Vues du monde : Retraite des femmes en Suisse, le voile flambe en Iran

Alors que les Suisses se préparent à un référendum dimanche 25 septembre pour aligner le départ de l'âge à la retraite des femmes avec celui des homme, à New York, une journaliste se voit refuser une interview avec le président Iranien pour non port du voile.

Sommaire

    • Les suisses ont voté favorablement pour un départ à la retraite des femmes à 65 ans
    • Que propose la réforme du système de retraite suisse ?
    • Les problèmes soulevés par les détracteurs de la réforme
    • Une votation décisive pour les futures générations
    • En Iran, les protestations se poursuivent suite la mort de Mahsa Amini
    • Les visages des manifestantes tuées défilent sur les réseaux sociaux
    • Une interview annulée avec le président iranien pour non port du voile
    • Rappel des faits

Les suisses ont voté favorablement pour un départ à la retraite des femmes à 65 ans

Après deux tentatives avortées en 2004 et 2017, les suisses ont finalement voté favorablement pour l’allongement du départ à la retraite des femmes à 65 ans. D’après les résultats définitifs publiés ce dimanche 25 septembre, le oui l’aurait emporté de justesse avec seulement 50,6% des voix. Pour le Parti socialiste suisse (PSS), ce résultat « n’est pas seulement un grand pas en arrière en matière d’égalité, c’est une gifle pour toutes les femmes » déclare-t-il au journal Le Monde. Une manifestation à Berne, la capitale est prévue aujourd’hui pour dénoncer dénoncer ce résultat.

Que propose la réforme du système de retraite suisse ?

Comme dans beaucoup de pays, l’allongement de l’espérance de vie et l’arrivée des baby boomer à la retraite pèsent sur les Le gouvernement suisse propose de relever l’âge de la retraite des femmes de 64 ans à 65 ans comme celui des hommes. Ce départ à la retraite plus tardif permettrait d’économiser 4,9 milliards de francs suisse sur dix ans. Il prévoit aussi rendre plus flexible les départs à la retraite, entre 63 et 70 ans. Et enfin, la réforme viserait à augmenter les recette du système de retraite dit Assurance Vieillesse et Survivants (AVS) en relevant la TVA pour rapporter 12,4 milliards de francs suisses (12,9 milliards d’euros) supplémentaires d’ici 2032.

Les problèmes soulevés par les détracteurs de la réforme

Selon Gabriela Medici, responsable des assurances sociales de l’Union syndicale suisse, « cette réforme va faire baisser des rentes qui sont déjà très faibles », « surtout pour les femmes qui ont eu des enfants«  explique-t-elle à l’AFP. Il y a très peu de crèches « abordables » et de structures comme des cantines en suisse. Ces manques ont des conséquences sur la vie des femmes qui travaillent à temps partiel afin de s’occuper de leurs enfants. Cela se répercute sur leurs cotisations et finalement sur leur retraites. Selon un rapport de l’OCDE, près de 45% des femmes travaillent à temps partiel en Suisse.

« Le problème des retraites en Suisse n’est pas celui des femmes, mais des mères. L’Etat devrait investir massivement dans la garde d’enfants afin de permettre aux mères de travailler davantage, ce qui améliorerait leurs retraites et garantirait aux entreprises d’avoir suffisamment de personnel » Veronica Weisser, responsable du Hub Innovation chez UBS Prévoyance

Une votation décisive pour les futures générations

Selon Veronica Weisser, cette votation est décisive pour les futures générations car « la situation va empirer pour eux dans les prochaines années. Il est clair que les jeunes vont devoir travailler beaucoup plus longtemps. La génération qui arrive à la retraite a la responsabilité de participer à la résolution de cette problématique » explique-t-elle dans une interview au journal « Le Temps » en août dernier.

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En Iran, les protestations se poursuivent suite la mort de Mahsa Amini

Dix jours après la mort de Mahsa Amini, la population iranienne exprime sa colère dans tout le pays. Plus de 40 manifestants ont péri suite aux répressions exercées par les forces de l’ordre, en effet le gouvernement iranien a déclaré qu’il ne ferait aucune preuve d’indulgence vis-à-vis des manifestants. Mais le bilan est bien plus lourd, selon Iran Human Rights, ONG basée à Oslo, qui fait état d’au moins 54 manifestants tués. A l’étranger, des manifestations soutenant le mouvement en Iran se sont déroulées dans plusieurs pays samedi (Irak, Canada, Etats-Unis, Chili, France, Belgique et Pays-Bas).

Les visages des manifestantes tuées défilent sur les réseaux sociaux

Une pluie d’hommages pour honorer la mémoire des manifestants disparus se répand sur les réseaux sociaux. Des journalistes, femmes politiques, citoyens publient les photos des manifestantes qui ont perdu la vie. Le journaliste Iranien, Omid Memarian rend hommage à Hananeh Kia, une jeune femme décédée durant les récentes manifestations.

Farid Vahid, directeur de l’Observatoire du Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès rend lui hommage à Hadis Najafi. Elle qui s’attachait les cheveux face aux forces de l’ordre est morte sous les coups de six balles.

Une interview annulée avec le président iranien pour non port du voile

C’est dans ce contexte brûlant que la journaliste de CNN Christiane Amanpour a organisé une interview jeudi 22 septembre avec le président iranien Ebrahim Raïssi. Mais ce dernier refuse de répondre à la journaliste qui ne porte pas le voile. Le président Iranien suggérait que la journaliste porte un voile « parce que ce sont les mois sacrés de Mouharram et Safar », explique-t-elle sur sa page Twitter. Pour l’assistant du président, c’est une « question de respect ». A cela, elle répond qu’à New York, « il n’y a ni loi ni tradition concernant le foulard. Elle a également souligné « qu’aucun ancien président iranien n’a exigé cela » lorsqu’elle les a interviewés en dehors de l’Iran.

La journaliste a finalement posté une photo d’elle, assise face à une chaise vide.

Rappel des faits

Masha Amini, une jeune femme de 22 ans se promenait dans les rues de Téhéran, la police des mœurs – chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique – l’arrête parce que son voile ne couvre pas correctement ses cheveux et décède quelques jours plus tard, le 16 décembre, d’une attaque cardiaque et cérébrale. Pourtant son père avait déclaré que sa fille n’avait aucun problème de santé, contrairement aux affirmations de la police iranienne, qui nie lui avoir infligé des mauvais traitements.

 

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