Vues du monde: le scandale Theranos, les entrepreneures victimes collatérales…

Six ans après, le procès d’Elizabeth Holmes, la fondatrice de Theranos s’ouvre enfin -elle risque 20 ans de prison- et sa personnalité provoque de nouveau l’intérêt des médias. Et des victimes qui en paient encore le prix fort.

Sommaire

  • Elizabeth, entre fascination et controverse
  • Les entrepreneures scientifiques et celles de la Silicon Valley, victimes collatérales

Aujourd’hui, mardi 31 août à San José au coeur de la Silicon Valley aux USA, six ans après le scoop du Wall Street Journal et le scandale qui s’ensuivit, le procès d’Elizabeth Holmes, la fondatrice de Theranos, s’ouvre enfin -elle risque 20 ans de prison- et sa personnalité provoque de nouveau l’intérêt des médias.

Elizabeth Holmes, entre fascination et controverse

Cette start-up a toujours suscité fascination et controverses. Elizabeth Holmes crée la société à l’âge de 19 ans et est rapidement décrite par les médias comme une Steve Jobs au féminin. Elle devient la plus jeune femme milliardaire du monde lorsque la capitalisation de Theranos atteint les 9 milliards de dollars ! Elle fait la couverture des magazines (Fortune, Forbes, Bloomberg Businessweek…) , est interviewée à la télévision et fréquente les puissants de ce monde.

Mais tout s’écroule en 2015 après les révélations du journaliste John Carreyrou dans le Wall Street Journal qui dévoile que la société a menti sur sa technologie et sa capacité à bouleverser le marché des tests sanguins. Commence le plus gros scandale de tous les temps de la Silicon Valley. La saga Holmes va susciter un documentaire sur HBO, un livre – « Bad Blood  » de John Carreyrou- un podcast et une mini-série à venir avec Amanda Seyfried.

Pour le New York Times, en dehors des investisseurs et des patients, Holmes aura fait d’autres victimes : les entrepreneures elles-mêmes. “Toute une génération de femmes entrepreneures -particulièrement dans les domaines des sciences de la vie, de la biotechnologie et des soins de santé- évolue toujours dans l’ombre d’Elizabeth Holmes”, écrit le quotidien new yorkais.

Les entrepreneures scientifiques et celles de la Silicon Valley, victimes collatérales

Dans un monde ultra-dominé par les hommes, elles doivent maintenant se justifier et démontrer qu’elles ne seront pas de futures Elizabeth Holmes. Le scandale rend une vie -déjà compliquée- encore plus difficile. Pour éviter la comparaison avec E. Holmes, les collègues et conseillers de “Julia Cheek, fondatrice d’Everly Health qui propose des tests de santé à domicile, (…) lui ont même suggéré de se teindre les cheveux pour que cessent les rapprochements. Les deux femmes ont les cheveux blonds. Mme Cheek n’a pas changé de couleur de cheveux”, indique le quotidien.

“Toute une génération de femmes entrepreneures -particulièrement dans les domaines des sciences de la vie, de la biotechnologie et des soins de santé- évolue toujours dans l’ombre d’Elizabeth Holmes”. New York Times

Le scandale n’aura fait qu’aggraver un biais déjà présent dans le monde des start-ups. Selon des chercheurs de la London Business School et de Harvard, face à des entrepreneures, les investisseurs tendent à se focaliser sur les risques alors que ce seront les opportunités qui seront au centre des discussions avec leurs homologues masculins.

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