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Dans plusieurs villes des États-Unis, les jeunes femmes gagnent plus que les jeunes hommes
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Le message de Mélinda French Gates sur la précarité des femmes dans le monde après covid
- Melinda French Gates – Informelles – Abacapress
Dans plusieurs villes des États-Unis, les jeunes femmes gagnent plus que les jeunes hommes
10 villes américaines où les femmes sont mieux payées que les hommes
De manière générale, aux Etats-Unis, les femmes gagnent moins que les hommes mais il existe quelques exceptions. D’après une enquête réalisée par Pew Research Center, dans 22 des 250 régions métropolitaines des États-Unis, les femmes de moins de trente ans gagnent le même montant ou plus que leurs homologues masculins. Parmi ces 22 régions, on compte dix villes où les femmes gagnent plus que les hommes.
Voici la liste des dix villes où les jeunes femmes sont mieux payées que les hommes : Wenatchee (Washington), Morgantown (Virginie-Occidentale), Barnstable Town (Massachusetts), Gainesville, (Floride), Naples-Immokalee-Marco Island (Floride), San Diego-Carlsbad (Californie), Yuba City (Californie), New York metropolitan area, Washington metropolitan area, San Angelo (Texas)
Un phénomène qui s’observe chez les plus jeunes générations
L’institut de recherche a comparé les revenus des hommes et des femmes âgés de seize à vingt-neuf ans travaillant à plein temps dans 250 villes des États-Unis. L’étude montre également que l’écart salarial entre les hommes et les femmes de moins de 30 ans est plus réduit que dans les autres classes d’âge : la parité salariale « a tendance à être mieux assurée dans les premières années après l’entrée sur le marché du travail », souligne le Pew Research Center.
« [La parité salariale] a tendance à être mieux assurée dans les premières années après l’entrée sur le marché du travail. » Pew Research Center, dans une enquête réalisée sur 250 régions métropolitaines américaines
La discrimination de genre plus visible à trente ans
« À mesure que les femmes avancent en âge et commencent à avoir des enfants, elles assument souvent une part essentielle de l’éducation des enfants, ce qui leur laisse moins de possibilités pour faire progresser leur vie professionnelle », résume le site Quartz at work.
En bref, la maternité, aux USA comme en France, reste un frein important dans la carrière d’une femme. « La discrimination fondée sur le genre signifie que la « pénalité maternelle » peut également avoir un impact sur les femmes sans enfant car les employeurs s’attendent à ce que les femmes dans la trentaine aient bientôt des enfants et peuvent les pénaliser en conséquence », ajoute-t-il.
Le message de Melinda French Gates et sur la précarité des femmes dans un monde post-covid
La femme d’affaires et philanthrope Melinda French Gates signe une tribune sur le Financial Times dans laquelle elle fait état de la manière dont les chocs économiques – comme la récession de 2008 ou la pandémie de covid-19 – touchent les femmes.
Elle revient sur sa rencontre avec un groupe d’agricultrices dans une province rurale de l’Inde pour parler plus globalement des travailleuses du secteur informel dans le monde. Souvent négligées et leur travail étant sous-estimé par les gouvernements, elles sont deux à trois fois plus sujettes à la précarité. Les pays à faible revenu ont pourtant « la possibilité de prendre des mesures décisives pour soutenir ces femmes et relancer leurs économies ». En trois points, la femme d’affaires appelle ainsi les dirigeants des gouvernements à « faire mieux » en plaçant ces femmes au « centre de leurs plans de relance économique ».
Le cas des travailleurs informels
Le travail informel représente 60 % de l’emploi mondial selon Mélinda French Gates. « En Afrique et en Inde, pas moins de neuf femmes actives sur dix occupent des emplois informels ». Et lorsque surviennent des chocs économiques, elles et leur famille sont d’autant plus touchées. « En 2020 dans 10 pays, les pertes d’emploi étaient deux à trois fois plus élevées chez les travailleurs informels que chez les travailleurs formels. Et ils n’ont aucun filet de sécurité sur lequel s’appuyer – pas de congé de maladie payé, pas d’assurance chômage ».
Investir dans les services de garde d’enfants
Selon French Gates, la première étape pour réintégrer les femmes dans le marché du travail ou leur permettre de lancer une entreprise, est de garantir la prise en charge de leurs enfants en toute sécurité via des services de garde. Elle appuie son propos en reprenant les chiffres de l’Eurasia Group qui estime que « l’élargissement de l’accès aux services de garde d’enfants pour les familles qui n’en bénéficient pas actuellement pourrait accroître le produit intérieur brut mondial de plus de 3 milliards de dollars ».
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Le cercle vertueux de la réduction des inégalités
La deuxième réponse apportée par l’auteure est l’orientation des ressources financières vers les femmes « dont beaucoup de biens ont été anéantis par la pandémie ». En effet, pour soutenir la croissance économique, Gates suggère aux pays d’« améliorer l’accès à des crédits abordables pour les femmes, qui ne peuvent souvent pas obtenir le financement dont elles ont besoin pour créer et développer des entreprises ». Dès lors, les gouvernements pourront bénéficier d’un effet de levier puisque cet effort contribuera à « faire croître leur croissance et relancer l’économie ».
« Pour résoudre un problème, il faut être capable de le voir. » Mélinda French Gates
Accélérer les systèmes d’identification de la population
« Pour résoudre un problème, il faut être capable de le voir » écrit French Gates. En effet, au travers de ce troisième axe, la philanthrope explique que certains pays souffrent d’un manque de renseignements sur les caractéristiques de leur population. Elle propose aux gouvernements de mieux cartographier les données relatives à l’économie et au développement en fonction du sexe. Obtenir une image plus complète permet alors d’« élaborer des politiques plus efficaces ». Elle prend l’exemple du Mexique, qui, pendant plusieurs années a recueilli des informations auprès du secteur financier et des enquêtes auprès des citoyens. Ces dernières ont permis aux dirigeants de « constater, puis de combler, les lacunes dans l’accès des femmes aux services financiers ».