Sommaire
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Suppression du droit à l’avortement : retour en arrière aux Etats-Unis
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Colombie : Francia Marquez, première afro-descendante élue vice-présidente
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Serena Williams de retour à Wimbledon après un an d’absence
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- Avortement – Informelles – Pexels –
- Jane Fonda en avril 2022. ©Jim Ruymen/UPI/ABACAPRESS.COM
Suppression du droit à l’avortement : retour en arrière aux Etats-Unis
Alors que dans de nombreux pays les droits des femmes avaient avancé en 2021, notamment au Mexique, la décision tombe comme un couperet : la Cour Suprême américaine a annulée, vendredi 24 juin 2022, l’arrêt Roe V. Wade, qui garantissait aux femmes le droit à l’avortement depuis 1973. Les états sont désormais en capacité de légiférer eux-mêmes sur le sujet or, plus de huit d’entre eux l’ont déjà interdit depuis l’annonce de la suppression de l’arrêt (le Missouri en premier, suivi par le Dakota du Sud, l’Oklahoma, l’Arkansas, le Kentucky, l’Alabama, la Louisiane et le Wisconsin). En principe, aucune exception pour l’IVG ne sera faite en cas de viol, d’inceste ou, même, pour des raisons de santé. Entre treize et vingt-deux autres états conservateurs pourraient également être concernés par cette suppression dans les semaines qui viennent. « L’avortement présente une question morale profonde. Nous considérons que la Constitution ne confère pas un droit à l’avortement. Elle n’interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d’interdire l’avortement. », affirme Samuel Alito, 73 ans, l’un des neuf juges siégeant à la Cour suprême des États-Unis, nommé en 2006 par le président George W. Bush.
Cette décision est la plus importante prise par la Cour suprême, à majorité conservatrice depuis les dernières nominations faites par Donald Trump (six juges sont conservateurs et trois sont démocrates, dont la dernière en date Ketanji Brown Jackson), depuis des décennies et c’est l’un des très rares cas où elle est revenue sur une de ses décisions précédentes, supprimant ainsi un droit constitutionnel qu’elle avait auparavant créé. La dernière situation de ce type en date concernait l’annulation de la ségrégation.
Par ailleurs, le juge conservateur Clarence Thomas, également nominé par Bush, cite trois autres arrêts dans son viseur : “Griswold v. Connecticut” de 1965 qui autorise la contraception ; “Lawrence v. Texas” de 2003 qui rend inconstitutionnelles les lois pénalisant les relations sexuelles entre personnes de même sexe et “Obergefell v. Hodges” de 2015 qui légalise le mariage des personnes de même sexe. « C’est une voie extrême et dangereuse sur laquelle la Cour nous entraîne”, s’est inquiété le Président Joe Biden en réaction à la décision de l’institution.
De nombreuses célébrités s’insurgent devant la décision de la plus haute juridiction américaine et, notamment, l’actrice Jane Fonda, figure emblématique du féminisme américain, qui s’est exprimée dans un entretien accordé au quotidien Le Monde. « Les Etats-Unis ont vraiment rejoint le groupe des pays arriérés qui ont encore une vision quasi médiévale du rôle des femmes », la Cour suprême « a perdu toute crédibilité« , « elle est devenu un cloaque d’extrême droite« , se désole-t-elle.
Cependant, dans une vingtaine d’états, la décision de la Cour suprême ne devrait pas changer les règles établies, le droit à l’avortement y restera donc protégé. C’est notamment le cas au sein des états du Nord-Est (New-York, Massachusetts…), ainsi que sur la côte Ouest. Une alliance est même annoncée entre les Etats de Washington, Californie et Oregon afin de garantir ce droit et d’aider les femmes vivant dans les autres états cherchant à avorter.
« Les Etats-Unis ont vraiment rejoint le groupe des pays arriérés qui ont encore une vision quasi médiévale du rôle des femmes » Jane Fonda
Colombie : Francia Marquez, première vice-présidente afro-descendante
En Colombie, l’afro-colombienne Francia Marquez vient d’accéder à la vice-présidence du pays. Cette nomination intervient à la suite de l’élection du premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, Gustavo Petro, ex-guerillero dont elle était co-listière, et suscite de nombreuses réactions enthousiastes puisque Marquez devient la première afro-descendante élue vice-présidente. Ce n’est cependant pas la première femme à remplir ce rôle. Elle succède en effet à la conservatrice Marta Lucia Ramirez, en poste de 2018 à 2022. Elle rejoint ainsi les autres élues de 2021 qui féminise les gouvernements en Amérique Latine
Dimanche soir, dans son premier discours, cette militante écologiste et féministe a appelé à « la réconciliation du pays », dans la « joie et la paix ». L’accession de Francia Marquez est un moment très fort, puisque la Colombie est souvent touchée par un racisme sous-jacent. Ainsi, d’après l’analyste Cristina Echeverri, cette nomination est « en termes politiques, symboliques et culturels, très importante ». Francia Marquez « oxygène la politique traditionnelle » et rassemble « l’environnemental, l’ethnique, le racial, la jeunesse et le féminisme », poursuit-elle. « Au milieu de nos différences, nous pouvons construire une nation qui va de l’avant, une nation prospère », a déclaré la néo vice-présidente dans une interview accordée au média colombien Caracol Radio.
Serena Williams pendant une séance d’entrainement à Wimbledon le 25 juin 2022 ©John Walton/PA Wire – ABACAPRESS.COM
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Serena Williams de retour à Wimbledon après un an d’absence
C’est officiel et c’est une surprise : Serena Williams est de retour à Wimbledon après de longs mois d’absence sur les courts. A presque 41 ans, l’américaine participe de nouveau à un tournoi du grand Chelem, avec une invitation spéciale (wild-card) des organisateurs, puisque son classement actuel ne lui permet pas de prendre part à la compétition (elle est actuellement 1204ème mondiale). Sur les 23 titres obtenus par la célèbre joueuse, sept ont été gagnés à Wimbledon, son histoire étant ainsi étroitement liée à celle du tournois. Cependant, lors de sa dernière apparition sur le gazon anglais le 29 juin dernier, Serena s’était violemment blessée aux ischio-jambiers, quittant le Centre Court en larmes.
« Je n’ai pas pris ma retraite. J’avais besoin de me soigner physiquement et mentalement, je n’avais pas de projets. C’est juste que je ne savais pas quand j’allais faire mon retour et dans quel état je reviendrai », a confié samedi 25 juin la joueuse lors d’une conférence de presse.
« Je n’ai pas pris ma retraite. J’avais besoin de me soigner physiquement et mentalement. » Serena Williams, championne de tennis USA
Serena Williams occupe toujours une place particulière dans ce sport. Son statut, son palmarès, son aura sont autant d’éléments qui placent l’américaine dans une dimension propre dans le paysage actuel du tennis féminin. L’annonce de son grand retour constitue donc un événement majeur et met en en émoi le monde du tennis. Elle affronte ce soir, mardi 28 juin, à 17h45 la française Harmony Tan pour son premier match de retour sur le gazon vert.
Pourtant, ce come-back reste quelque peu controversé. Pour Marion Bartoli, ancienne championne de tennis et consultante sportive pour Amazon Prime Video, « tout dépendra de son physique ». « Tout part de là, surtout avec Serena », ajoute-t-elle. « À l’âge qu’elle a, si elle est un peu trop lente, pas assez affûtée, qu’elle ne s’est pas assez entraînée, ça va être compliqué.«