Sommaire
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Véronique Crefcœur, dirigeante des Hôtels Baverez
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Faire perdurer la tradition d’excellence d’établissements d’exception
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La reprise de l’activité après le covid-19
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La direction d’hôtels, un métier aux multiples compétences
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Parfois c’est comme une évidence, parfois c’est un processus d’inclusion laborieux: poursuivre la tradition familiale d’une entreprise quelle qu’elle soit, n’est pas anodin. A fortiori, la succession dans le groupe hôtelier familial Hôtels Baverez qui détient trois hôtels de luxe à Paris : le Raphaël, le Regina et le Majestic Villa Hôtel-Spa, dont l’existence est ancrée dans la vie parisienne.
En 2010, Véronique Beauvais-Crefcoeur reprend les rênes de ce groupe familial à la suite de sa mère, Françoise Baverez. C’est la quatrième génération à faire perdurer la tradition d’excellence de ces établissements d’exceptions qui ont pour certains plus de 120 ans ! En plus de la direction de ces hôtels de luxe, cette passionnée d’art est aussi mère de trois enfants. Au cours d’un entretien à bâtons rompus, elle partage son quotidien et ses anecdotes de famille qui l’ont menées à diriger le groupe Baverez.
Véronique Crefcœur, dirigeante des Hôtels Baverez
Informelles : Qui êtes-vous ?
Véronique Crefcœur : « Je m’appelle Véronique Crefcœur et je suis CEO du groupe Les Hôtels Baverez qui possède trois hôtels à Paris. Ce sont des hôtels historiques. L’Hôtel Régina a ouvert ses portes en en 1900. L’hôtel Raphaël a ouvert en 1925 et l’hôtel Majestic, qui est situé juste derrière l’hôtel Raphaël, est plus récent. Il a rouvert en 2010 après de grosses rénovations ».
Quel est votre métier ?
V.C : « Je gère la finance et je dois avoir une vision pour ma société sur cinq, dix, quinze ans. Je dois assurer la pérennité des hôtels. C’est vraiment un rôle de chef d’entreprise et qui est quelque part le même dans toutes les entreprises. La grosse différence, effectivement, c’est que j’ai la chance d’avoir des bureaux dans mes hôtels. C’est sympathique de traverser le hall du Raphaël tous les matins. C’est magique ».
Faire perdurer la tradition d’excellence d’établissements d’exception
La gestion des hôtels est-elle une histoire de famille ?
V.C : « Oui, ça vient de la famille de ma mère qui est de la troisième génération. Moi je suis de la quatrième génération et je suis fille unique, donc il peut y avoir beaucoup de pression. Mais j’ai eu la chance d’avoir une mère qui ne m’a jamais forcée à emprunter le même chemin qu’elle. Evidemment, son rêve aurait été que je fasse une école hôtelière, mais j’ai fait du droit des affaires et de la finance. Quand j’ai démarré ma carrière dans un cabinet, elle n’était pas contre non plus et finalement, un jour à l’époque l’ISO 2000, entre deux missions, elle m’a demandé de rédiger les procédures internes de l’hôtel Majestic en 1999. Donc je me suis lancée et, une fois que vous avez mis un pied dedans, vous ne quittez jamais ».
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Quelles sont les particularités de vos hôtels ?
V.C : « Ce sont des hôtels de luxe qui sont décorés d’époque, qui n’ont pas été remis au goût du jour. Nous entretenons ce côté historique dans nos trois établissements ».
La reprise de l’activité après le covid-19
L’activité a-t-elle bien repris depuis la crise sanitaire ?
V.C : « Les gens ont tellement été frustrés de ne pas voyager que maintenant l’hôtel est régulièrement plein. On n’a jamais vu autant de touristes à Paris. On ne trouve plus de taxis, ils sont tous pris d’assaut. Alors évidemment, on râle tous, mais quelque part, c’est tellement bien de voir la ville revivre. On ne peut pas s’approcher des centres touristiques parce que c’est noir de monde, c’est super ! »
Quel a été l’impact du covid-19 ?
V.C : « Le covid-19 a quand même du bon parce qu’on a développé de nouvelles clientèles, puisque celles qui auraient pu venir étaient bloquées aux frontières. Il y a plein de nouveaux clients qui nous ont découvert et nous, on les a découvert aussi. On a beaucoup de gens qui viennent passer une nuit ou deux pour sortir de chez eux et qui ont découvert ce plaisir du voyage de proximité ».
La direction d’hôtels, un métier aux multiples compétences
Quelles qualité faut-il pour diriger ?
V.C : « Je pense que pour diriger, il faut être plein d’entrain. Il faut avoir plein d’idées et je pense qu’il y a un âge ou on a moins d’appétence au risque. De toute façon, à partir du moment où on a dix idées, il y en a quand même neuf et demi qui sont à jeter à la poubelle et qui ne vont pas fonctionner. Il faut les essayer. Le but du jeu, c’est de ne pas les essayer trop longtemps pour ne pas perdre d’argent. Mais tout ça, c’est un goût du risque. C’est écouter les jeunes qui ont des idées auxquelles on ne croit pas au départ et qui, finalement, révolutionnent beaucoup de choses. Il faut donc toujours être alerte ».
« Je pense que pour diriger, il faut être plein d’entrain. Il faut avoir pleins d’idées et avoir le goût du risque. » Véronique Crefcoeur, CEO du groupe Baverez
Avez-vous une journée type ?
V.C : « Je n’ai pas de journée type. Il faut déjà prendre en compte le fait que je ne sois pas uniquement CEO, je suis maman aussi donc, comme beaucoup de femmes, j’ai une première journée avant celle du bureau. Ensuite, il n’y a pas de journée type car c’est le premier directeur qui prend rendez-vous, qui m’a dans son hôtel. Je construis ma journée en fonction de mes rendez-vous, en fonction des personnes qui ont besoin de moi ».
L’hôtellerie est-elle masculine ?
V.C : « Ça a été le cas pendant très longtemps, mais c’était plus le cheval de bataille de l’époque de maman. Moi, quand je suis arrivée, le groupe était déjà assez féminisé avec une femme qui avait été dirigeante pendant des décennies. Donc il y avait déjà un management assez féminin dans le groupe ».
Avez-vous un mantra ?
V.C : « Keep going ». Mon mantra c’est de toujours continuer à avancer, c’est le fameux « keep going » parce que quoi qu’il arrive, on ne peut pas faire marche arrière ».
Véronique Crefcœur CEO des Hôtels Baverez