idéal de “C’était génial de vivre” et nous permet aussi de voir et d’entendre cette combattante. “Vous qui êtes jeunes, prenez des risques !”, conseille-t-elle à Cordelia Dvorák.
La vraie parité
Pour Phuong Le dans The Guardian, “ce qui rend ce film si complet, c’est le refus de faire de Loridan-Ivens une simple icône féministe”. Dans le livre, elle avoue ne pas être “forcément d’accord avec toutes les revendications féministes. Les hommes, il faut rester en concomitance avec eux. (…) Les femmes doivent leur parler, les transformer. Nous avons besoin d’eux, comme ils ont besoin de nous. Nous devons simplement trouver une autre façon de vivre ensemble”. Nous avons besoin plus que jamais des mots et des paroles de Marceline…
« C’était génial de vivre », Récit de Marceline Loridan-Ivens recueilli par David Teboul et Isabelle Wekstein-Steg, Les Arènes.
A voir aussi https://www.france.tv/france-
Simone Veil et Marceline Loridan-Ivens
Photo by Mathieu Griffoul/Witty Pictures/ABACAPRESS.COM
Ecouter :
Plus de diversité dans vos oreilles avec Equal de Spotify
A l’occasion de la journée internationale des femmes, Spotify a lancé en mars 2021 une initiative en faveur de la parité sur sa plateforme. Selon une étude financée par la plateforme, seulement une artiste sur cinq dans les classements musicaux (charts) est une femme. Partant de ce constat, Spotify a décidé de lancer EQUAL et de s’engager en donnant plus de présence aux chanteuses-interprètes sur 35 playlists différentes couvrant plus de cinquante géographies.
Changer le statu quo
“Afin d’amplifier les voix de ces créatrices, nous avons lancé le hub EQUAL, une destination unique mettant en valeur le travail des artistes et podcasters s’identifiant à des femmes. (Elle) n’est pas seulement destinée aux artistes mais permet également aux utilisateurs de Spotify (…) de changer le statu quo”, explique la plateforme dans un communiqué publié en septembre, six mois après le début de la campagne EQUAL.
Les résultats sont impressionnants car les playlists ont dépassé les 29 millions d’écoutes sur 177 marchés différents. Vous avez la possibilité de vous connecter sur EQUAL Global ou bien de choisir une sélection plus locale, France, Italie, Grande Bretagne, Etats-unis, Japon, etc. Une autre façon de voyager et de découvrir la diversité musicale du monde d’aujourd’hui.