Vues du monde: l’amende record de Google pour sexisme et l’alerte ONU sur les droit des femmes

Amende record pour Google qui paie 118 millions de dollars pour solder une plainte de discrimination sexiste et salariale dans ses équipes. Une situation qui serait partagée par d'autres entreprises de la Silicon Valley.. Tandis qu'António Guterres, secrétaire général de l'ONU, dénonce le recul des droits des femmes dans de nombreux pays en guerre.

Sommaire

    • L’amende record de 118 millions$ à Google à la suite de plaintes pour discriminations sexistes
    • Google n’en est pas à sa première accusation
    • Google, Microsoft, Twitter, la discrimination touche aussi la Silicon Valley
    • António Guterres dénonce la régression des droits des femmes dans le monde
    • La participation des femmes dans la médiation des conflits

L’amende record de 118 millions$ à Google à la suite de plaintes pour discriminations sexistes

Une action collective (class action) a été déposée en 2017 par des anciennes employées de Google pour discrimination sexiste. Les plaignantes affirmaient que le moteur de recherche payait moins bien les femmes que les hommes à des postes et qualifications équivalentes depuis 2013. Cette discrimination salariale concernerait plus de 15 000 femmes au sein de Google. Le groupe aurait alors violé le California Equal Pay Act en payant les femmes 16 794 dollars de moins à l’année par rapport aux hommes pour des postes équivalents. Le cabinet d’avocat des plaignantes a annoncé avoir trouvé un accord dans lequel le géant de la tech versera 118 millions de dollars pour indemniser les femmes victimes de problèmes d’égalité salariale.

En plus de cette compensation financière, un expert indépendant analysera les pratiques de l’entreprise concernant la discrimination à l’embauche et un économiste du travail examinera l’équité salariale chez Google.

Google n’en est pas à sa première accusation

Ce n’est pas la première fois que Google est accusé de discrimination. Le moteur de recherche avait déjà accepté en 2021 de payer 3,8 millions de dollars au ministère américain du Travail à la suite d’accusations de discriminations envers des femmes et des Asiatiques, a rappelé l’AFP. Mais pour Holy Pease, l’une des plaignantes qui a travaillé pour la firme durant plus de dix ans, l’espoir est au rendez-vous. « En tant que femme ayant fait toute sa carrière dans le secteur des technologies, je suis convaincue que les mesures que Google a accepté de prendre dans le cadre de cet accord garantiront une plus grande équité pour les femmes », s’est-elle exprimée.

« En tant que femme ayant fait toute sa carrière dans le secteur des technologies, je suis convaincue que les mesures que Google a accepté de prendre dans le cadre de cet accord garantiront une plus grande équité pour les femmes ». Holly Pease, ancienne employée de Google

Microsoft, Twitter, Pinterest… la discrimination touche aussi d’autres acteurs la Silicon Valley

Des poursuites similaires avaient été engagées contre Twitter et Microsoft mais n’ont pas pu être qualifiées en class action, note l’agence Bloomberg.

L’ancienne DG de Pinterest, Françoise Brougher, avait aussi sonné la cloche d’alarme en 2020 en portant plainte contre l’entreprise qui l’emploie pour des faits de discriminations sexistes. L’ingénieure d’origine marseillaise  explique lors d’une interview pour le magazine Maddyness qu’on lui avait accordé le poste de Chief operating officer (COO) « parce que ça faisait bien d’avoir une femme à ce poste » mais qu’elle avait « moins de pouvoir de décision qu’un product manager lambda ». Elle dit avoir subi ce qu’on appelle le gas-lighting (détournement cognitif). C’est une forme d’abus mental dans lequel l’information est déformée ou présentée sous un autre jour. « On vous fait croire que vous êtes le problème. Donc on ne comprend pas ce qu’il se passe autour de nous » explique-t-elle. Elle estime cette forme de discrimination bien plus destructrice qu’« une tape sur les fesses ». 

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António Guterres dénonce la régression des droits des femmes dans le monde

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité mercredi 15 Juin, António Guterres, le secrétaire général de l’ONU (Organisation Mondiale des Nations Unies) a dénoncé le recul en matière d’égalité des genres dû aux conflits armés et aux troubles politiques de certains pays. Il prend l’exemple de l’Afghanistan, de la Birmanie ou du Soudan. En Birmanie, « Les femmes ne peuvent pas s’exprimer ouvertement et n’ont aucune voie vers la participation politique », rapporte M. Guterres, tandis qu’au Mali,  elles « s’appauvrissent et se marginalisent de plus en plus à mesure que le pays subit des coups d’État militaires successifs ».

La participation des femmes dans la médiation des conflits

Pour le chef de l’ONU, la participation des femmes aux activités de médiation des conflits est essentielle pour y mettre fin, « Leurs analyses sont indispensables pour comprendre la dynamique des conflits et élaborer des stratégies efficaces de prévention et d’intervention » rappelle-t-il.

Néanmoins, Mme Bahous, la directrice de l’ONU Femmes a rappelé au Conseil les accords qu’il a conclus, par le biais de la résolution 1325, pour protéger les femmes et les filles durant les conflits. Pour elle, malgré de nombreux progrès institutionnels, les femmes sont presque toujours absentes lorsqu’ont lieu les négociations politiques et les pourparlers de paix.

« La raison est simplement que nous n’avons pas respecté nos engagements, a-t-elle déclaré. Veillez à ce que les femmes soient présentes. A part entière. Avec leurs propres expériences. Avec leurs propres connaissances, et leur propre vision de l’avenir », a-t-elle martelé devant les membres du conseil ». Holly Pease, directrice générale d’ONU Femmes

« La raison est simplement que nous n’avons pas respecté nos engagements », a-t-elle déclaré. « Veillez à ce que les femmes soient présentes. A part entière. Avec leurs propres expériences. Avec leurs propres connaissances, et leur propre vision de l’avenir », a-t-elle martelé devant les membres du conseil.

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