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Broke & Abroad : des études à l’entrepreneuriat
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Le challenge, une source de motivations pour Mariam N’Diaye
Tantôt au Mexique, tantôt au Kenya, la vloggueuse Mariam N’Diaye ne cesse de nous faire voyager à travers ses stories Instagram. « Comment fais-tu pour voyager autant ? Es-tu riche ? » lui demandent ses followers. Non Mariam est bel et bien « broke » (fauché en français) comme elle aime le dire. Et la bonne nouvelle c’est que Mariam ne souhaite pas garder tous ses secrets pour elle. Bien au contraire. Avec ses amis Steven Faber et Junior Bidunda, elle a co-fondé en 2019 le site Broke&Abroad pour permettre à tous les « broke » de voyager sans se ruiner. Entretien.
Broke & Abroad : Des études à l’entrepreneuriat
Informelles : Broke & Abroad c’est quoi ?
Mariam N’Dyaye : « C’est une plateforme de tourisme qui a pour mission de rendre le monde du voyage accessible à un public qui a trop longtemps été occulté par l’industrie du tourisme classique. On entend par là les jeunes actifs, les jeunes étudiants et les minorités ! »
Qui a créé Broke & Abroad ?
M.N. : « J’ai co-fondé Broke & Abroad avec Steven Faber qui est le COO (Chief operating officer) et Junior Bidunda qui est le CMO (Chief Marketing Officer) ».
Que signifie Broke & Abroad ?
M.N. : « Ca veut dire « fauché et à l’étranger » parce qu’en fait on voyageait beaucoup tous les trois alors qu’on ne roulait clairement pas sur l’or. Je trouve que ça nous représentait bien. Et ça montrait qu’on pouvait voyager, même en n’ayant pas beaucoup d’argent et en étant juste malin ».
Comment ça fonctionne ?
M.N. : « C’est tout simple. Sur le site, vous trouverez « les bons plans quotidien » pour trouver des vols et des hôtels aux prix vraiment réduits. Vous pouvez par exemple trouver un aller-retour
Paris-Chypre avec l’hôtel inclus pour 38 €. Ensuite on peut trouver « les bons plans personnalisés » sur notre site. Ce sont des offres sur-mesure conçues selon les goûts et les besoins des clients. Et pour finir, on propose également l’option « Perfect Travel Match » qui consiste à réduire les frais de voyage en trouvant son ou ses compagnons de voyage ».
Comment est née votre plateforme ?
M.N. : « Broke & Abroad est né d’une passion. J’ai voyagé dans une cinquantaine de pays ! Et pourtant, je suis « broke », comme je le dis souvent. En fait, j’ai commencé à partager mes voyages sur mes réseaux sociaux, et on me demandait souvent comment je faisais. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de partager mes bons plans principalement sur Twitter et Instagram.
Ensuite, j’ai rencontré Steven qui était dans ma classe à cette époque-là. On a voulu créer quelque chose autour du voyage, du coup, on travaillait sur le projet après les cours. Ensuite, on a rencontré Junior et comme l’été arrivait on a lancé un site MVP (minimum viable product) en moins d’un mois. Le succès était au rendez-vous, c’est ainsi que nous avons été accompagné par l’Afro Lab avec Laetitia Fall. Ensuite nous avons intégré l’Escalator, l’incubateur de Maurice Lévy, et maintenant on est incubés chez Station F« .
Le challenge, une source de motivations pour Mariam N’Diaye
Comment le Covid-19 a-t-il impacté votre activité ?
M.N. : « On a lancé le site en mai 2019, donc même pas six mois avant le Covid. Donc finalement, on n’a pas vraiment eu le temps de connaître l’activité, sans le Covid. Peu de temps après notre lancement, le gouvernement avait annoncé la restriction de déplacement à moins de 100km de chez soi. Les vols étaient interrompus, on a donc dû s’adapter. On a alors lancé Ateco (A côté en verlan). C’est un compte Instagram qui permettait de trouver des activités, des restaurants, des séjours proches de chez soi. Ca a vraiment cartonné. Beaucoup de personnes se sont abonnées et se sont inscrites sur le site Internet. Ça nous a permis de nous challenger, de voir d’autres choses, de tester des services auxquels on n’aurait pas pensé avant. Et franchement, on a beaucoup appris ».
Quelles sont vos ambitions futures ?
M.N. : « On veut continuer de grandir. On espère pouvoir ouvrir dans les autres grandes villes de France comme Lyon, Marseille, Lille et ensuite souhaiterait s’internationaliser ».
Quelle est votre expérience en tant que femme dans le monde de l’entrepreneuriat ?
M.N. : « Pour le moment, je n’ai pas été confrontée à des femme dans l’entrepreneuriat. Je pense que c’est parce que je n’ai pas forcément atteint les cercles ou ça peut déranger. Par ailleurs, nous sommes trois cofondateurs, dont deux hommes avec qui tout se passe bien ».
Avez-vous un rôle-modèle ?
M.N. : « Je pense que je n’ai pas un seul rôle modèle. Je prends un peu du meilleur de chacun. Je vais prendre ce qui m’inspire chez chacune des personnes que je rencontre. Chez un enfant, ou une personne âgée par exemple. Donc je n’ai pas un seul rôle modèle ».
Qu’est ce qui vous fait avancer ?
M.N. : « L’envie de partager avec les autres. Permettre aux autres de voyager, de découvrir d’autres cultures sans se ruiner et pouvoir représenter les personnes en leur montrant qu’il est possible de faire tomber nos barrières mentales et que le voyage leur est accessible. Enfin le challenge. Dans l’équipe on aime bien se challenger (rires) ».
« Permettre aux autres de voyager, de découvrir d’autres cultures sans se ruiner et pouvoir représenter les personnes en leur montrant qu’il est possible de faire tomber nos barrières mentales et que le voyage leur est accessible. ». Mariam M’Diaye, co-fondatrice de Broke&Abroad
De quoi êtes-vous la plus fière ?
M.N. : « De rendre possible. Aider les personnes à découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures… C’est ce dont je suis le plus fière ».
- Junior Bidunda, Mariam N’Diaye, Steven Faber @Broke&Abroad
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